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Karl Heinrich MARX et la misère religieuse

Publié le 07/04/2005

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marx
La misère religieuse est tout à la fois l'expression de la misère réelle et la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée, l'âme d'un monde sans coeur, de même qu'elle est l'esprit d'un état de choses où il n'est point d'esprit. Elle est l'opium du peuple. Nier la religion, ce bonheur illusoire du peuple, c'est exiger son bonheur réel. Exiger qu'il abandonne tout illusion sur son état, c'est exiger qu'il renonce à un état qui a besoin d'illusions. La critique de la religion contient en germe la critique de la vallée de larmes dont la religion est l'auréole. [...] La critique du ciel se transforme ainsi en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit la critique de la théologie" en critique de la politique. Karl Heinrich MARX (1818-1883)

Que signifie « misère religieuse « ? Marx penserait-il à l'absence de religion, à son affaiblissement, à sa dégradation dans les « milieux populaires « ?... ou à tout autre « chose « ?

En quoi peut-on penser que cette « misère «-là est l'expression de la « misère « réelle ?

Comment comprenez-vous « le coeur d'un homme sans coeur «, « l'esprit des temps privés d'esprit « ?

Que signifie ici « homme « ?

— Marx « veut-il « dire que la religion n'est ni « coeur « ni « esprit « ? Sinon que « veut-il dire « ?

Pour quelle(s) raison(s) Marx soutient-il que « la suppression de la religion comme bonheur illusoire est une exigence de son bonheur réel « ?

Que signifie critique de la vallée des larmes « ?

Est-ce la métaphore « chaînes « ou la métaphore « fleurs imaginaires « qui correspond à la religion ?

Que signifie porter « la chaîne prosaïquement « ? Quel est le « contraire « de « prosaïque « ?

A quoi correspond la métaphore « chaîne « ?

Que signifie « qu'il gravite autour de soi-même « ?

Si l'homme « gravite autour de soi-même «, selon Marx, la religion disparaîtra-t-elle ?

En dernière analyse, pour Marx, quelle est la source de la religion ?

Que pensez-vous de l'affirmation de Marx « L'exigence de renoncer aux illusions sur sa condition est l'exigence de renoncer à une condition qui a besoin d'illusions « ?

Quel est l'intérêt philosophique de ce texte ? Le fait que Marx se prononcerait sur la valeur de la religion ou l'instauration d'une nouvelle problématique, d'un « champ théorique« pour penser « les phénomènes religieux « ?

En quoi peut-on dire que ce texte présente un intérêt philosophique ?

marx

« critique, et en mettant à jour les contradictions inhérentes aux conditions sociales de vie : son matérialisme estpar conséquent concret & dialectique. La religion peut être définie par son effet d'assouplissement de conscience, d'oubli de soiet de sa propre réalité.

Elle prêche en effet aux pauvres la résignation à leur conditionmisérable, dans l'attente de l'au-delà ; et cette double fonction de consolation et deproduction d'une espérance entrave leurs luttes pour un changement réel de la société. Marx ne se contente pas de critiquer les effets socio-politiques de la religion : il prône lamise en pratique des conditions de son abolition.

Mais, à la différence de Feuerbach , il lui semble vain de lutter contre la religion qui n'est elle-même qu'un effet de la misère :mieux vaut lutter directement contre la société qui engendre cette misère, afin que lareligion tombe comme un fruit mûr. « Le fondement de la critique irréligieuse est celui-ci : l'homme fait la religion, la religion ne fait pasl'homme.

Plus précisément : la religion est la conscience de soi et de sa valeur de l'homme qui ou bien ne s'estpas encore conquis lui-même, ou bien s'est déjà perdu à nouveau.

Mais l'homme, ce n'est pas un être abstrait,installé hors du monde.

L'homme, c'est le monde de l'homme, l'Etat, la société.

Cet Etat, cette société produisentla religion, une conscience du monde à l'envers, parce qu'ils sont un monde à l'envers.

La religion, c'est la théoriegénérale de ce monde, son compendium encyclopédique, sa logique sous une forme populaire, son point d'honneurspiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, le fondement général de saconsolation et de sa justification.

Elle est la réalisation fantastique de l'être humain, parce que l'être humain nepossède pas de réalité vraie.

La lutte contre la religion est donc immédiatement la lutte contre ce monde dont lareligion est l'arôme spirituel. La misère religieuse est tout à la fois l'expression de la misère réelle et la protestation cotre la misère réelle.

Lareligion est le soupir de la créature tourmentée, l'âme d'un monde sans cœur, de même qu'elle est l'esprit desituations dépourvues d'esprit.

Elle est l'opium du peuple.

» MARX. 1) L'homme fait la religion .

Sous forme d'une affirmation nettement désignée (« le fondement est celui-ci ») Marx expose sa thèse : l'homme fait la religion. Ce qui est plus largement en jeu : c'est le rapport entre l'homme et la religion.

Rapport de deux termes quilogiquement rend donc possible deux positions.

Une position généralement admise, selon laquelle la religion faitl'homme.

Une position qui critique ce point de vue et qui inverse les termes : « l'homme fait la religion ». Critiquer revient ici à inverser, et Marx pense à rétablir.

Car ces deux positions sont contraires, et antagonistes. Prendre position pour l'une, c'est prendre parti contre l'autre.

L'une des positions soutient la prééminence de lareligion, l'autre fonde la critique de la religion, est destinée à s'opposer à la religion, donc « critique irréligieuse » qui met la religion à sa vraie place, non pas la première, mais la seconde. Car le rapport : homme, religion, implique de toute manière une antériorité : qu'est-ce qui est premier ? Pour Marx , c'est l'homme qui est premier.

Egalement une suprématie : qu'est-ce qui est supérieur ? Pour Marx , c'est l'homme qui est supérieur.

Mais ce qui lie le rapport indissociable de l'homme et de la religion (la critique orientée contre lareligion ne la fera pas disparaître pour autant) est le verbe faire.

Et la question centrale est « qui fait ? » qui a le pouvoir de faire ? Et pour élucider le faire il faut répondre à la question qu'est-ce que ? Doublement : qu'est-ce quela religion ? Qu'est-ce que l'homme ? 2) Aussi faut-il définir en profondeur et l'homme et la religion .

La forme de la thèse (« l'homme fait la religion ») implique donc que soient définis la religion et l'homme.

D'abord la religion.

Celle-ci n'existe que par l'homme, ce qui justifie qu'on ne puisse pas la définir par elle-même,et qu'il faille au contraire recourir à l'homme.

Elle est dit Marx , « la conscience de soi » de l'homme.

Non pas d ‘abord une institution (avec son clergé et ses rites) mais quelque chose de l'ordre du penser (et non du faire). L'homme qui se pense lui-même, qui pense « sa valeur », établit entre lui et lui-même, un écart.

C'est dans cet écart que se loge la conscience, c'est dans cet espace immatériel que se situe la religion.

Tout au moins dans lesdeux figures où l'homme ne s'est pas complètement approprié lui-même (« l'homme qui ne s'est pas encore conquis lui-même »), où l'homme s'est perdu à lui-même. Pour l'homme qui s'est approprier lui-même, pour l'homme qui ne s'est pas perdu à lui-même, pour cet homme enplénitude (plein de lui-même) il n'y a pas d'espace, d'écart à combler.

Dès lors la religion est inutile, elle n'a plus de. »

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