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Fiche de cours en philo : LA JUSTICE .

Publié le 11/08/2009

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justice

 

• Le thème fondamental est le suivant : l'idée de justice, qui représente celle de l'égalité virtuelle des êtres humains, n'a pu se dégager que progressivement, essentiellement grâce au christianisme. La justice, d'abord conçue comme principe d'ordre (Platon, § 2) en est donc venue historiquement à signifier l'égalité absolue des personnes (§ 4, 5, 6, 7). • La justice, c'est fondamentalement l'égalité (§ 1). • La cité athénienne à laquelle Platon se réfère est celle où la justice ne représente qu'un effet de contrainte et un pis-aller (§ 3). Néanmoins, la pure justice idéale garde son privilège et l'ordre parfait de la justice organisera la Cité dont rêve Platon dans la République (§ 2). • L'idée de l'égalité des personnes est chrétienne (§ 4). La justice en est donc venue à signifier l'égalité virtuelle (§ 5). • Kant (§ 6) a centré sa philosophie morale sur celle de l'éminente dignité de la personne humaine, contribuant ainsi à faire progresser une notion de justice que Proudhon a développée (§ 7) dans son oeuvre. La justice proudhonienne est idéale. • Marx a édifié, au contraire, une théorie matérialiste de la justice (§ 8), qui nous paraît difficilement soutenable (conclusion). • Lisez, à la suite de cette fiche, celles consacrées au «Droit«, à «l'État « et à « la Violence «. Le problème de la justice mène directement à celui de la violence.

 

justice

« l'universalité de la loi à la singularité du cas, l'acte de juger, de rectifier (selonl'image implicite du droit) en tenant compte des circonstances, en appréciant.Aussi, venir devant le juge, est-ce venir devant la justice vivante.

La peineprononcée a quelque chose d'une indemnité réparant autant que faire se peutl'échange injuste imposé à la victime.La justice dans les échanges économiques a quelque chose de la justesse.

Onéchange des choses utiles, des services.

L'échange peut-il tendre à la justice,quand les circonstances sont hétérogènes ? Comment rendre égaux des bienséchangés qui diffèrent qualitativement ? Le cordonnier devra-t-il fournir aumaçon une quantité de chaussures dont celui-ci n'aura pas l'usage en toute unevie ? La monnaie est instituée ; son nom le dit bien, nomisma signifie la « choselégale », mais aussi « ce qui assure le partage » (de némô, partager).

Elle a pourfonction d'assurer l'échange économique ; unité de mesure conventionnelle, ellen'est pas arbitraire : il faut que toutes choses soient évaluées pour que chacun,alors qu'il est encore en possession de ses produits, puisse échanger.

Lamonnaie permet de passer du troc (échange d'une marchandise contre uneautre) à l'échange proprement économique.

Cette région ne constitue pas leplus haut de la vie humaine, mais sans échanges, il n'y a pas de vie sociale(ibid., V, 8).

II - Platon : la justice est un principe d'ordre et d'harmonie Cette idée d'égalité ne se dégage pas clairement dans l'Antiquité classique, comme le montre bien la réflexionplatonicienne.

Il faudra, en effet, l'avènement du christianisme pour parvenir à la notion d'une égalité des personnes.Chez Platon, la justice, c'est d'abord l'ordre.

La cité juste dont rêve Platon et dont il nous trace le portrait dans laRépublique, est régie par le principe d'un ordre harmonieux : chaque classe sociale y exécute sa fonction propre, etc'est cette organisation harmonieuse qui caractérise la justice.

Tout en bas oeuvrent les artisans ; les guerriersveillent à la sécurité de la communauté (ils représentent la sphère sociale intermédiaire) ; enfin, tout en haut, lesphilosophes gouvernent, car ils possèdent la sagesse.Cette harmonie de la cité reflète l'Idée' même de justice, c'est-à-dire l'ordre supérieur des essences', le mondeplatonicien des réalités idéales. III - L'anneau de Gygès S'il veut ordonner la communauté et faire triompher l'idée même de justice, Platon n'oublie jamais que, dans la citéconcrète des hommes, celle qu'il a vécue à Athènes, la justice représente bien souvent un effet de contrainte puret simple.

Ainsi Glaucon, le contradicteur de Socrate dans la République, affirme-t-il que la justice est un pur effetde la contrainte.

Si le juste et l'injuste recevaient en même temps cet anneau de Gygès rendant invisible celui qui leporte, ni l'un ni l'autre ne résisteraient au désir d'aller jusqu'au bout de leur pouvoir et de leur puissance.

Dans la'plupart des cas, on ne pratique la justice que par incapacité de commettre l'injustice.

Nul n'est juste par choix, maisbien par contrainte.Si, dans notre monde, la justice n'est qu'un pis-aller, il faut, pense Platon, se tourner vers la lumière de l'Idée mêmede justice.

Cette essence de la justice garde un privilège absolu et doit orienter la cité juste de la République, citéharmonieuse et ordonnée. IV - Vers l'idée de l'égalité des personnes Ainsi, chez Platon, l'idée de justice est celle de l'harmonie, non point encore celle d'une égalité idéale.

Aristote à sasuite, introduit déjà une certaine notion de l'égalité.

Mais c'est surtout avec le christianisme que tout change : eneffet, si les conditions sociales varient, les âmes immortelles sont absolument égales devant Dieu.

Le christianisme adonc opéré une révolution morale considérable, en mettant en évidence l'égalité en droit des personnes humaines,pour lesquelles le Christ s'est sacrifié et dont il a obtenu le salut possible.

Dès lors, l'âme d'un roi est virtuellementégale à celle de son serviteur situé tout en bas de la hiérarchie sociale.Ainsi naît l'idée de l'égalité des personnes, centre même de la justice à notre époque.

Mais il faut approfondir cetteidée et bien en saisir la signification. V - La justice comme égalité virtuelle Mais, nous rétorquera-t-on, cette idée de la justice comme égalité des personnes est rigoureusement absurde etcontraire à l'expérience, car les individus diffèrent profondément tant par leurs aptitudes et leurs dons que par lesconditions historiques et sociales qui sont leurs.Cette critique nous permet de dissiper une équivoque.

Le moraliste ou le philosophe qui mettent au centre de leursanalyses l'idée de justice n'affirment nullement une égalité de fait, mais bien une égalité de droit tous les hommessont égaux en droit, tous ont droit au même traitement dans la cité, à l'éducation, à l'instruction, au savoir, même siles intelligences ou les dons sont inégalement partagés et répartis.

Cette égalité civique, qui se réfère sans le dire à. »

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