Devoir de Philosophie

Jean-Paul SARTRE: Si dieu n'existait pas...

Publié le 18/04/2009

Extrait du document

sartre
Dostoïevski avait écrit : "Si Dieu n'existait pas, tout serait permis." C'est là le point de départ de l'existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n'existe pas, et par conséquent l'homme est délaissé, parce qu'il ne trouve ni en lui, ni hors de lui, une possibilité de s'accrocher. Il ne trouve d'abord pas d'excuses. Si, en effet, l'existence précède l'essence, on ne pourra jamais l'expliquer par référence à une nature humaine donnée et figée ; autrement dit, il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté. Si d'autre part, Dieu n'existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres qui légitimeront notre conduite. [...] Nous sommes seuls, sans excuses. C'est ce que j'exprimerai en disant que l'homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu'il fait. L'existentialisme ne croit pas à la puissance de la passion. Il ne pensera jamais qu'une belle passion est un torrent dévastateur qui conduit fatalement l'homme à certains actes, et qui, par conséquent, est une excuse. Il pense que l'homme est responsable de sa passion. L'existentialisme ne pensera pas non plus que l'homme peut trouver un secours dans un signe donné, sur terre, qui l'orientera : car il pense que l'homme déchiffre lui-même le signe comme il lui plaît. Il pense donc que l'homme, sans aucun appui et sans aucun secours, est condamné à chaque instant à inventer l'homme. L'homme, tel que le conçoit l'existentialisme, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. Ainsi, il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir. L'homme est seulement, non seulement tel qu'il se conçoit mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se veut après cet élan vers l'existence ; l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait. Jean-Paul SARTRE
Ce passage explicite la notion de « délaissement «, empruntée là aussi à Heidegger. Sartre part d'une citation de Dostoïevski tirée des Frères Karamazov : « si Dieu n'existe pas, tout est permis. « Ce qui signifie que s'il n'y a pas de fondement transcendant ou divin aux valeurs, bref si les valeurs n'ont leur origine que dans l'homme, alors rien ne vient garantir qu'on les respectera : tout semble bien permis, puisque rien n'est plus sacré et que ce que l'homme s'impose comme valeur, il peut très bien le renverser. Sartre prend Dostoïevski au pied de la lettre et fait de sa proposition le « point de départ de l'existentialisme « (lignes 1-2) : étant donné qu'il n'y a pas de Dieu et donc aucune valeur « inscrite dans un ciel intelligible « (p. 38), alors l'homme peut effectivement tout faire, sans aucune limite « ni en lui «, c'est-à-dire dans une nature humaine, « ni hors de lui «, c'est-à-dire dans des commandements ou des impératifs qui lui viendraient d'un Être supérieur. Il est alors « délaissé «, c'est-à-dire qu'il est laissé seul avec le poids de sa responsabilité et de son angoisse, sans aucune Valeur objective à laquelle se fixer.

sartre

« tragique.

l'homme est libre, et par conséquent responsable de ses choix.

On peut cependant nuancer en soulignantqu'il existe non pas des déterminismes, mais des pesanteurs psychologiques et sociologiques qui agissent surl'individu.

Cette liberté humaine, pour se déployer dans l'authenticité d'une existence positive, suppose unepédagogie du bonheur qui est l'une des tâches de la culture. Ce passage explicite la notion de « délaissement », empruntée là aussi à Heidegger.

Sartre part d'une citation deDostoïevski tirée des Frères Karamazov : « si Dieu n'existe pas, tout est permis.

» Ce qui signifie que s'il n'y a pas defondement transcendant ou divin aux valeurs, bref si les valeurs n'ont leur origine que dans l'homme, alors rien nevient garantir qu'on les respectera : tout semble bien permis, puisque rien n'est plus sacré et que ce que l'hommes'impose comme valeur, il peut très bien le renverser.

Sartre prend Dostoïevski au pied de la lettre et fait de saproposition le « point de départ de l'existentialisme » (lignes 1-2) : étant donné qu'il n'y a pas de Dieu et doncaucune valeur « inscrite dans un ciel intelligible » (p.

38), alors l'homme peut effectivement tout faire, sans aucunelimite « ni en lui », c'est-à-dire dans une nature humaine, « ni hors de lui », c'est-à-dire dans des commandementsou des impératifs qui lui viendraient d'un Être supérieur.

Il est alors « délaissé », c'est-à-dire qu'il est laissé seulavec le poids de sa responsabilité et de son angoisse, sans aucune Valeur objective à laquelle se fixer.Si donc l'homme est « délaissé » et qu'il peut faire tout ce qui est en son pouvoir, alors « l'homme est liberté » (ligne6), et cette liberté est infinie : il n'y a pas de normes qui viendraient, depuis « le monde numineux des valeurs »,c'est-à-dire le monde intelligible (de noumenon : ce qui est pensable, en grec) de Platon ou des chrétiens, lui dictersa conduite.

S'il agit, il ne peut rien alléguer qui viendrait minorer sa responsabilité, car ce serait rechuter dans ledéterminisme, autrement dit l'idée que toute chose a des causes antécédentes et que ce sont ces causes qui ladéterminent à être ou à produire des actes.

Il faut dire au contraire que l'homme est libre, c'est-à-dire qu'il échappeau déterminisme naturel, et mieux : qu'il est « condamné à être libre.

» (ligne 10) L'expression semble paradoxale,puisque l'état de liberté (qui suppose choix) semble incompatible avec l'idée d'une « condamnation », qui est subie :or, si l'homme est totalement libre de ses choix, il n'est pas libre de ne pas choisir ou d'aliéner sa liberté.

C'est qu'iln'est pas le fondement de sa propre existence : il est « jeté au monde » (autre existential heideggérien : l'être-jeté-dans-le-monde), sans raison, ce qui renvoie à l'aspect totalement contingent de l'existence humaine.

Cettecontingence est nécessaire, ce qui interdit à l'homme d'éluder sa responsabilité. En 1882 , Nietzsche déclarait dans son ouvrage Le gai savoir, « Dieu est mort Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! » en ajoutant que c'était l'homme qui l'avait tué.

Il reprendra ses propos à plusieursreprises, notamment dans Ainsi parlait Zarathoustra, à travers lequel l'annonce est devenue célèbre.

La déclaration se veut provocante et logiquement paradoxale.

La tradition philosophique occidentale s'est toujours faite en lienavec la religion ou tout du moins l'idée d'un Dieu.

Pascal identifiait ainsi dans ses Pensées un Dieu des philosophes. Or, ce dieu pour tous se caractérisait par son éternité et sa perfection.

Platon, dans l'antiquité, voyait dans leroyaume divin l'opposé du monde sensible : éternel, immuable et unique.

De même, Descartes dans ses médiationsmétaphysiques identifiaient la figure de Dieu comme étant infini : non limité dans l'espace mais aussi non soumis autemps.

C'est d'ailleurs Dieu qui est garant pour le philosophe français de nos idées, connaissances du mondeextérieur, parce qu'il a mis en nous des idées innées telles que l'infini.

De fait, la déclaration nietzschéenneannonçant la mort de Dieu réfuterait l'essence même de la divinité.

Mais il ne faut pas prendre « dieu est mort »dans le sens réelle et physique de la mort.

La mort de Dieu se joue sur un plan morale.

Cette annonce n'a rien d'uneprophétie ; il s'agit plutôt d'un constat : les valeurs chrétiennes qui régissaient toute la société ont perdu de leurforce et commencent à disparaître.

Or, la mort de dieu est surtout la fin de valeurs fixées par l'église.

Sartre prendacte de cette mort constatée par Nietzsche, il en fait même tout le point de départ de son analyse sur la liberté.

Ils'agit dans ce texte de comprendre ce que la religion faisait pesait sur nos actions.

Pourquoi la mort de Dieu aurait-une incidence sur la liberté et l'existence humaine ? Pourquoi devenons responsable sans le Dieu ? N'est-ce pasplutôt le contraire, si aucun enfer nous attend, ne pouvons-nous pas faire tout ce que nous voulons sans peur deconséquence, dans l'inconscience totale ? La mort de dieu : la disparition de la morale 1.

La mort de Dieu : disparition de la peur de l'enfer - La première phrase du texte reprend une citation d'un personnage de Doestoïvski qui attribue à l'absence de Dieuune conséquences radicale.

Cette phrase est construite selon un schéma « si…alors », avec une hypothèse – lanon-existence de Dieu- et une conclusion – « tout est permis ».

Il y a donc un lien logique entre ces deux faits queSartre n'explique pas du tout.

Pourquoi l'absence de Dieu nous permettrait de lever tous les interdits ? Tout d'abord, il faut souligner l'incroyable influence des dogmes religions et particulièrement catholiques sur l'histoirede notre civilisation occidentale et sur la tradition philosophique française et européenne.

La religion catholique nousenseigne ainsi que la vie sur terre, la vie humaine n'est qu'un moment de notre existence, puisque l'âme estconsidérée comme immortelle.

Il y a après la mort un au-delà qui peut être un enfer ou un paradis, retour dans lademeure divine.

Cependant, l'accès à cet au-delà est soumis à notre comportement ici bas, dans le monde sensible.C'est bien la peur de l'enfer qui nous pousse à confesser les pêchés aux personnes religieuses.

Il y aurait donc enaffirmant la non-existence de Dieu, une conséquence première qui est que les gens n'auraient plus peur de mal se. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles