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Faut-il dire que la société dénature l'homme ou qu'elle l'humanise ?

Publié le 27/02/2008

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Le raisonnement est le suivant: l'homme possède le langage, le langage permet la communication, la communication n'a de sens qu'en société, l'homme est donc un animal fait pour vivre en société. Aristote va plus loin. Un homme seul ne peut atteindre le bonheur. L'homme est à ce point fait pour la société, que l'ermite retiré du monde ne saurait atteindre le bonheur. La société n'a rien de hasardeux elle est naturelle. Donc la société ne saurait dénaturer l'homme puisque celle-ci fait partie de sa nature. Ce que rajoute Aristote à tout cela c'est qu'une vie accomplie est une vie qui prend part à la société. Transition Aristote na va-t-il pas trop loin? Les sociétés n'auraient elles pas pu ne pas exister? Certes désormais elles existent et faire marche arrière semble impossible, mais parce que de fait elles existent peut on dire qu'elles le devaient nécessairement?

« bien des ambiguïtés.

On peut l'interpréter comme une condamnation radicale de toute société qui dépravant l'hommele rendrait malheureux.

Et ce sera la postérité romantique de Rousseau qui exaltera l'individu incompris.

Le Werther de Goethe appartient à cette lignée.

Mais pour Rousseau , il ne faut pas l'entendre dans un sens aussi radical.

La Société n'est pas corruptrice par essence, mais seulement un certain type de société.

A vrai dire, toutes celles quireposent sur l'affirmation de l'inégalité naturelle des hommes, oppriment l'immense majorité au profit d'une minoritéde privilégiés de la naissance et de la fortune.

Si en effet, on examine attentivement les inégalités entre leshommes, seules celles de leurs possessions matériel-les qui, par des mécanismes comme l'héritage, sont provoquéespar le type d'organisation de la société, sont indéniables.

Mais c'est un sophisme, ou à tout le moins un jugementprécipité de conclure que de telles inégalités ont pour origine des différences de nature.

Si l'on dépouille par lapensée l'homme de tout ce qui chez lui relève du social, et donc du hasard, c'est bien l'égalité qui nous frappera :l'habileté de l'un peut compenser la force de l'autre.

Rousseau reprend ici l'affirmation de l'égalité naturelle proclamée par les penseurs de l'école du droit naturel.

L'homme de la nature, c'est donc la nature de l'homme.

Transition Rousseau ne s'arrête-t-il pas trop tôt quand il dénonce les effets de la société sur l'homme? La société n'est-ellepas susceptible de produire des effets positifs sur l'homme malgré les vices que Rousseau dénonce? Kant: La société moralise les hommes malgré eux Kant reprend à son compte tout ce que dit Rousseau de la société.

Pourtantselon Kant la société ne dénature pas les hommes, au contraire elles les élèvede l'état de brute à celui d'hommes civilisés.

Contrairement à Rousseau, Kantne regrette pas l'entrée en société de l'homme, l'état dans lequel aurait étél'homme hors de toute société n'a pour Kant aucun intérêt.

La morale, vaapparaître grâce à la société qui va produire à son insu des êtresraisonnables.

Le processus est le suivant.

Les hommes quand ils entrent ensociété doivent suivre des lois.

Ces lois ils ne les suivent pas par plaisir, maispar intérêt.

Ils ont intérêt à ce qu'une société existe, elle leur fournitsécurité, et confort, elle permet de se livrer au commerce.

La condition pourque la société subsiste est que les hommes suivent des lois.

Ces lois ils lessuivent par intérêt.

Or pour Kant la moralisation des hommes doit en passerpar là, les hommes ne deviennent pas justes spontanément, on leur impose uncomportement juste.

Se comportant justement les hommes ont l'occasion deréfléchir à leur comportement, ils peuvent alors devenir moraux, c'est-à-diresuivre des règles justes non pas parce qu'elles leur sont imposées mais parcequ'ils les reconnaissent comme justes; On voit que la moralisation deshommes ne se passent pas de la société.

Cette moralisation est un effetindirect, mais il est bien un effet de la vie en société.

Kant expose cela dansL'Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique. Kant ira même plus loin en parlant d'une sociable sociabilité. L'homme relève du règne de la nature: il est donc instinct et animalité.

Pour satisfaire les besoins primaires del'existence, chacun veut s'imposer aux dépens d'autrui.

Mais s'il est un «loup pour l'homme», c'est moins dans lacruauté que dans l'organisation sociale de cet animal, organisé pour survivre en un groupe cohérent et solidaire.

Lerapport social avec les autres constitue en effet pour l'homme un véritable stimulant lui permettant de développer etd'exercer ses capacités.

C'est cet antagonisme que Kant appelle l' insociable sociabilité de l'homme.

Mais cet antagonisme n'est pas stérile: étant doué de raison, l'homme doit tirer bénéfice de la discorde, qui secoue saparesse et sa torpeur, l'obligeant à user de son intelligence pour survivre. «J'entends ici par antagonisme l' insociable sociabilité des hommes, c'est-à-dire leur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doublée par une répulsion générale à le faire, menaçant constamment de désagrégercette société.» Kant , Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique (1784). • Kant dit bien la tension interne qui règne dans le tempérament humain et, du coup, dans la société.

D'un côté, les hommes tendent à s'associer, de l'autre, ils y répugnent.

L'homme est ambivalent, et la société est traversée à lafois par des forces qui la maintiennent, et des forces qui la mettent en danger.• Cependant, l'effet de ces forces est, lui aussi, ambivalent.

Car Kant voit dans cet égoïsme naturel des hommes, dans leur vanité et leur désir de domination, un aiguillon qui les pousse à développer leurs talents.

Sans cela, lasociété baignerait «dans une concorde, une satisfaction et un amour mutuel parfaits», qui serait, en fait, moinsprofitable à l'espèce que cette émulation.

L'égoïsme a donc paradoxalement aussi son rôle à jouer dans ledéveloppement de la société. « L'homme a un penchant à s'associer, car dans un tel état, il se sent plus qu'homme par le développement de sesdispositions naturelles.

Mais il manifeste aussi une grande propension à se détacher (s'isoler), car il trouve en mêmetemps en lui le caractère d'insociabilité qui le pousse à vouloir tout diriger dans son sens ; et de, ce fait, il s'attendà rencontrer des résistances de tous côtés, de même qu'il se sait par lui-même enclin à résister aux autres.

C'est. »

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