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«Il serait raisonnable qu'être un penseur eût tout de même le moins de différences possibles qu'avec être un homme.» Kierkegaard. Que pensez-vous de ce voeu et quelle tâche pensez-vous qu'il assigne à la philosophie ?

Publié le 30/08/2009

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kierkegaard

 

  • A. Sens des mots de l'énoncé :

    Kierkegaard confronte dans cet énoncé le penseur et l'homme.  — Le penseur se rencontre tout au long de l'histoire de la philosophie, et, d'une façon très générale, la philosophie s'exprime dans une réflexion sur l'expérience humaine et dans une recherche du sens et des fondements de cette expérience.  — L'homme se rencontre partout autour de nous, dans la famille, la société, dans tout contact avec autrui, chez chaque être doué d'intelligence et d'un langage articulé.  

  •  B. Sens de la question :

   Il s'agit d'une citation ; le conditionnel «il serait raisonnable« exprime la formulation d'un voeu. Le terme raisonnable signifie ici conforme aux exigences de la raison, comme faculté de bien juger (Descartes) ; il s'agit donc d'une question de bon sens qui, affirme Descartes dans Le Discours de la méthode, est la chose du monde la mieux partagée.  

  •  C. Présupposés de la question :

   Il y aurait des différences entre le penseur ou le philosophe et l'homme. L'attitude philosophique nous éloigne de celle du sens commun et c'est regrettable.  

  •  D. Formulation du problème.

   La réflexion philosophique doit-elle nous couper de toute humanité ou au contraire s'intégrer à la vie ?

kierkegaard

« - PLATON, L'Apologie de Socrate, Théétète (172c-176a).

DESCARTES, Discours de la méthode.— SARTRE, L'existentialisme est un humanisme. Organisation du développement A.

Introduction : Pourquoi cette question ? On a bien souvent reproché au philosophe de s'enfermer dans sa «tour d'ivoire», reproche qui a amené un philosopheexistentialiste, Kierkegaard, à affirmer qu'«Il serait raisonnable qu'être un penseur eût tout de même le moins dediffêrences possibles qu'avec être un homme.» Formulation du problème : C'est la formulation d'un voeu où on lit à la fois de la déception et de l'ironie, l'auteur semble en effet reprocher à laphilosophie de ne pas s'intégrer dans la vie. Orientation de la recherche : En quoi l'attitude du penseur diffère-t-elle de celle de l'homme ? Quelle pourrait être la fonction humaine de laphilosophie ? B.

Plan : I.

Comparaison des attitudes du penseur et de l'homme. 1.

Dans la vie, le penseur est d'abord un homme, par les conditions biologiques, psychologiques et sociales de sonexistence.

Il n'empêche qu'il prend devant le monde une attitude particulière qui l'éloigne de la spontanéité du senscommun.2.

L'attitude du sens commun est celle d'une conscience tournée vers l'extériorité.

La conscience commune vit dansun rapport concret et direct avec le monde.

C'est une attitude spontanée, irréfléchie.

L'attitude du philosophe aucontraire se manifeste dans un retour à l'intériorité.

C'est une attitude réfléchie impliquant une prise de distance parrapport au monde.3.

C'est pourquoi l'homme, ou la conscience commune, demeurant sur le plan de la spontanéité se fie à descroyances non remises en question.

La réflexion philosophique au contraire est une réflexion critique qui ébranle lefondement des croyances (ex.

: dans le domaine de la connaissance, elle remet en question la valeur de vérité ;dans le domaine moral, elle remet en question les valeurs bien, mal, etc.). Transition : Même si la philosophie implique par l'attitude de conscience qu'elle requiert une distance par rapport à la vie, elledoit cependant chercher à s'en rapprocher. II.

Fonction humaine de la philosophie. 1.

Du point de vue de l'objet de la réflexion : II est souhaitable que la philosophie devienne coextensive àl'expérience humaine et que tous les aspects de cette expérience deviennent l'objet d'une interrogationphilosophique (cf.

l'existentialisme).2.

Du point de vue de la méthode : Le philosophe ne doit pas se poser en spectateur devant le monde en mettantentre parenthèses sa propre expérience (cf.

les philosophies classiques et rationalistes).

Il doit partir de sonexistence et de son expérience personnelle, par exemple son expérience du mal, de la liberté, pour tenter deretrouver des essences universelles (cf.

les philosophies existentialistes).3.

Du point de vue de l'engagement : Si le philosophe est invité dans son attitude réflexive à se détacher des êtres,en même temps il est sans cesse appelé à s'insérer de nouveau dans le monde par l'action. C.

Conclusion : Résumé : A l'intérieur de cette philosophie idéale, les rapports entre la réflexion et la vie sont aussi étroits que possible.

Lemonde, la vie fournissent au penseur la matière de sa réflexion, inversement le penseur apporte à l'homme unegrande lumière sur ses expériences. Conséquences : Il n'en reste pas moins une séparation car l'élucidation par la réflexion ne peut dévoiler tout le sens de l'expérience.«Le penseur s'efforce de comprendre l'homme, mais l'homme est et fait toujours plus que le penseur ne peutcomprendre.». »

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