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Fernand Léger

Publié le 26/02/2010

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Léger naquit en Normandie dans une famille d'éleveurs. Après ses études secondaires, il étudia l'architecture à Caen, puis travailla à Paris comme dessinateur chez un architecte, puis retoucheur dans un studio de photographie. Ayant échoué à l'examen d'entrée aux Beaux-Arts, il suivit en auditeur libre l'enseignement de deux professeurs de l'Académie et entra à l'École des arts décoratifs. En 1908, il loua un atelier à Montmartre, au coeur de la cité d'artistes connue sous le nom de La Ruche, où il fréquenta Modigliani, Delaunay, Apollinaire et bien d'autres talents. La rétrospective Cézanne organisée en 1907 lui apporta la révélation des formes et des volumes. En 1910, il présenta au Salon ses Nues dans la forêt. En 1913, il débuta la série éclatante et abstraite des Contrastes de formes, affirmant un style personnel et puissant qui fut surnommé le tubisme. Sa mobilisation en 1914 et ses trois années de front dans l'artillerie marquèrent le début d'une période artistique nouvelle, centrée sur sa fascination croissante pour la "machine" moderne de la société industrielle dans laquelle il puisa ses motifs. Cette production féconde atteignit son apogée dans les années 20 lorsqu'il se rapprocha du purisme. Artiste universel, Léger aborda plusieurs domaines, de la peinture à la mosaïque, des vitraux aux décors de ballets en passant par le cinéma. En 1926, il imagina, produisit et réalisa un film non-narratif, Ballet mécanique, qu'il disait être le "premier film sans scénario".

« LÉGER 1881 FERNAND LÉGER est un peintre moderne, peut-être le plus moderne de nos peintres.

Non point parce qu'à un moment donné il a peint des machines (ce serait trop simple), mais parce que, plastiquement, il parle une langue moderne, une langue vivante, la langue de son époque.

Il est moderne comme le furent en leur temps le maître de l'Apocalypse de Saint-Sever, Giotto ou Paolo Uccello.

· Il y a des formes d'art mortes, comme il y a des langues mortes.

Le latin est une langue morte.

De même, l'esthétique de la Renaissance, dans son esprit et dans ses principes, est pour nous une forme d'art morte.

Le français s'est substitué au latin progressivement et irrésistiblement.

Longtemps le latin a survécu en tant que langue savante.

Puis, un beau jour, quelqu'un s'est enfin décidé à s'expri­ mer en langue vulgaire, c'est-à-dire en français.

Léger s'exprime en français.

Il faut voir les choses comme elles sont: il y a beaucoup plus loin de Léger à Cézanne que de Cézanne à Poussin.

Entre Cézanne et Poussin il y a une nuance.

Entre Léger et Cézanne il y a un monde.

Cézanne voulait « refaire du Poussin sur nature>>.

Il voulait faire de l'impressionnisme « quelque chose de durable comme l'art des musées».

Matisse lui-même déclare: « Un artiste doit se rendre compte, quand il raisonne, que son tableau est factice, mais, quand il peint, il doit avoir ce sentiment qu'il a copié la nature ».

Léger ne se soucie guère de copier la nature.

Pour lui, le problème est ailleurs.

La peinture, de Van Eyck à Cézanne, est une.

Elle est avant toute chose art d'imitation.

Cézanne lui-même a remis en question les moyens, non le principe: il s'agit toujours de rendre la nature le plus complètement possible.

Tandis que pour le peintre moderne-- et pour Léger en particulier- c'est le principe même qui est mis en cause.

Il n'est plus question de donner au spectar.teur l'illusion plus on moins convaincante de la réalité sensible, mais bien de substituer à celle-ci une réalité nouvelle, une réalité inventée.

Est-ce à dire que Léger se dérobe devant la réalité? Pas le moins du monde.

Léger est quelqu'un pour qui le monde extérieur existe.

Il est réaliste à.sa manière, qui est la bonne; non seulement il ne nie pas l'o~jet, mais il en augmente le potentiel de réalité (la densité plastique).

Il donne à l'objet (ou à la figure) toute sa chance.

Il fait plus vrai que nature.

Par opposition à la vérité relative et contingente de la nature, il cherche la vérité absolue et éternelle, la réalité en soi.

Il importe de ne pas confondre imitation et figuration (ou, si l'on veut, représentation).

Le fait qu'une œuvre peinte soit ou non figurative n'a en soi aucune importance.

En fait, il n'y a pas de différence essentielle entre les œuvres figuratives de Léger et ses œuvres non figuratives.

Dans les unes et dans les autres le problème plastique reste le même.

La peinture moderne en général - et cellf' de Léger en particulier -- est abstraite dans son principe.

C'est-à-dire que, selon la parfaite définition de Focillon, « elle mesure et qualifie. »

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