Devoir de Philosophie

HEGEL: Nature et Lois

Publié le 26/04/2005

Extrait du document

hegel
La nature nous montre une multitude infinie de figures et de phénomènes singuliers ; nous éprouvons le besoin d'apporter de l'unité dans cette multiplicité variée ; c'est pourquoi nous faisons des comparaisons et cherchons à connaître l'universel qui est en chaque chose. [...] En font [...] partie les lois, ainsi par exemple les lois du mouvement des corps célestes. Nous voyons les astres aujourd'hui ici, et demain là-bas ; ce désordre est pour l'esprit quelque chose qui ne lui convient pas, à quoi il ne s'en remet pas, car il a foi en un ordre, en une détermination simple, constante et universelle. C'est en ayant cette foi qu'il a dirigé sa réflexion sur les phénomènes et qu'il a connu leurs lois, fixé d'une manière universelle le mouvement des corps célestes de telle sorte qu'à partir de cette loi tout changement de lieu se laisse déterminer et connaître. Il en va de même avec les puissances qui régissent l'agir humain dans sa variété infinie. Ici aussi l'homme a foi en un universel exerçant sa domination. De tous ces exemples on peut conclure comme la réflexion est toujours à la recherche de ce qui est fixe, permanent, [...] et de ce qui régit le particulier. Cet universel ne peut être saisi avec les sens et il vaut comme ce qui est essentiel et vrai. HEGEL

Si nous admettons la vérité des lois scientifiques, ce qu'elles enseignent peut éventuellement nous paraître bien éloigné de ce que nous voyons quotidiennement. Tout en connaissant la loi de la chute des corps, on peut être étonné en pensant qu'elle régit aussi la chute irrégulière d'une feuille d'arbre. C'est que les phénomènes quotidiens nous assaillent par leur variété, alors que les lois sont universelles. Hegel analyse dans ce texte la relation qui existe entre le particulier et l'universel, mais il en profite pour souligner qu'en fait, notre esprit demande l'universel, qui est synonyme de vérité située au-delà des apparences.

hegel

« l'Esprit absolu qui trace sa route à travers les tumultes apparents pour aboutir, en se réalisant pleinement, àun monde entièrement rationnel. [III.

L'universel et le vrai] S'il existe ainsi dans l'esprit de l'homme une quête permanente de ce qui est fixe et ordonné, c'est-à-dire dece qui obéit à des lois qui sont comme l'armature du réel, dissimulée par la variabilité des apparences qui lesrecouvrent, c'est que l'esprit lui-même y trouve son compte, parce que l'universel signifie « ce qui estessentiel et vrai ».« Essentiel », l'universel l'est dans la mesure où il révèle ce qui constitue le fond même des choses et desphénomènes, indépendamment des phénomènes variables qui ne concernent que nos sens.

L'esprit sedétourne donc de ce dont l'informent les sens, ou plutôt il accomplit sur ces informations un travail quiconsiste à les débarrasser de ce qu'elles présentent d'anecdotique pour ne conserver que leur portéegénérale, la manière dont elles témoignent d'une loi sous-jacente.Mais l'universel est simultanément vrai, parce que la vérité, avec ce que ce concept implique de stabilité etd'universalité, ne peut se rencontrer qu'à l'écart des apparences mouvantes, dans ce qui a une portéedépassant les anecdotes et les phénomènes plus ou moins singuliers.

Comme l'universel, le vrai ne se donnepas immédiatement, il est donc impossible à atteindre par les sens, et ne s'élabore que grâce à un travail dela raison. [Conclusion] Hegel montre ici que la connaissance du vrai passe nécessairement par la découverte de l'universel.

Quedevient alors le particulier ? Est-il considéré, selon un modèle platonicien, comme négligeable ? Le texte nel'affirme pas : si la multiplicité semble insatisfaisante du point de vue de l'esprit, peut-être affirme-t-elle lavaleur de sa présence pour les sens ? Car il est sous-entendu que, même si elle le voile, la multiplicité est,en elle-même, une sorte de véhicule pour l'universel : en son absence, l'esprit n'aurait à se diriger versaucun au-delà, peut-être même ne pourrait-il pas y avoir accès. HEGEL (Friedrich-Georg-Wilhelm).

Né à Stuttgart en 1770, mort à Berlin en 1831. Il fit des études de théologie et de philosophie à Tübingen, où il eut pour condisciples Hölderlin et Schelling.

Il futprécepteur à Berne de 1793 à 1796, puis à Francfort de 1797 à 1800.

En 1801, il devient privat-dozent à l'Universitéd'Iéna puis, les événements militaires interrompirent son enseigne- ment, et il rédigea une gazette de province.

En1808, il fut nommé proviseur et professeur de philosophie au lycée classique de Nuremberg.

De 1816 à 1818, ilenseigna la philosophie à l'Université de Heidelberg ; enfin.

à Berlin, de 1818 à sa mort.

due à une épidémie decholéra.

Peu de philosophes ont eu une influence aussi considérable que celle qu'exerça Hegel.

Peu aussi furent plussystématiques dans l'expression de leur pensée.

L'idéalisme hégélien part d'une conception de la totalité.

Le Toutest l'unité des opposés, la non-contradiction.

Mais la réalité est contradictoire, parce qu'elle est vivante, et viceversa.

L'étude du développement des notions universelles qui déterminent la pensée, constitue la logique.

Réel etrationnel (la réalité est raisonnable et le raisonnable est réel), être et pensée, se concilient dans l'idée, principeunique et universel.

L'idée, c'est l'unité de l'existence et du concept.

« Nous réserverons l'expression Idée auconcept objectif ou réel, et nous la distinguerons du concept lui-même, et plus encore de la simple représentation.» Le développement de l'Idée détermine l'être.

La science étudie ce développement la logique en précise les lois, quisont la contradiction et la conciliation des contraires.

Le mouvement de l'idée, qui se traduit par la marche de lapensée, procède par trois étapes successives : la thèse, l'antithèse qui est sa proposition con- traire, et lasynthèse, qui concilie les deux, les dépasse.« La synthèse, qui concilie les opposés, ne les nie pas.» Ce mouvementde la pensée est la dialectique.

Le développement dialectique de l'idée engendre la Nature (qui est le développe-ment du monde réel extérieur à l'idée) et l'Esprit ; il explique l'ordre et la suite nécessaire des choses.

La philosophiede l'Esprit, selon Hegel, se divise en trois parties : l'esprit subjectif (anthropologie, phénoménologie, psychologie),l'esprit objectif (droit, moralité, moeurs) et l'esprit absolu (art, religion, philosophie).

L'Esprit est l'intériorisation de laNature.

On retrouve dans les trois notions d'Idée, de Nature et d'Esprit, le schéma parfait de la dialectique.

L'Idéeest la pensée absolue, pure et immatérielle.

La Nature est sa dissolution, dans l'es- pace et dans le temps.

L'Espritest le retour de l'absolu sur lui-même ; il devient la pensée existant pour elle-même.

Hegel définit l'histoire « ledéveloppement de l'esprit universel dans le temps ».

L'État représente alors l'idée ; les individus ne sont que lesaccidents de sa substance.

Les guerres conduisent à la synthèse, qui est la réalisation de l'idée.

L'histoire a un sensdernier, auquel contribuent le passé et le présent.

Ce qui réussit est bien.

La force est le symbole du droit.

C'estcertainement par sa philosophie de l'histoire —« la philosophie est compréhension du devenir » — que Hegel a laissé. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles