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HEGEL: la double existence de l'homme

Publié le 27/02/2008

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Les choses de la nature n'existent qu'immédiatement et d'une seule façon, tandis que l'homme, parce qu'il est esprit, a une double existence ; il existe d'une part au même titre que les choses de la nature, mais d'autre part il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n'est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi. Cette conscience de soi, l'homme l'acquiert de deux manières : Primo, théoriquement, parce qu'il doit se pencher sur lui-même pour prendre conscience de tous les mouvements, replis et penchants du coeur humain et d'une façon générale se contempler, se représenter ce que la pensée peut lui assigner comme essence, enfin se reconnaître exclusivement aussi bien dans ce qu'il tire de son propre fond que dans les données qu'il reçoit de l'extérieur. Deuxièmement, l'homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu'il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dans ce qui s'offre à lui extérieurement. Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu'il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il ne retrouve que ses propres déterminations. L'homme agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu'il y retrouve une forme extérieure de sa propre réalité. Ce besoin de modifier les choses extérieures est déjà inscrit dans les premiers penchants de l'enfant : le petit garçon qui jette des pierres dans le torrent et admire les ronds qui se forment dans l'eau, admire en fait une oeuvre où il bénéficie du spectacle de sa propre activité.HEGEL

Dans ce texte, Hegel s'interroge sur l'existence de l'homme et sur sa nature. En effet, la question se pose de savoir si l'homme est réductible aux autres êtres de la nature (il ne serait qu'un animal évolué) ou bien s'il possède une dimension irréductible au naturel. Pour l'auteur, l'homme possède, contrairement aux choses de la nature, une "double existence", à savoir qu'il existe, toute comme les choses de la nature, en soi, mais, à la différence de ces choses, également pour soi. Afin de défendre sa thèse, qu'il commence par poser en opposant la duplicité de l'existence de l'homme et l'unicité de l'existence des choses de la nature, il détaille cette double existence en identifiant un aspect de cette existence de l'homme à l'existence naturelle, et en soulignant la spécificité du second aspect : l'existence "pour soi". Dès lors, il analyse cette existence "pour soi" en deux moment : le moment théorique, qui est le moment du pour soi qui s'identifie à une essence (= une définition), où il s'agit pour l'homme de se définir par la conscience qu'il a de lui-même. Puis le moment pratique, dans lequel l'homme prend conscience de lui à partir de son autre, l'extériorité. Ce second moment révèle alors une caractéristique du sujet humain : la liberté. Enfin, l'auteur termine par un exemple montrant la portée universelle de sa thèse.

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« point de vue, l'homme est comme une table ou un animal.

Il est en soi = il a une certaine essence, une certaineidentité qu'il conserve et qui n'est pas modifiée.

Perdre cette identité, c'est mourir ou devenir un autre homme.L'homme a donc également cette existence qui constitue son identité sans mouvement possible (ce qui fait qu'il estle "même" homme à travers le temps et l'espace). 3- L'existence "pour soi" de l'homme : il s'agit tout simplement de dire que l'homme a conscience de lui-même, qu'ilest "pour lui-même", qu'il se représente à lui-même, donc qu'il se dédouble.

Il est d'une par quelque chose "en soi",mais il y a plus : cet en soi, il se le représente.

Il se représente donc son essence.

Hegel souligne que cettespécifité renvoie à l'esprit.

On devra ici commenter l'opposition nature (en soi) / esprit (pour soi).

Cet être esprit,l'homme ne l'est que pour autant qu'il "pense".

Il faut ici penser à Descartes ("je pense, je suis").

L'homme est doncconstitué par son activité de penser.

Arreter de penser revient pour lui à perdre le pour soi, à perdre son existencespirituelle, donc, à mourir comme homme (même s'il demeure comme chose de la nature). II L'acquisition du pour soi ou la naissance de la conscience 1- Le plan théorique : il s'agit de l'introspection et de la conception que l'homme se fait de lui-même.

Il s'agit de direque l'homme "doit" : ce devoir n'est bien sûr pas moral, mais c'est une condition pour pouvoir parler de l'identitéd'un homme et surtout pour pouvoir parler de son identité propre.

Ce que je suis, la manière dont je me définis,c'est d'abord par mes sentiments, mes émotions, mon caractère.

C'est en me "penchant sur moi-même" que je saisqui je suis.

En un second sens, je théorise ce que je suis, je me construit une certaine conception de mapersonnalité (et là je peux me tromper), de mon caractère.

Il y a plus : je peux me définir, aussi bien moi-même quel'Homme en général, de différentes manières.

Cette définition que je donne de moi-même et de mes semblables (parexemple Aristote : l'homme est un animal rationnel) est la condition de son identité au sens que celà lui permet dedistinguer ce qui lui appartient et ce qui ne lui appartient pas (ici Hegel écrit : "se reconnaître exclusivement").S'identifier en se distinguant de ce qui n'est pas soi, tel est ici l'enjeu de cette conscience théorique.

Cetteidentification permet alors de "se reconnaître" : soit du point de vue intérieur, savoir que c'est bien à "nous" quenous avons affaire, mais également du point de vue extérieur : 2- Le plan pratique : l'homme change son extériorité.

Hegel fait ici référence à la notion de travail ou d'action, parlaquelle l'homme change son environnement.

Pour Hegel, dire que l'homme change le monde pour y retrouver sespropse déterminations, c'est dire que l'homme cherche à spiritualiser le monde.

On peut ici prendre un exemple : lajustice que l'homme cherche à instaurer dans le monde provient de son esprit.

L'homme construit des villes, desoeuvres, qui sont le produit de son esprit et qui le manifestent à lui-même comme esprit.

Si l'on se promène dans lanature (shpère qui s'oppose à celle de l'esprit chez Hegel), et que l'on tombe sur un objet fabriqué, on vareconnaître la présence d'une autre conscience.

Voir sa conscience incarnée, telle est une des conséquence denotre action sur le monde.

Il faut insitster sur l'idée de "consitution" du pour soi dans cette action : le sujet humainne prend et ne devient conscient que par cette activité (qui s'ajoute à l'activité théorique). 3- La liberté : en définitve, le caractère distinctif de l'homme est la liberté, ce qui le caractérise comme sujet.

Laliberté est ici la condition de l'activité.

Elle est présente dès l'enfance : cette remarque a pour but de nous montrerque c'est bien l'activité libre qui caractérise le pour soi et l'existence humaine, même là où on peut croire qu'elle estabsente, la liberté et l'acticvité est présente.

S'observer soi-même agir et changer le monde, c'est prendreconscience de ce qu'on est pour soi, c'est se constituer comme sujet humain. III Critique et difficultés du texte - Hegel laisse indéterminer ce qui pousse l'homme à agir et à prendre conscience.

Sur le plan théorique, l'expressionest "l'homme doit se reconnaître...".

Mais de quel ordre est ce "doit" ? Est-ce une nécessité vitale ? Du point de vuepratique, l'homme "est poussé" : mais par quoi et par qui ? Quelle est cette force qui conduit l'homme à seconstituer comme esprit pour soi ? Et si quelque chose pousse l'homme, alors peut-il encore être dit libre ? C'estpeut être la difficulté de compréhension la plus importante du texte : d'un côté l'homme se constitue dans sonaction ce qui lui révèle sa liberté, et de l'autre le fait que l'homme se révèle à lui-même comme être libre estprésenté par Hegel comme une forme de nécessité.

Hypothèse : l'homme est esprit, mais l'esprit n'est pas réductibleà l'homme.

Ici, on peut faire référence à la thèse hegelienne que la conscience de soi est un moment nécessaire duchemin de l'Esprit absolu, lequel est d'abord immédiat (conscience spontanée) puis médiatisé par son opposé, lanature, et enfin de retour en lui-même tout en niant sa différence d'avec la nature : c'est la conscience effective(ou l'esprit absolu). - Autre difficulté : comment penser les rapports des deux existences de l'homme : l'existence pour soi vient-ellesimplement s'ajouter à l'existence en soi ou bien modifie-t-elle cette dernière ? Du fait que l'homme possède cettedouble existence, cela fait-il de lui un être séparé en deux ? On peut interroger cela à la lumière des thèses deDescartes sur le rapport de l'âme et du corps. Conclusion Dans ce texte, Hegel défend donc la thèse de la double existence de l'homme, en soi et pour soi, naturelle etspirituelle.

Il a alors montré comment se constituait l'existence pour soi à travers le plan théorique et pratique.

Endernier ressort, c'est bien la liberté qui paraît être le critère distinctif de l'homme, encore plus que la pensée, c'est-à-dire l'action de se constituer en constituant le monde extérieur.

Reste alors à expliquer comment le pour soi peut,du point de vue de l'homme, se développer comme derrière son dos, comme une certaine nécessité.. »

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