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FREUD: Le commandement de ne pas tuer

Publié le 09/04/2005

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Si la culture a établi le commandement de ne pas tuer le voisin que l'on hait, qui nous fait obstacle et dont on convoite les biens, cela fut manifestement dans l'intérêt de la vie en commun des hommes qui, autrement, serait impraticable. Car le meurtrier attirerait sur lui la vengeance des proches de la victime du meurtre et la sourde envie des autres, qui intérieurement se sentent enclins à un tel acte de violence. Il ne jouerait donc pas longtemps de sa vengeance ou de son butin, il aurait bien au contraire toute chance d'être lui-même bientôt abattu. Quand bien même, grâce à une force et à une prudence extraordinaire, il se protégerait d'un adversaire isolé, il ne pourrait que succomber à une union d'adversaires plus faibles. Si une telle union ne se constituait pas, la pratique du meurtre se prolongerait indéfiniment. FREUD
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« Il faut donc affirmer que le respect de la vie d'autrui est d'abord une exigence pour toute conscience morale.

Autruin'est pas un objet dont j'use en fonction de mes intérêts.

Comme le rappelle Kant, autrui est une personne que jedois considérer comme une fin et non comme un moyen.

Le respect n'est pas relatif à des besoins sociaux, il est undevoir absolu qui est au fondement de toute humanité.Si le respect de la vie d'autrui est un devoir moral, il demeure que la relation concrète à autrui semble souvent seréférer à une norme sociale.

Et la peur de la vengeance ou de la sanction semble bien être d'abord ce qui motive lerefus de la violence.

Le respect de la vie d'autrui comme norme morale peut-il devenir un enjeu social ?La paix sociale ne repose pas sur le sentiment moral des individus.

L'ordre social repose sur des interdits qui sontd'abord vécus avant d'être pensés en toute conscience.

Le refus de la violence est motivé par la recherche de lapaix et de la tranquillité.

Seul un peuple de sages peut penser le respect comme réalité morale.

Évoqué parRousseau, le contrat social par lequel l'individu abandonne sa liberté naturelle pour obéir à une loi commune reposesur une nécessité : éviter l'insécurité.

Si le respect possède une valeur morale, la relation sociale à autrui est le plussouvent justifiée par des considérations pragmatiques.Pans le même temps, le progrès de toute société se mesure à sa capacité à prendre en considération les valeursmorales.

La référence à des droits naturels de l'homme pour instituer le droit positif est un exemple d'une possiblearticulation entre la morale et la politique.

Si le droit d'un État exige le respect de la personne, c'est par référence àun principe supérieur qui n'est plus un simple calcul d'intérêts.

La dimension morale du respect de la vie humainepeut ainsi devenir une exigence sociale.

Les manifestations sociales en faveur de la dignité d'un peuple lointainsoulignent que le rapport à autrui peut déborder une vision purement utilitaire.Ainsi, il n'est pas possible de faire reposer le respect de la vie d'autrui sur l'intérêt commun.

S'il est vrai que le refusde la violence repose, comme le pense Freud, sur des considérations de sécurité commune, il est possible de penserqu'une société peut faire sienne des valeurs qui ont avant tout une signification morale.

Une telle position impliquel'idée que l'homme n'est pas nécessairement mauvais et qu'on peut rendre les sociétés, sinon bonnes, tout au moinsplus humaines. Remarques : Comme tout troisième sujet, la réponse à la dernière question est facilitée par une lecture attentive du texte et desréponses rigoureuses aux premières questions.

La thèse de Freud sert ainsi de point de départ et de référence clansla première partie de la dissertation. Il convient aussi de bien posséder la signification de certains termes (contrat social, morale, valeur, droit positif,droit naturel, pragmatisme...) et l'usage fréquent du dictionnaire prend ici tout son sens. FREUD (Sigmund). Né à Freiberg (Moravie), en 1856, mort à Londres en 1939. Agrégé de neuropathologie en 1885, il suivit à Paris les cours de Charcot et s'intéressa à l'étude de l'hystérie.

Ilfonda en 1910 l'Association Psychanalytique Internationale.

Il fit une série de cours aux États-Unis, devintprofesseur et, en 1920, professeur extraordinaire à l'Université de Vienne.

Il dut quitter l'Autriche en 1938.

-L'apport incalculable de Freud à l'histoire de la pensée consiste dans la création de la psychanalyse, qui est à la foisune psychothérapeutique, une « psychologie abyssale» exploratrice de l'inconscient et une théorie psychologique.

-Les composants psychiques de la personnalité sont : le moi, le ça et le surmoi.

L'inconscient est un systèmestructuré, qui se révèle par les rêves, les actes manqués.

Freud a insisté sur le rôle de la sexualité dans les conflitsde l'inconscient, les refoulements et les complexes.

Freud a eu l'immense mérite d'écarter« la dangereuse psychosede la dissimulation ». Oeuvres principales : Etudes sur l'hystérie (en coll.

avec Breuer, 1895), La science des rêves (1900), Psychopathologie de la vie quotidienne (1904), Trois essais sur la théorie de la sexualité (1905), Totem et Tabou(1913), Au-delà du principe du plaisir (1920), Psychologie des masses et analyse du Moi (1921), Le Moi et le Soi(1923), Inhibitions, symptômes et angoisses (1926), Le malaise de la civilisation (1930), Leçons d'introduction à lapsychanalyse (1932), Moïse et le monothéisme (1939).. »

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