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Fiche de cours en philo : LA MORT .

Publié le 02/08/2009

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• Saisissez bien, dans cette fiche, le caractère paradoxal de la réflexion sur la mort. D'une part, la saisie de la mort est primordiale L'homme est, en effet, le seul animal qui sache qu'il doit mourir, il possède de manière privilégiée, parmi les autres vivants, cette conscience d'un «devoir mourir«. D'autre part, ce savoir sur la mort est opaque et ambigu : certes, je saisis empiriquement la mort d'autrui, mais ma propre mort semble m'échapper totalement. Elle paraît impénétrable à ma conscience. • La mort est un phénomène à la fois biologique (§ 1) et culturel (§ 2). • Mais, quand on passe de la description anthropologique ou historique à la réflexion philosophique, la pensée de la mort n'est nullement évidente. Nous pensons simplement «autour« de la mort (§ 3). • Devant ces difficultés, et en simplifiant, deux voies s'offrent au penseur : a - Pulvériser complètement l'idée de la mort et vaincre l'angoisse qu'elle nous inspire. Telle est la position d'Épicure (§ 4), réactualisée, à l'époque moderne, par Sartre (§ 6). Spinoza, lui aussi, faisait de la sagesse une méditation de la vie. Dédaignant cette mort qui échappe à tout savoir réel, le penseur se dirige vers l'Universel et la Vie (§ 5). b - Tenter de retrouver, au contraire, la mort au plus profond de nous-mêmes et de notre expérience : telle est la solution de Heidegger (§ 7). • La saisie de notre mort n'a de sens que si elle nous pousse à l'action (Conclusion).

« V — La philosophie n'est pas une méditation de la mort (Spinoza) Si Épicure pulvérise l'idée même de mort et centre toute l'existence humaine autour du désir' et des forces de vie,s'appuyant sur cette énergie de la vie, Spinoza, lui aussi, voit dans la sagesse une méditation de la vie, et non pointde la mort.

La philosophie, montre Spinoza, n'est point une méditation sur la mort, mais sur la vie, sur Dieu conçuecomme totalité du monde, sur l'Esprit dans sa plénitude.

Si je me relie à l'ensemble des êtres, alors, appréhendant latotalité du réel, je me saisis comme éternel.

La pensée de la mort est inséparable d'une vision en quelque sorte«égoïste» des choses, privilégiant le moi particulier au lieu de se diriger vers l'Universel, vers la vérité de l'Esprit quiordonne le monde.

La mort n'a donc pas de réalité positive.

Nulle raison de la méditer.

Le salut consiste àcontempler l'Universel, à s'intégrer dans l'ensemble de la nature éternelle.« L'homme libre ne pense à rien moins qu'à la mort, et sa sagesse n'est point une méditation de la mort, mais de lavie.» (Spinoza, Éthique) VI — La négation contemporaine de la mort Enfin, Sartre a réactualisé, à l'époque moderne, la vieille conception d'Épicure : il éconduit l'idée même de mort.Totalement étrangère à mon existence, elle ne fait l'objet d'aucune expérience.

Elle n'est pas inscrite dans le fil denotre vie, elle vient simplement à la fin.

Tant que je vis, ma mort n'est pas.

Mon projet la traverse sans rencontrerd'obstacle. VII — Heidegger : l'être-pour-la-mort Au contraire, Heidegger à tenté de retrouver la mort au plus profond de nous-mêmes.Pour saisir l'essence de la mort, il faut s'arracher d'abord à l'inauthenticité.

Mon existence quotidienne se donne, eneffet, dans le milieu de la banalité, dans un monde où règne l'inauthentique : «on vit», «on meurt».

C'est le règne du«on», de l'anonymat.Si je veux connaître une existence authentiquement humaine et personnelle, alors je dois accepter mon angoisse :dans l'angoisse devant la mort.

je suis mis en présence d'une donnée fondamentale de ma vie.

Je saisis alors la mortcomme forme même de toute l'existence, et non point comme décès.

A chaque instant de la vie, la mort estprésente : dès qu'un humain naît, déjà il est assez vieux pour mourir!« Dans l'angoisse devant la mort, la réalité-humaine est mise en présence d'elle-même, comme livrée à sa possibilitéindépassable.

Le « On» prend soin de convertir cette angoisse, d'en faire une simple crainte devant un quelconqueévénement qui approche.» (Heidegger, l'Être et le Temps, Qu'est-ce que la métaphysique?, Gallimard, 1951) Conclusion Si la conception de Heidegger a le mérite de nous rappeler qu'aucune réflexion authentique ne peut oublier la mortou l'occulter, néanmoins, combien il serait stérile et vain de s'absorber uniquement dans la contemplation de notrefinitude! Parce que je suis fini et mortel, je dois précisément agir.

La saisie de ma finitude et de ma mort n'a de sensque si elle me pousse à l'action, se faisant ainsi invitation urgente à réaliser mes fins dans le monde. SUJETS DE BACCALAURÉAT — Ni le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face.— Créer, c'est conjurer la mort.— Peut-on penser la vie sans référence à la mort?— Que faut-il penser de cette affirmation : « Nous savons que nous sommes mortels, mais nous ne le croyons pas»?— Penser à ma mort, est-ce pour vivre ou pour mourir?— La certitude de sa mort condamne-t-elle l'homme au désespoir?— La mort ajoute-t-elle à la valeur de la vie?. »

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