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Fiche de cours en philo : LE TEMPS .

Publié le 02/08/2009

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temps

• Distinguez bien le temps, comme changement perpétuel qui transforme le présent en passé (§ 1), du temps conçu comme milieu indéfini (sur le modèle de l'espace) dans lequel les événements se déroulent (§ 6 et 7). Vous avez là deux visions bien différentes du temps. • Le temps, conçu comme changement continuel transformant le présent en passé, est privation d'être (§ 2), irréversibilité (§ 3), et contient la mort (§ 4). Le désir d'éternité (§ 5) ne se comprend que par refus de la décevante temporalité. • Mais le temps humain représente aussi un milieu indéfini analogue à l'espace (§ 6). La description kantienne se situe dans cette perspective (§ 7). • Néanmoins, l'irréversibilité du temps ne peut jamais être dépassée, comme le montre l'analyse de la causalité kantienne (§ 8). • Si le temps représente bien l'irréversibilité, néanmoins comme temps de l'histoire (Hegel, § 9) et du projet humain (Sartre, § 10), il se révèle comme une face de la liberté humaine : il n'est pas seulement ce qui nous fait et défait, mais aussi un pouvoir de l'homme.

temps

« indéfini analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements.

Le temps est alors une forme divisible,appréhendée sur le modèle de l'espace.

C'est le temps spatialisé.

Dans une analyse célèbre, Bergson a montré que letemps spatialisé n'a rien à voir avec la durée concrète de notre existence.

C'est un temps abstrait et homogène,alors que notre durée concrète est hétérogène.

Elle représente la succession qualitative de nos états deconscience. VII — Le temps chez Kant Le temps kantien est, lui aussi, un milieu homogène, une forme pure, la forme de toute expérience possible : c'estune forme a priori de la sensibilité, qui ne saurait être tirée de l'expérience.

Selon Kant, le temps est, avec l'espace,un cadre nécessaire et a priori, qui sert à structurer l'expérience sensible.

C'est une sorte de prisme à travers lequelse donnent à nous les choses.

Notons que le temps kantien, forme pure, n'inclut pas l'irréversibilité, puisque c'estsimplement un milieu homogène.« Le temps n'est pas un concept empirique ou qui dérive de quelque expérience...

Le temps est une représentationnécessaire qui sert de fondement à toutes les intuitions.

On ne saurait supprimer le temps lui-même par rapport auxphénomènes en général, quoique l'on puisse bien les retrancher du temps par la pensée.

Le temps est donc donné apriori.

Sans lui, toute réalité des phénomènes est impossible.

On peut les supprimer tous, mais lui-même (commecondition générale de leur possibilité) ne peut être supprimé.» (Kant, Critique de la raison pure) VIII — Retour de l'irréversibilité : la causalité kantienne Néanmoins, la notion d'irréversibilité ne peut jamais être éliminée de l'expérience du temps.

Les analyses de Kanttémoignent de cette impossibilité.

Ainsi, dans la Critique de la raison pure, Kant, qui présente d'abord le tempscomme forme pure indépendamment de tout avant et de tout après, est conduit, quand il analyse la causalité, àintroduire l'idée d'un avant et d'un après.

Ainsi, dirai-je, par exemple, que l'eau bout à 100 °C : pour saisir le rapportentre la température et l'ébullition, il faut bien que j'énonce l'irréversibilité de l'avant et de l'après; la croissance dela température précède obligatoirement l'ébullition.

Autrement, mon rapport resterait inintelligible.

Par conséquent,pas de causalité vraie sans succession irréversible.

Mais alors surgit dans notre analyse une face du temps liée audestin de l'homme.

Kant retrouve ici ce temps qui nous défait et nous meurtrit, le temps de l'irréversibilité qui est lamarque de mon impuissance.

Le temps n'est pas seulement, pour lui, un instrument dans la construction du monde :il me renvoie aussi à mon irrémédiable contingence.« Si dans un phénomène contenant un événement, j'appelle A l'état antérieur de la perception, et B le suivant, B nepeut que suivre A dans l'appréhension, et la perception A ne peut pas suivre B, mais seulement le précéder.

Je vois,par exemple, un bateau descendre le courant d'un fleuve.

Ma perception du lieu où le bateau se trouve en aval dufleuve, succède à celle du lieu où il se trouvait en amont, et il est impossible que, dans l'appréhension de cephénomène, le bateau soit perçu d'abord en aval, et ensuite en amont.» (Kant, op.

cit.)En liant l'espace et le temps, la théorie de la relativité' a montré que l'ordre de succession des événements dépendde la position et de la vitesse des observateurs par rapport à ceux-ci.

La notion kantienne d'irréversibilité,construite sur l'ordre de succession, ne peut être soutenue par la science moderne. IX — Le temps historique : Hegel Si le temps représente un principe de dégradation.

il est aussi ce en quoi l'homme se réalise : il est le temps del'histoire et du projet humain.La saisie de l'historicité du temps est la grande découverte de Hegel.

L'homme est un être historique : son tempsvrai n'est ni le temps biologique, ni le temps cosmique, mais le temps du travail humain, celui par lequel l'hommeinforme le monde et entre en rapport avec les autres consciences de soi.

Envisagé sous cet aspect historique, letemps peut devenir l'organe de ma liberté et de ma puissance.Le temps de Hegel «est le temps historique, le temps dans lequel se déroule l'histoire humaine, ou, mieux encore, letemps qui se réalise, non pas en tant que mouvement des astres par exemple, mais en tant qu'histoire universelle...Il n'y a pas de temps naturel, cosmique; il n'y a temps que dans la mesure où il y a histoire, c'est-à-dire existencehumaine, c'est-à-dire existence parlante.» (A.

Kojève, Introduction à la lecture de Hegel, NRF, 1947) X — Projet et avenir : Heidegger et Sartre En soulignant la nature du temps historique, Hegel a mis l'accent sur la dimension de l'avenir.

Ainsi est-il à l'originede toute la vision moderne de la temporalité, cette vision que nous trouvons, par exemple, chez Heidegger etSartre.Pour Heidegger, la conscience humaine, perpétuellement en avant d'elle-même, se donne rendez-vous vers l'avenir.Elle est anticipation de soi, transcendance.Quant à Sartre, tout en maintenant dans l'Être et le Néant que le moment essentiel du temps est le présent, ilinsiste longuement, dans toute son oeuvre, sur le pro jet', l'avenir, et les possibles.« ...

Tachez de saisir votre conscience et sondez-la, vous verrez qu'elle est creuse, vous n'y trouverez que del'avenir.

Je ne parle même pas de vos projets, de vos attentes; mais le geste même que vous attrapez au passagen'a de sens pour vous que si vous en projetez l'achèvement hors de lui, hors de vous, dans le pas-encore.» (Sartre,Situations I, NRF, 1964) Conclusion. »

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