Faut-il en finir avec la religion ?

Pour de nombreux philosophes, la religion est indéniablement une pure imposture et une perte de temps. Elle est, pourtant, « la reconnaissance de tous nos devoirs comme commandements divins «, c'est-à-dire que la religion se substitue au sens morale, et qu'elle est la solution la plus facile pour vivre et agir selon les principes que nous jugeons bons. Elle fixe arbitrairement une conduite qui pourrait être atteinte par la sagesse, par l'exercice raisonnable de l'esprit, et du sens moral de chacun. Il semble alors que, comme la religion n'est substituée au sens et à la conscience morale, il serait possible et plus raisonnable d'inverser le processus à nouveau, et de revenir maitres de notre conduite. Dans le même registre,  Spinoza définit la religion comme « asile de l'ignorance «. Elle lui apparait comme un refuge pour les faibles, intellectuellement et moralement, et ce qu'elle nous apporte de certitudes et de vérités empêche l'esprit critique de l'individu de se forger ses propres convictions. De même Marx considère les croyances religieuses comme illusoires et comme consolations du malheur des hommes. Elles cachent leurs misérables conditions aux foules qui s'émancipent de manière imaginaire, par le biais de cet « opium du peuple « qu'est la religion. Pour Marx toujours, elle garde les hommes sous le joug de pouvoir politique qui a comprit ce phénomène et s'en sert allégrement afin de maîtriser ces populations, et n'est que le « soupir de la créature accablée «, c'est-à-dire la seule manière qui reste à la population pour crier sa détresse et son mal être. C'est pourquoi  Nietzsche appelle à la « Mort de Dieu «, qui serait une libération des hommes, qui sont asservis eux-mêmes à des dieux utopiques et illusoires. La religion console les hommes de leur propre vie, en leur promettant le bonheur éternel en récompense d'une conduite irréprochable lors de leur séjour terrestre. Elle les amollit, et les transforme en sage troupeau incapable de prendre la moindre initiative. En proclamant la Mort de Dieu, Nietzsche entend forcer les hommes à se prendre en main, à affirmer et à porter les valeurs fixées pour la religion par eux-mêmes, et à avoir le courage et la force de s'y tenir.