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Karl Heinrich MARX: les "droits de l'homme" et les "droits du citoyen".

Publié le 07/04/2005

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On fait une distinction entre les "droits de l'homme" et les "droits du citoyen". Quel est cet "homme" distinct du citoyen ? Personne d'autre que le membre de la société bourgeoise. Pourquoi le membre de la société bourgeoise est-il appelé "homme" homme tout court, et pourquoi ses droits sont-ils appelés droits de l'homme ? Qu'est-ce qui explique ce fait ? Par le rapport de l'État politique à la société bourgeoise, par l'essence de l'émancipation politique. Constatons avant tout le fait que les "droits de l'homme" distincts des 'droits du citoyen" ne sont rien d'autre que les droits du membre de la société bourgeoise, c'est-à-dire de l'homme égoïste, de l'homme séparé de l'homme et de la communauté. La Constitution la plus radicale, celle de 1793, a beau dire : Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. "Art. 2. Ces droits (les droits naturels et imprescriptibles) sont: l'égalité, la liberté, la' sûreté, la propriété. " En quoi consiste la "liberté"? "Art. 6. La liberté est le pouvoir qui appartient à l'homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d'autrui." Ou encore, d'après la Déclaration des droits de l'homme de 1791 : "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. "La liberté est donc le droit de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Les limites dans lesquelles chacun peut se mouvoir sans nuire à autrui sont marquées par la loi, de même que la limite de deux champs est déterminée par un piquet. Il s'agit de la liberté de l'homme considéré comme monade isolée, repliée sur elle-même. [...] L'application pratique du droit de liberté, c'est le droit de propriété privée. [...] C'est le droit de jouir de sa fortune et d'en disposer "à son gré ', sans se soucier des autres hommes, indépendamment de la société ; c'est le droit de l'égoïsme. [...] Aucun des prétendus droits de l'homme ne dépasse donc l'homme égoïste, l'homme en tant que membre de la société bourgeoise, c'est-à-dire un individu séparé de la communauté, replié sur lui-même, uniquement préoccupé de son intérêt personnel. Karl Heinrich MARX (1818-1883)

Marx considère que la distinction entre droit de l'homme et droit du citoyen n'est qu'idéologique : elle n'est pas fondée réellement car elle ne prend en compte que les intérêts de la classe bourgeoise. En effet, la liberté définie comme la possibilité de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui n'est réelle dans une société bourgeoise que pour celui qui possède quelque chose dont il peut jouir égoïstement sans se soucier des intérêts de la communauté à laquelle il appartient. Celui qui ne possède rien n'a en effet que le droit théorique de se soumettre à la loi du marché du travail.  

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« conditions concrètes de la production (ressources, travail, technique, etc.).

« Les rapports sociaux , écrit Marx , sont intimement liés aux forces productives.

En acquérant de nouvelles forces productives, les hommes changentleur mode de production, et en changeant le mode de production, la manière de gagner leur vie, ils changent tousles rapports sociaux.

Le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain ; le moulin à vapeur, la société avecle capitalisme industriel .

» (« Misère de la philosophie », p.

119).

Les forces productives se développant, apparaît la division du travail, qui implique la répartition inégale des tâches et des produits, la « propriété privée », et finalement la contradiction entre l'intérêt de « l'individu singulier » et « l'intérêt collectif de tous les individu » (« L'Idéologie allemande », p.

31).

Dans le passé, tous les modes de production ont été caractérisés par l'opposition entre les détenteurs des moyens de production, qui forment la classe économiquement et politiquementdominante, et ceux qui, d'une manière ou d'une autre, en sont réduits à soumettre leur force de travail à autrui.Ainsi, loin d'avoir consisté dans les progrès de la liberté, l'histoire n'a été qu'aliénation, déchirement de la société etfragmentation de l'homme.

La désintégration de la communauté en un agrégat d'êtres incomplets et malheureuxculmine dans la société civile et l'État modernes, qui ne réconcilient nullement, comme le croit Hegel , l'unité politique et l'indépendance personnelle, mais constituent la forme de l'exploitation bourgeoise.

« Là où l'Etat politique est parvenu à son épanouissement véritable , affirme Marx , l'homme mène [ ...] une vie double, une vie céleste et terrestre : la vie dans la communauté politique où il s'affirme comme un être communautaire et la vie dans la sociétécivile, où il agit en homme privé, considère les autres comme des moyens, se ravale lui-même au rang de moyen etdevient le jouer de puissances étrangères. » (« A propos de la question juive », p.

350).

Pour Marx et Engels , l'État est donc l'expression du caractère conflictuel des rapports productifs et sociaux, et l'instrument par lequel«les individus d'une classe dominante font valoir leurs intérêts communs » (« L'Idéologie allemande », p.

74). RAPPEL: Le communisme chez MarxDes quelques rares pages laissées par Marx, il apparaît que le communisme désigne le régime social et économiquede la fin de l'Histoire lorsque la propriété privée des moyens de production et donc la lutte des classes qui en est lecorollaire auront disparu.

Sur le plan social, le communisme se définit comme un socialisme radical.

Alors que ladevise du socialisme est "A chacun selon son travail", celle du communisme est "A chacun selon ses besoins". Cette vision des choses est-elle en rupture avec l'idéalisme, comme ses auteurs le prétendent ? À son fondement, ily a l'idée que l'histoire est gouvernée par les contradictions des modes de production successifs, et notamment laplus déterminante d'entre elles, la lutte des classes, qui oriente peu à peu l'humanité vers le communisme, fin ultimede l'histoire des antagonismes sociaux, où la collectivité, débarrassée de l'exploitation économique et de ladomination politique associées au régime de la propriété capitaliste, organise la production conformément auxbesoins de tous, et où les individus, réconciliés entre eux et avec eux-mêmes, parce qu'ils travaillent désormais pourleur propre épanouissement, existent et agissent en toute liberté.

Bien qu'elle se veuille un « matérialisme dialectique », cette philosophie de l'histoire ne se démarque que superficiellement de ta métaphysique hégélienne du devenir humain.

Certes, d'après Marx et Engels , l'histoire universelle, qui est le mouvement de l'émancipation du travail, a pour élément principal, à chacun de ses stades, un type déterminé d'organisation de l'économie et desrapports sociaux, et pour moteur l'opposition des classes dominantes et dominées, tandis que pour Hegel , elle constitue le processus de libération de la conscience, dont les moments s'actualisent dans les esprits des peuples,grâce à la « ruse de la Raison », qui fait concourir les passions des particuliers et les actions des grands hommes au même principe nécessaire.

Mais au cœur de ces deux conceptions se trouve la conviction que l'histoire est ladialectique des formes de la vie sociale à travers laquelle s'opère la réconciliation de l'existence et de l'essencehumaines.

Pour Marx , en effet, l'homme est un être générique dont l'activité essentielle est le travail, mais dont l'existence réelle est déterminée par des institutions économiques et politiques qui réduisent celui-ci à des formesaliénées.

L'histoire, comme mouvement d'abolition de la propriété privée, et acte d'instauration du communisme, estla suppression de toute aliénation, et « l'appropriation réelle de l'essence humaine par l'homme et pour l'homme » (« Manuscrits de 1844 », p.

87). Par conséquent, la conception marxienne selon laquelle l'État résulte des contradictions économiques et sociales esten vérité sous-tendue par l'idée que celles-ci comme celui-là constituent la matière d'un sens historique global quiles dépasse. Marx et Engels ne se distinguent donc nullement de Hegel par un plus grand réalisme, mais par le contenu particulier qu'ils donnent au fondement métaphysique de l'État : le travail, plutôt que l'Esprit.

Il est vrai que cettedifférence les conduit à considérer l'État non plus comme l'agent de la liberté humaine, mais comme un instrumentd'oppression, et à prévoir son dépérissement plutôt qu'affirmer son éternité. « L'État n'est donc pas un pouvoir imposé du dehors à la société; il n'est pas davantage, « la réalité de l'idée morale », « l'image et la réalité de la raison », comme le prétend Hegel .

Il est bien plutôt un produit de la société à un stade déterminé de son développement ; il est l'aveu que cette société s'empêtre dans une insolublecontradiction avec elle-même, s'étant scindée en oppositions inconciliables qu'elle est impuissante à conjurer.

Mais pour que les antagonistes, les classes aux intérêts économiques opposés, ne se consument pas, elles et lasociété, en une lutte stérile, le besoin s'impose d'un pouvoir qui, placé en apparence au-dessus de la société, doitestomper le conflit, le maintenir dans les limites de l' « ordre » ; et ce pouvoir, né de la société, mais qui se place au-dessus d'elle et lui devient de plus en plus étranger, c'est l'État.

[…]. »

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