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Karl Marx, Le Capital, I867, livre I, 3e section, chapitre 7

Publié le 27/02/2008

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Karl Marx, Le Capital, I867, livre I, 3e section, chapitre 7A travers cet extrait du Capital, Marx nous livre une conception novatrice du travail humain. Celui-ci voit dans le travail, au-delà d'un moyen de transformation de la nature extérieure, un processus d'enfantement de l'homme par lui-même. Le travail selon Marx transforme et fait réellement évoluer l'homme. En approfondissant sa démarche, Marx détermine le travail humain comme unique en le différenciant du travail animal. C'est dans sa démarche laborieuse que l'homme différencie son travail de celui de l'animal, celui-ci restant instinctif. Enfin Marx, signifie que le travail nécessite au-delà de l'effort des organes, une tension constante de la volonté. Celle-ci ne peut être effective que si le travailleur a le libre jeu de ses forces. De cette manière, le travail réduit à la simple force ramène l'homme au rang de l'animal.
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« dénote que le travail animal peut rivaliser, parfois même surpasser, le travail humain : \" Une araignée fait desopérations qui ressemblent à celles du tisserand\" ; \" l'abeille confond par la structure de ses cellules de cirel'habilité de plus d'un architecte\".

Pourtant, il semble que cette proximité des activités animales et humaines soitune proximité mimétique et artificieuse.

Cette proximité apparente pose alors la question des différences essentiellesde ces deux activités.

b) Mais l'homme pense son travail à l'inverse de l'animal réagissant par instinct En reprenant Marx (\" ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il aconstruit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche\"), il semble évident que le travail humaindiffère dans la forme de celui animal.

Alors que le travail animal est né d'un pur instinct, celui de l'homme est untravail réfléchi préexistant à l'aboutissement de l'oeuvre (\"Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalementdans l'imagination du travailleur\").

Le travail humain ne se différencie pas de l'activité animale par le changement deforme de la matière (“Ce n’est pas qu’il opère seulement un changement de forme dans lesmatières naturelles) ni même par les moyens mis en oeuvre.

Le travail humain réalise un but préexistant dans lapensée, si l'objet peut exister sous une forme matérielle c'est parce qu'il a été représenté consciemment auparavant(\" Il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience”).

Le but ainsi représenté consciemmentpermet au travailleur de réaliser sa production : il lui dicte la manière de faire.

Le but donne la loi de la production del'objet (\"qui détermine comme loi son mode d'action”).Si l'animal et l'homme produisent, par le travail l'homme se produit lui.

La différence entre le travail de l'homme etcelui de l'animal réside donc également dans le fait que par le travail l'homme se construit lui-même en développantces facultés.

III ] Le travail humain nécessite une tension constante de la volonté laquelle est vraiment effective si letravailleur à le libre jeu de ses forces corporelles et intellectuelles a) L'oeuvre pour être produite nécessite une volonté constante du travailleur en plus de l'effort physique Le travail pour Marx est à priori une activité volontaire qui nécessite une volonté constante.

La production del'oeuvre par l'homme est soutenue durant son opération par une attention, une volonté constante qui consciemmentla dirige vers un but.

L'oeuvre exige donc une tension constante de la volonté, qui ne doit pas être passagère,temporaire (\" et cette subordination n'est pas momentanée\") contrairement aux instincts qui sont spontanés etauxquels l'homme a été arraché.

Pour façonner une oeuvre par son travail l'homme a donc besoin sur une duréecontinue en plus de l'effort physique, d'une attention soutenue résultant d'une tension constante de la volonté (\"l'oeuvre exige [...] une attention soutenue, laquelle ne peut elle-même résulter que d'une tension constante de lavolonté\").Avec le travail, l'homme quitte ainsi le domaine naturel pour entrer dans le domaine de l'humanité.

L'homme esthomme par ses efforts : Marx défend ici une conception matérialiste.Cette volonté constante ne peut apparaître et être efficace chez le travailleur que dans certaines conditions quifont l'humanité de son travail.

b) Cette volonté se fait sentir au travailleur s'il a le libre jeu de ses forces corporelles et intellectuelles : le travailest de cette manière plus attrayant \"Le travail entraîne moins le travailleur, qu'il se fait moins sentir à lui, comme le libre jeu de ses forces corporelles etintellectuelles ; en un mot, qu'il est moins attrayant.\"Il faut comprendre ici qu'un travail qui laisse une liberté d'actions des forces corporelles et intellectuelles de sonauteur apparaît attrayant, à l'inverse d'un travail réduit à la force.

Par conséquent, c'est par le libre jeu de sesforces qu'un travailleur peut produire un travail réellement humain.

On entre ici dans un débat cher à Marx qui posele problème du travail comme une aliénation du travailleur lorsque celui-ci n'est pas libre.

Le travail réduit à la forceramène alors l'homme au rang de l'animal.

Il ne peut y avoir une vraie tension constante de la volonté du travailleursi celui-ci n'est pas le vrai acteur de son travail, si celui-ci n'est pas libre dans sa démarche laborieuse.

Lorsque letravail se limite à l'exercice d'une force toujours appliquée de manière identique, Marx définit ce travail commel'instrument de la négation de l'humanité de l'homme.

Cette dernière partie du texte nous fait déjà entrevoir unecritique virulente du travail aliéné et du capitalisme par Marx.

Critique Interne C'est par une argumentation progressive et logique que Marx développe sa conception du travail dans cet extrait duCapital.

L'argumentation en suivant une progression prédéfinie et cadrée permet la clarification de la pensée del'auteur.

Même si ses arguments restent principalement rhétoriques, Marx n'omet pas d'illustrer les notions les plusdifficilement abordables par des exemples généraux difficiles à remettre en cause.

L'enchaînement logique des idéesse dégageant du texte permet de comprendre clairement les idées de l'auteur.

En structurant ainsi son texte, Marxétablit ainsi une argumentation efficace, claire et compréhensible par tous.

Critique Externe. »

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