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FREUD: L'idée délirante

Publié le 08/04/2005

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L'idée délirante est essentiellement - nous soulignons ce caractère - en contradiction avec la réalité ; l'illusion n'est pas nécessairement fausse, c'est-à-dire irréalisable ou en contradiction avec la réalité. Une jeune fille de condition modeste peut par exemple se créer l'illusion qu'un prince va venir la chercher pour l'épouser. Or ceci est possible ; quelques cas de ce genre se sont réellement présentés. [...] Ainsi nous appelons illusion une croyance quand, dans la motivation de celle-ci, la réalisation d'un désir est prévalente, et nous ne tenons pas compte, ce faisant, des rapports de cette croyance à la réalité, tout comme l'illusion elle-même renonce à être confirmée par le réel. FREUD

HTL'illusion est un obstacle à la connaissance d'autant plus dangereux, que sa caractéristique essentielle est de court-circuiter le jugement à l'insu de la conscience. Elle constitue une intrusion de l'affectivité dans le champ de la raison.    Problématique.    L'illusion ne peut se confondre avec l'erreur. L'erreur n'est que la conséquence d'une défaillance de la raison, alors que dans l'illusion la part de l'affectivité est prépondérante. L'illusion n'est pas toujours erronée, même si la croyance qu'elle suppose n'a pas été élaborée par la raison : certaines illusions peuvent même correspondre à la réalité.    Enjeux.    La distinction entre illusion et idée délirante est pertinente pour comprendre ce qui distingue le psychisme perturbé du psychisme "normal". S'il est normal d'avoir des illusions, dans la mesure où on peut y voir une sorte de ruse créatrice de l'affectivité, l'idée délirante s'en distingue par son caractère nettement exagéré. L'idée obsessionnelle, la bouffée délirante peuvent s'avérer extrêmement dangereuses pour l'individu et pour son entourage, dans la mesure où elles peuvent être le signe d'une psychose.

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« que nous nous faisons de la forme d'un serpent. Ce qui caractérise l'illusion, c'est qu'elle s'ancre toujours dans la réalité, qu'elle n'est qu'une projection d'un désir dusujet dans la réalité.

L'illusion part donc toujours de données réelles, comme dans le rêve, qui même incohérent etcomplètement farfelu, utilise des évènements et personnages dont nous avons fait l'expérience, des éléments de laréalité.

En outre, le procédé est toujours narratif, et l'on peut toujours parvenir à décrire plus ou moins une illusionou un rêve.

L'illusion peut donc s'insérer dans la raison, elle n'y est pas absolument distincte. 2.

L'illusion par rapport à la croyance. L'exemple de Freud est celui d'une jeune fille qui a l'illusion qu'un prince charmant va venir la chercher.

Cet exemplesouligne le rapport évident entre illusion et croyance, et l'on peut inférer que c'est justement parce que l'illusion estancrée dans la réalité qu'on y croit si fortement.

En fait, Freud explique la croyance de l'illusion par sa possibilitéd'être réalisée.

L'illusion ne contredit pas la réalité, et en ce sens, elle est en droit, possible, même si la probabilitéest infime.

En effet, rien n'empêche absolument qu'un prince charmant vienne chercher la jeune fille.

Il y a doncdans le réel des possibilités que l'on peut exhiber pour assurer la croyance. Poursuivant son analyse, Freud déduit en fait la croyance de la relation que l'illusion entretient avec le désir.L'illusion a son siège dans des désirs humains.

Le désir à une force telle selon le psychanalyste qu'il résiste à la raison et soutient la croyance contre l'évidence même de la réalité, puisque le sujet de l'illusion ne cherche pas àvérifier la vérité de sa croyance.

En effet, le sujet désirant, telle la jeune fille attendant son Prince, se plait à resterdans l'illusion, car elle alimente son désir en rapprochant son objet par la production de l'illusion qui lui fait espérer saréalisation prochaine.

L'illusion peut être réfléchit, nous pouvons être conscient de l'illusion dans laquelle nous nousfourvoyons, et y rester quand même, car nous ne pouvons nous empêcher d'y croire tant le désir est puissant.

C'estdonc le désir qui est le principe même de l'illusion, en tant qu'il produit une fiction pour soulager le désir par unecompensation partielle de la fin visée, et parce que la fiction ainsi produite, en rapprochant illusoirement le sujet del'objet de son désir, entretient et stimule le désir qui développe une croyance indéracinable en l'illusion.

C'est doncpetit à petit que l'illusion s'écarte du réel, non pas en le rejetant, mais en s'en détachant résolument pour préférerune réalité parallèle.

Nous comprenons alors que l'idée délirante, en contredisant la réalité, ne peut être provoquéepar un désir, car le désir a besoin d'un enracinement dans la réalité du sujet. Conclusion : La distinction entre illusion et idée délirante est pertinente pour comprendre ce qui distingue le psychisme perturbédu psychisme "normal".

S'il est normal d'avoir des illusions, dans la mesure où on peut y voir une sorte de rusecréatrice de l'affectivité, l'idée délirante s'en distingue par son caractère nettement exagéré.

L'idée obsessionnelle,la bouffée délirante peuvent s'avérer extrêmement dangereuses pour l'individu et pour son entourage, car l'individun'a plus aucun rapport avec le réel, il est susceptible des comportements les plus imprévisibles et il perd toutcontact avec le monde qui l'entoure.. »

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