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Faut-il toujours préférer la lucidité à la naïveté ?

Publié le 27/02/2008

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Faut-il toujours préférer la lucidité à la naïveté ? La naïveté est souvent assimilée à une forme d'ignorance, d'inexpérience, ou de crédulité. En ce sens, ce que l'opinion commune considère comme « naïveté » est assez négatif (« on mystifie les naïfs » dit Bergson). A priori nous aurions donc tout intérêt à préférer la lucidité à la naïveté. Cependant, au départ, la naïveté a désigné la simplicité, la spontanéité, le manque de duplicité, le manque d'apprêt : ce qui est originaire, à l'état naissant, quelque chose de bien sympathique comme une grâce naturelle, une innocence qui n'a pas été perdue. En ce sens, naïveté n'est pas crédulité mais ingénuité et simplicité. La lucidité quand à elle est une vision claire, au delà des apparences mais c'est aussi un état de conscience que nous fuyons car il signifie que si nous sommes lucides, nos illusions sont mortes, ce qui nous est totalement insupportable. Selon Jean-François Somczynsky « Trente secondes de réflexion, une seconde de lucidité, et on découvre que vivre est épouvantable. Alors, il s'agit de nourrir quelques illusions, afin que l'âme ne se dessèche pas ». La naïveté semble donc être un dernier rempart à cette cruelle lucidité que nous tentons désespérément de fuir. L'important est alors de bien différencier naïveté et crédulité. Dans un premier temps nous verrons sous quelles conditions, la naïveté peut être préférable à la lucidité, puis nous analyserons l'importance ainsi que la relativité de la lucidité. Enfin nous verrons comment et pourquoi, naïveté et lucidité ne sont pas forcément opposées et que bien au contraire, elles semblent plutôt complémentaires.

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