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Fiche de cours en philo : AUTRUI .

Publié le 02/08/2009

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SUJETS DE BACCALAURÉAT — Qu'est-ce qui justifie le respect d'autrui? — Qu'est-ce qui peut nous pousser à aimer autrui? — Autrui peut-il être pour moi autre chose qu'un obstacle ou un moyen ? — Compter sur autrui, compter avec autrui. Cette distinction a-t-elle un sens ? — Dans tout amour, n'aime-t-on jamais que soi-même?

• Comment s'effectue le mouvement vers autrui? Tel est le problème essentiel qui sera posé dans cette fiche. Il s'agira de comprendre comment l'Autre surgit dans ma propre conscience, comment s'opère la saisie d'Autrui.  • La réflexion classique, avec Descartes, n'a guère pris en compte la dimension de l'Autre (§ 2).  • Hegel, au xixe siècle, a remarquablement saisi qu'autrui est nécessaire à la constitution même de la conscience de soi (§ 3). Sans la lutte des consciences de soi opposées (§ 4), la conscience ne peut se former et se forger. Hegel a donc mis en évidence la notion moderne d'intersubjectivité (§ 5).  • Sartre, avec son analyse du regard (§ 6) et sa phénoménologie des relations humaines (§ 7), prolonge les descriptions hégéliennes.  • Les thèmes du conflit et de la lutte à mort des consciences ne doivent pas conduire à sous-estimer la réciprocité (§ 8), le dialogue (§ 9) ou la sympathie et l'amour (§ 10).

« Ces analyses hégéliennes, Sartre les a remarquablement prolongées dans l'Être et le Néant, en explicitant le conflithumain tel que nous le vivons à travers le corps et le regard.

Le fait premier, c'est bien le conflit, mais ce conflitprend un sens existentiel fort concret.

C'est l'agression du regard d'autrui qui exprime le mieux ma dépendance parrapport à l'autre.

Et, en effet, le regard est ce qui me dépouille de moi-même, de ma libre transcendance, de ma«seigneurie» sur le monde.

Quand autrui me regarde, il me met en danger, car je me découvre alors en positiond'objet.

Désormais, la situation m'échappe et je n'en suis plus maître.

La rencontre avec l'autre est ma chuteoriginelle : Autrui, par son existence même, me fait tomber dans le monde des choses.

Je ne suis pas seulement uneliberté, mais une chose au milieu des choses, une transcendance (liberté) transcendée (dépassée).«Ma chute originelle, c'est l'existence de l'autre; ...

je saisis le regard de l'autre au sein même de mon acte, commesolidification et aliénation de mes propres possibilités.» (Sartre, l'Être et le Néant, NRF, 1957) VII — Les joueurs d'échec C'est dans cette optique hégélienne que Sartre va décrire toutes les relations concrètes avec autrui.

Car deuxpossibilités extrêmes se présentent.

Ou bien la conscience que je rencontre poursuit son oeuvre d'objectivation etme transforme en transcendance transcendée, ou bien je décide à mon tour de me faire le maître de la situation.Dans ce cas, je «piège» la liberté qui s'oppose à la mienne et je constitue l'autre comme objet.

En somme, lesrelations humaines (amour, désir, langage, etc.) se ramènent à ce duel, qui est la racine de l'intersubjectivité.« Car, semblable au joueur d'échecs qui prévoit la tactique de son adversaire et va transformer le coup préparécontre lui en un piège pour son auteur, je puis faire servir le projet de l'autre à mes fins, comme lui le mien auxsiennes.

Il peut tirer les marrons du feu pour moi, ou moi pour lui.» (C.

Audry, Sartre et la réalité humaine, Seghers,1966) VIII — La conscience d'une humanité possible et partagée Quel jugement final porter? Si le conflit joue un rôle manifeste dans la formation du cogito, néanmoins, il supposebien souvent un fond de réciprocité.

Prenons le duel extrême des consciences en lutte : elles ressentent alorsparfois le caractère pénible et décevant de leurs rapports.

Comme si, précisément, autre chose se dessinait, qui estexigé par l'intersubjectivité.

La conscience de réciprocité (absente) informe le conflit.

C'est donc bien le sens d'unehumanité possible et partagée qui se manifeste aussi au sein de la lutte. IX — La rencontre a - Le dialogueLe conflit n'est donc pas la seule dimension existentielle, et la rencontre s'avère possible.

Parlons tout d'abord dudialogue, marque même de l'humanité.

Dialoguer', c'est faire une discussion par demandes et réponses, c'estreconnaître la pensée d'autrui.

Sans dialogue, nulle humanité possible, nulle recherche collective.

Le dialogue est lecommencement de l'humanité.«La véritable pensée est dialogue : c'est, comme dit Platon, le dialogue de l'âme elle-même avec elle-même.

Et l'âmene peut dialoguer avec elle-même que si elle a pu accueillir l'autre, _que si l'autre est déjà en elle.» (J.

Lacroix, Lesens du dialogue, Éditions de la Baconnière, Neuchâtel, 1962) X — La rencontre b - La sympathie et l'amourMais la rencontre, c'est aussi la sympathie et l'amour.

La sympathie se distingue de la contagion affective,participation involontaire aux émotions d'autrui et qui est seulement du domaine de la suggestion.

La vraiesympathie, au contraire, vise la personne.

Au sommet de la rencontre, enfin, est l'amour, élan pur, oblatif et gratuitvers l'Autre. Conclusion Si Autrui est bien le médiateur entre moi et moi-même, ce que je perçois en lui, ce n'est pas seulement la dure loi duconflit, mais aussi l'affirmation d'une humanité possible. SUJETS DE BACCALAURÉAT — Qu'est-ce qui justifie le respect d'autrui?— Qu'est-ce qui peut nous pousser à aimer autrui?— Autrui peut-il être pour moi autre chose qu'un obstacle ou un moyen ?— Compter sur autrui, compter avec autrui.

Cette distinction a-t-elle un sens ?— Dans tout amour, n'aime-t-on jamais que soi-même?. »

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