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HEGEl: Y a-t-il un pilote dans l'Histoire ?

Publié le 16/05/2010

Extrait du document

hegel

« Nous avons devant les yeux un immense tableau fait d'événements et d'actions, de figures infiniment variées de peuples, d'États, d'individus qui se succèdent sans repos. Tout ce qui peut passionner l'âme humaine, le sentiment du bien, du beau, du grand, est ici mis en jeu. Partout on se réclame de fins, on poursuit des fins que nous acceptons, et dont nous désirons l'accomplissement : nous espérons et nous craignons pour elles. Dans ces événements, ces incidents, nous sentons l'action et la souffrance des hommes. [...] La question est de savoir si, sous le tumulte qui règne à la surface, ne s'accomplit pas une oeuvre silencieuse et secrète, dans laquelle sera conservée toute la force des phénomènes «.

 L’histoire se présente comme une succession d’évènements. Or l’ensemble semble manquer de cohérence : de fins. La conception hégélienne de l’histoire s’inscrit dans cette volonté de dépasser le simple enchaînement des faits et cherche à en trouver le sens. C’est notamment dans la Raison dans l’histoire que Hegel développera sa philosophie de l’histoire. Il s’agit en effet de dépasser « la cohue bigarrée de l’histoire «, autrement dit, il faut saisir l’unité qui synthétise et subsume la diversité du cours de l’histoire. Et c’est bien tout le sens de ce texte qui met en exergue les principaux thèmes hégéliens de la téléologie de l’histoire. Dès lors, on peut dire que l’extrait se structure en trois moments : la mise en exergue de l’apparente irrationalité de l’histoire (la première phrase), le rôle des passions et le dépassement de l’individuel par l’universel (de « Tout ce qui peut passionner l'âme humaine « à « Dans ces événements, ces incidents, nous sentons l'action et la souffrance des hommes «), enfin les prémisses du la ruse de la Raison donc de la rationalité téléologique de l’histoire. Ces suivants ces trois moments que nous entendons rendre compte du texte.

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« II – L'individuel et l'universel : le rôle des passions a) Les hommes sont définis des êtres libres, c'est-à-dire capables de se déterminer eux-mêmes sans contrainte extérieure simplement comme des êtres recherchant et défendant les intérêts propres c'est-à-dire leurs intérêtsparticuliers en tant qu'êtres vivants.

Néanmoins, il faut bien voir que cette liberté de la volonté entre notamment enconflit avec le droit général c'est-à-dire avec l'ordre établi le plus souvent par des lois.

De ce point de vue, la libertésemble être se mouvement négatif de l'individu conduit par les caprices de sa volonté. b) Dire que les passions sont l'élément actif de l'historie c'est dire qu'elles en sont le moteur et que rien sans elles ne pourrait exister.

L'histoire prend appuie sur le rôle de la passion, c'est-à-dire sur l'énergie du vouloir qui rassemblel'homme tout entier et le porte vers un but.

L'individu concentre ainsi toute son énergie sur un seul objet.

Ainsicrée-t-elle l'histoire et le devenir.

Parce que le vouloir humain se concentre alors sur un but unique, la passionconstitue l'instrument historique le plus riche et le plus fécond.

Comment l'histoire pourrait-elle avancer sans letravail totalisant et de longue haleine du passionné ? La passion permet d'accomplir de grandes œuvres.

Elle estédificatrice et architecte de l'histoire.

Elle engendre le devenir historique.

Elle est l'aspect le plus dynamique del'esprit.

Dans ce cas, on peut dire que rien ne se fait dans l'histoire sans être soutenu par l'intérêt de ceux qui y ontparticipé et, appelant l'intérêt un passion, en tant que l'individualité tout entière, en mettant à l'arrière-plan tous lesautres intérêts et fins que l'on a et peut avoir, se projette en un objet avec toutes les fibres intérieurs de sonvouloir, concentre en cette fin tous les besoins et toutes ses forces, nous devons dire que d'une façon généralerien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion. c) Malgré le désordre que peut produire cette liberté des individus donc leur égoïsme il n'en reste pas moins que le monde reste ordonné et suit une direction particulière.

Les éléments constitutif de cet ordre sont alors les passions,c'est-à-dire cette liberté de la volonté recherchant partout son propre intérêt et la Raison.

Ces deux éléments sontcombinés pour être le moteur de l'histoire.

La raison sans les passions ne peut rien en tant qu'elle manque d'unsupport phénoménale pour apparaître effective.

Quant au passion, sans cette Raison à l'œuvre dans l'historie quin'est rien d'autre que l'avènement de l'esprit absolu, elles n'ont pas de sens ou de valeur sans la raison qui lesorganise malgré elles et les canalisent dans une direction.

Dès lors on peut comprendre que le mouvement del'histoire est ce jeu dialectique entre les passions et la Raison. Transition : Ainsi la soif de conquête d'un Napoléon sert l'histoire en tant qu'il devient le moyen pour la raison de développer à travers lui l'idée de liberté c'est-à-dire de rendre effectif l'Idée, l'Esprit absolu.

La passion n'est donc pas le contrairede la raison ou de l'universel simplement parce que la passion répondrait à un besoin personnel.

Les passions sont lesupport de l'action de l'histoire et c'est bien pour cela que l'on peut parler d'une ruse de la raison en tant qu'elle sesert de l'individu malgré lui. III – La Ruse de la Raison a) Il n'y a pas de disjonction entre le particulier et l'universel.

En effet l'universel qui est donc l'idée doit se réaliser dans le particulier car le particulier est la seule réalité effective c'est-à-dire existant réellement dans le monde.

Iln'agit donc de faire prendre corps à l'Idée.

Elle doit apparaître et se phénoménaliser.

Elle se sert des individuscomme des supports de son action.

Il n'y a donc pas lieu de critiquer l'apparence : elle est ce qui rend réel.

Dans cecas, il est nécessaire de considérer tous les mouvements des hommes dans une vision globale et téléologique c'est-à-dire nous conduisant vers une fin certaine qui est l'émergence de la raison dans l'historie.

La passion estfinalement l'énergie de cette fin et la détermination de cette volonté.

C'est un penchant presque animal qui poussel'homme à concentrer son énergie sur un seul objet. b) Or ce qu'il faut bien voir c'est qu'en poursuivant mes propres projets je participe à ce mouvement de l'histoire et à son développement.

En poursuivant leurs passions et leurs intérêts, les hommes font l'histoire, mais ils sont enmême temps les outils de quelque chose de plus grand qui les dépasse.

La raison universelle, à l'œuvre dansl'histoire, utilise les passions pour se produire dans le monde.

La libre énergie humaine, celle de César, celle deNapoléon, est finalement le matériau de l'Esprit du monde, de l'Idée universelle qui développe ce mouvement deprogrès et d'avancement dans l'histoire.

Ainsi, l'intérêt particulier de la passion est inséparable de l'activité del'universel.

C'est le particulier qui s'entre-déchire et qui, en partie, se ruine.

Ce n'est pas l'idée universelle quis'expose à l'opposition et à la lutte, ce n'est pas elle qui s'expose au danger ; elle se tient en arrière, hors de touteattaque et de tout dommage.

C'est ce qu'il faut appeler la ruse de la raison : la ruse laisse agir à sa place les. »

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