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HOBBES: De la nécessité d'un pouvoir coercitif

Publié le 05/04/2005

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On objectera peut-être ici que la condition des citoyens est misérable, exposés qu'ils sont à la concupiscence et aux autres passions sans règle de celui ou de ceux qui ont en main un [...] pouvoir illimité [...]. Mais les gens ne tiennent pas compte de ce que la condition de l'homme ne peut jamais être exempte de toute espèce d'incommodité ; et de ce que les plus grandes incommodités dont on peut imaginer affligé l'ensemble du peuple, sous quelque forme de gouvernement que ce soit, sont à peine sensibles au regard des misères et des calamités affreuses qui accompagnent soit une guerre civile, soit l'état inorganisé d'une humanité sans maîtres, qui ignore la sujétion des lois et le pouvoir coercitif capable d'arrêter le bras qui s'apprêtait à la rapine ou à la vengeance. Ils ne tiennent pas compte non plus de ce que, lorsque ceux qui les gouvernent souverainement leur imposent les fardeaux les plus lourds, cela ne procède pas de l'attente d'un plaisir ou d'un avantage quelconque que pourrait leur valoir le préjudice ou l'affaiblissement de leurs sujets, dont la vigueur est le fondement de leur force et de leur gloire, mais du caractère rétif des gouvernés eux-mêmes, et de la mauvaise grâce qu'ils apportent à contribuer à leur propre défense, obligeant ainsi leurs gouvernants à leur soutirer ce qu'ils peuvent en temps de paix, afin d'avoir les moyens de résister ou de l'emporter sur leurs ennemis, en cas d'occasion imprévue ou de besoin soudain. HOBBES

QUELQUES DIRECTIONS DE RECHERCHE    • Que signifie « pouvoir coercitif « ?  • Qu'est-ce qui est justifié ici par Hobbes ? Comment ?  • Comment comprenez-vous « le pouvoir sous toutes ses formes... est le même «?  • Comment Hobbes tente-t-il de rendre compte de l'opinion de ceux qui ne partagent ement la sienne ?  • Que pensez-vous de l'argumentation et de la thèse de Hobbes ? Sur quoi est-elle fondée implicitement ?  

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« Dans ce texte, tiré du chapitre XVIII de Léviathan , Thomas HOBBES (1588-1679) affirme que la condition des hommes est misérable, lorsque le pouvoir est absolu et, de ce fait, nous explique en quoi la perception des individus,sur le Pouvoir, est faussée.

Cet écrit se compose donc de différentes parties grâce à lesquelles l'auteur construit laprogression de son argumentation.

Ainsi, l'auteur nous dévoile le problème engendré par le refus d'affranchir seslibertés individuelles contre des libertés collectives et contraignantes.

On peut ainsi distinguer deux parties quiseront les parties de cette étude de texte.

D'une part, Hobbes nous dévoile la vision négative du pouvoir qu'ont lesindividus.

D'autre part, il explique que la vision individualiste et court terme des hommes, sur le concept de lasociété, est erronée du fait que l'Etat n'est pas responsable de toutes les incommodités des citoyens. Dans sa première partie, de « On objectera peut-être ici … » à « … ou à la vengeance.», Hobbes nousexplique que les individus ont une perception négative du pouvoir puisque celui-ci est perçu commeresponsable de tous leurs maux et non comme une instance régulatrice de la vie en société. Tout d'abord, Hobbes constate que les citoyens attribuent tous leurs désagréments à l'Etat, au pouvoir en place et,de ce fait, ont une vision négative de la politique , qui est « la science, l'art ou la manière de gouverner un Etat ou une société humaine, et d'y organiser le pouvoir ».

Mais, les individus négligent le fait que ce n'est pas le rôle del'Etat de régler « toute espèce d'incommodité », de problèmes de l'individu.

Son rôle est de prévoir le futur (court-moyen-long terme) en agissant, à travers des lois collectives, sur le présent par anticipation du futur, afin d'assurerla paix et la sécurité nationale.

Le pouvoir est donc nécessaire car les lois répondent à un besoin actuel ou anticipé.Selon Hobbes, les hommes sont, par nature et en l'absence de tout pouvoir coercitif, enclins à une "guerre dechacun contre chacun".

Le caractère intenable de cet état de nature, que Hobbes désigne également comme un"état de guerre", pousse les hommes à établir entre eux un contrat civil .

En vertu de ce dernier, la force des hommes est transférée à un "pouvoir souverain" (homme ou assemblée) dont la tâche est d'instaurer et de maintenirla paix civile.

Comme « le pouvoir appelle le pouvoir », le Souverain est ainsi la garantie que les hommes neretomberont pas dans l'anarchie de l'état de nature où « L'homme est un loup pour l'homme.

» Dans sa seconde partie, de « Ils ne tiennent pas compte …» à « … sans de telles contributions.», Hobbes nousdémontre que la condition misérable des hommes provient, en partie, d'une vision à court terme et tropindividualiste.

Ce manque de conscience morale et politique entraîne une perception faussée du pouvoir et de sesdécisions contraignantes Ainsi, pour vivre en paix, il faut accepter d'échanger quelques libertés individuelles contre des libertés collectives.Mais, étant réticent à la suite de chaque nouvelle limite fixée allant à l'encontre de certaines libertés, les citoyensaccusent de plus en plus l'Etat comme étant le seul responsable de tous les maux.

Dès que la délégation du pouvoirpar le vote aux élus est faite, les citoyens ne se sentent plus concernés et rendre ces élus fautifs dès le moindreproblème.

Par exemple, suite aux importantes chutes de neige du 23 février 2007, de nombreux individus furentcoupé d'électricité, de gaz et de téléphone durant plus de deux jours, et ces citoyens accusés l'Etat de ne pasintervenir rapidement.

La vision de l'homme est trop à court terme dans la mesure où l'individu jeune ne veut pasentendre le problème des retraites car il ne se sent pas concerné et se demande pourquoi sera-t-il bientôt interditde fumer dans les lieux publiques.

Cet exemple correspond parfaitement au sujet car cette loi est contraignantepour l'individu fumeur mais elle s'inscrit dans un cadre de santé publique du fait du nombre important de décès chezles fumeurs-passif (ceux qui ne fument pas mais qui ont dans leur entourage des personnes fumeurs).

Ainsi, l'hommen'arrive pas à relativiser les faits : impressionné, en premier lieu, par ses passions (aspirations) et son amour de lui-même (amour propre et amour de soi), l'homme ne voit que ce qu'il veut.

Eblouis par sa vie, il en oublis qu'il fait lui-aussi partis d'une société formée par de nombreux autres citoyens qui, comme notre individu, vivrent leur vie.

Ainsi,les hommes agissent trop dans leur seul intérêt en critiquant toutes les nouvelles réformes, et doivent accepter dese priver, pour le bien commun, afin d'en être plus libres. Conclusion Afin de constituer une société en paix, l'homme doit nécessairement limiter la liberté de ses concitoyens.

Chacunperd de sa liberté la part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui.

Dans l'état de nature, les hommes jouissentd'un droit illimité sur toute choses, mais disposant tous du même droit, nul n'est assuré de posséder quelque chose.L'Etat, quant à lui, garantit la sécurité d'un droit de propriété limité par des lois collectives.

Cependant, Il n'existepas dans la philosophie politique de Hobbes une communauté d'hommes prêts à abandonner volontairement leurliberté individuelle pour des lois collectives plus contraignantes.

Si l'entité supérieure doit commander aux hommes,elle le fera par nécessité et sans l'avis consenti de ces citoyens.

Ainsi Hobbes rompt avec la philosophie d'autrespenseurs tel que La Boétie qui estimait que "Le pouvoir ne s'applique qu'avec le consentement de ceux qu'iladministre." Par conséquent, pour le philosophe anglais Hobbes la seule manière d'ériger un Etat est que tousconfient leur pouvoir et leur force à un seul souverain (homme ou assemblée).

Toutes les volontés doivent êtreréduites à une seule volonté car l'Etat est une unité réelle de tous en une seule et même personne.. »

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