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Georges Braque

Publié le 26/02/2010

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Né à Argenteuil, Braque partit vivre au Havre en 1890 avec sa famille. Son père et son grand-père, tous deux peintres amateurs, tenaient une entreprise prospère de peinture en bâtiment dans laquelle il commença un apprentissage de décorateur. Après son service militaire, il décida de poursuivre une carrière artistique. Il monta à Paris où il put, grâce au soutien financier de sa famille, étudier dans une académie privée puis aux Beaux-Arts. Braque peignit dans le style des impressionnistes jusqu'à sa découverte des Fauves au Salon d'automne de 1905. En 1907, il exposa six toiles au Salon des indépendants et remporta un vif succès. Guillaume Apollinaire, alors célèbre critique d'art, organisa sa première rencontre avec Picasso, prélude à une longue et fertile amitié. Durant plusieurs mois, les deux artistes travaillèrent côte à côte, explorant les principes fondamentaux du cubisme. Braque réalisa à cette époque analytique les Maisons à l'Estaque et L'homme à la guitare. La guerre mit fin à cette étroite collaboration. Mobilisé en 1914, il servit dans l'infanterie et fut décoré deux fois pour bravoure, avant d'être sérieusement blessé à la tête en 1915. Démobilisé après un an d'hôpital, il se remit à la peinture, réalisa des décors pour les ballets de Serge Diaghilev et acquit un succès international en 1937, année où il reçut après Matisse et Picasso le prix Carnegie avec sa Nappe jaune. En 1961, il fut honoré de l'ultime hommage d'être le premier peintre vivant à exposer au Louvre.

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« mains des étrangers, le Cubisme a tant évolué vers des a-priori qu'il n'est plus d'accord avec lui, et le détachementcorollaire tout relatif, du reste à l'égard de cette peinture ; de 1919 à 1930 environ, une manière de “ flirt ” avec leréel, sensible dans la nature morte, genre préféré du peintre (Nature morte à la table de martre vert, 1925, Muséenational d'art moderne, Paris), mais surtout dans ses nus, ses paysages, ses marines ; un retour à l'abstraction de1930 à la guerre (le Duo, 1937, Musée national d'art moderne, Paris) ; enfin, depuis la guerre, un tel épanouissementque les épithètes de “ figuratif ” et de “ non figuratif ” n'ont plus guère de sens à son sujet (le Salon, 1944, leBillard, 1945, Musée national d'art moderne, Paris) ; rien dans cette carrière ne rappelle les volte-face, lesreniements, les assassinats dont Picasso se rend coupable envers lui-même, ni même les investigations diverses deMatisse, ou l'évolution considérable de Roger de la Fresnaye.

Peu d'art qui soit plus un que, dans sa diversité, l'artde Braque.

L'unité en est faite de l'union de contraires : hardiesse et mesure, sens du tableau-objet et sens desobjets qui figurent dans le tableau, volonté et naturel, qui se fondent en une plénitude d'une perfection presqueabsolue.

La prodigieuse puissance d'invention départie à Picasso ne doit pas faire oublier que Braque est, lui aussi,un puissant inventeur.

En faut-il une preuve ? Sa sculpture, si originale, ses plâtres gravés et coloriés en fournissentune, toutefois moins éloquente que la création qu'il a faite du Cubisme, de certaines de ses techniques les plusneuves papiers collés, utilisation en peinture des caractères typographiques, du faux bois, incorporation à la pâte desable et de divers fragments d'objets , et de tels, enfin, de ses procédés les plus révolutionnaires : refus dereprésenter des volumes sur une surface plane, et décomposition, corollaire, des formes en plans, dont l'agencementsuggère modelé et profondeur ; transparence des objets, résumés à leur plus simple expression, mais à leurexpression indispensable et révélatrice ; traduction des choses par leur coupe, leur élévation, leur projection sur unplan ; remplacement du point de vue unique traditionnel par la multiplicité des prises de vue ; sacrifice de la couleurà la nécessité de renouveler l'écriture des formes ; établissement des lignes selon la loi des contrastes ; recherchedes rythmes ; ameublement égal de tout le champ à couvrir ; mélange subtil de signes plastiques purs et de détailsanecdotiques et réalistes ; élaboration, en un mot, de tout un vocabulaire dont l'art entier s'est servi après lui.

Maisce courage inventif va de pair chez Braque avec l'élégance sinueuse du dessin tout en courbes et en contre-courbes ; la justesse de la couleur un camaïeu mordoré où les valeurs suggèrent l'atmosphère et où l'unité estgrosse de la diversité des nuances ; l'exquisité de rythmes mozartiens ; la justesse des dimensions subtilementproportionnelles et clairement mesurables ; l'exactitude attique, enfin, des constructions.

C'est dire que sestableaux sont vraiment des tableaux, des objets organiques, dont l'essentielle autonomie se voit encore accrue parla facture du peintre, dont la pâte nourrie, diverse, savoureuse, unit abondance et légèreté, décision et délicatesse,générosité de maître-artisan et souci, bien français, d'économie, de “ rien de trop ”.

Mais ces tableaux-objets nesont pas, pour autant, objets abstraits et morts : un amour les anime, celui de Braque pour les choses, les humbleschoses des existences quotidiennes, qu'il sent si profondément qu'il arrive, comme Chardin, et en dépit de la mêmeapparente objectivité, à en dire la vie secrète, et à faire même oeuvre de peintre sacré.

Une guitare, une cruche,un pot à tabac et c'est assez pour qu'il exprime l'ineffable mystère du monde, et qu'il rende sensible au regard et aucoeur l'essence surnaturelle de la nature créée.

Aucun hasard, dans tout cela.

Un art voulu, et qui sait, pouratteindre le but qu'il se propose, celle de ses ressources qu'il sied de mettre en oeuvre : la science de Braque et saparfaite connaissance des exigences de son métier sont au service d'une lucidité qui calcule ses effets, avec Desouci dominant, non pas de frapper fort, mais de frapper juste et avec discrétion.

Et ce qu'elle veut d'abord, c'estcacher son travail et sa virtuosité, pour atteindre au naturel, un naturel si pur que l'idée fixe de cet inventeur hardiest de dissimuler sa hardiesse.

Aucun esprit d'agressivité, chez lui.

L'originalité se réclame de la tradition.

Plus qu'àl'étonnement, il vise à la plénitude.

Et sa devise pourrait être celle du musicien Rameau : “ Cacher l'art par l'artmême ”, afin d'arriver à la suprême aisance, et à cette perfection si parfaite du classicisme, qu'elle semble naturelle,nécessaire même, inévitable.

Il faut être très grand pour mettre ainsi tous ses efforts à ne point le paraître.

Grandet bien élevé : la peinture de Braque est la suprême fleur d'une vieille culture très raffinée qui, même dans sesrajeunissements, reste courtoise, rare et attique : la séculaire culture française. L'oeuvre de Braque OEuvre très abondante.

Chronologie très précise.

Nous citons les oeuvres les plus accessib1es ou les plusimportantes 1904 UN PARC A HONFLEUR (Musée du Havre). 1906 L'EMBARCADÈRE DU PORT DE L'ESTAQUE (Musée national d'Art Moderne, Paris). 1906 PAYSAGE DE L'ESTAQUE (Musée de Saint Tropez). 1907 PAYSAGE A L'ESTAQUE (Collection Rupf, Berne). 1907 GRAND NU (Collection Mme Cuttoli, Paris). 1908 ROUTE PRÉS DE L'ESTAQUE (Musée d'Art Moderne, New York).

PORT 1909 DE NORMANDIE (Collection Chrysler,U.S.A.). 1909 PORTRAIT DE FEMME (Succession Girardin, Paris). 1911 LA ROCHE GUYON AVEC LA TOUR (Collection Dutilleul, Paris).. »

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