Devoir de Philosophie

Faut-il avoir des objectifs pour réussir ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Faut-il avoir des objectifs pour réussir ?

Un objectif est une fin que l’on se donne comme but de son action. Si la réussite consiste dans le fait de remplir ses objectifs, avoir des objectifs serait une condition sine qua none  pour réussir. Cependant il ne suffit pas d’avoir des objectifs, il faut encore les réaliser. Si la condition de la réalisation n’est pas comprise dans l’objectif lui-même, elle reste à déterminer comme l’ensemble des moyens par lesquels on va y parvenir. Ainsi s’il faut avoir des objectifs poire réussir, il faut également déterminer les moyens adéquats pour les remplir et si la situation réelle l’exige, les changer autant de fois que c’est nécessaire. Toutefois, on peut se demander s’il faut nécessairement avoir des objectifs pour réussir sa vie. Nous sommes dès lors confrontés à ce problème : réussir sa vie implique t-il nécessairement d’avoir des objectifs et de les réaliser ou bien est-il possible de penser la réussite d’une home qui n’aurait pas eu d’objectifs ?

I Réussir sa vie implique d’avoir des objectifs

II Les objectifs et les moyens de la réalisation

III La vie réussie implique pas nécessairement d’objectifs réalisés

« l'artiste réussit en travaillant sans se donner d'objectifs qu'il ne pourra tenir, il s'agirait de s'élancer dans la vie enessayant de se confronter à elle sans lui assigner nécessairement des objectifs définis.

Si le fait d'avoir des objectifs peut aussi bien mener à l'échec qu'à la réussite, on peut se demander s'il fautnécessairement avoir et réaliser des objectifs pour avoir réussi sa vie.

III La vie réussie implique pas nécessairement d'objectifs réalisés _ Réussir ce n'est pas nécessairement réaliser ses objectifs.

Car la véritable réussite est le bonheur, c'est-à-direl'état de satisfaction durable auquel aspire tout être humain.

Or la réalisation des objectifs n'entraîne pasnécessairement le bonheur comme le prouvent l'exemple du milliardaire d'Orson Welles dans son film Citizen Kane : possédant une fortune considérable, il réalise tout ce qu'il entreprend et regrette de ne pas avoir été pauvre.

Ilsouffre du malheur de ceux qui sont trop heureux : l'ennui.

De même dans la Recherche du Temps perdu , le narrateur finit par réaliser un es grands objectifs qu'il avait fixé à sa vie : aller à Venise sur la place saint-Marc.Lorsqu'il parvient à son objectif, il prend conscience que tout ses voeux sont réalisés, mais qu'il n'est pas heureuxmalgré tout.

Ses exemples sont plutôt des exceptions à la loi de la réalisation que de véritables contrôleusescependant il nous apprenne qu'il y a un hiatus toujours possible entre bonheur et réalisation de ses objectifs_ Si réussi, c'est être heureux et que la réussite d'une vie se réduit à la réalisation des objectifs que nous noussommes fixés, alors nous passerions toute note vie à être malheureux.

En effet si nous ne goûtons au bonheur quelorsque nous réalisons nos objectifs, les objectifs peuvent prendre une vie à réaliser et durant ce temps nousdifférons d'être heureux.

Or si nous sommes malheureux tant que nous avons pas réalisé nos objectif, il est tout àfait possible que nous ne soyons jamais heureux dans la mesure où l'imminence de notre mort vient affleurer àchaque instant.

La mort, en me privant de la possibilité de réaliser mes objectifs, me couperait à jamais de lapossibilité du bonheur.

Aussi nous ne pouvons nous satisfaire d'avoir des objectifs qui nous éloignent du bonheur._ Une vie réussie se fonde sur la perspective de la mort, mais si elle nous dispense de réaliser des objectifs, elle nenous dispense pas d'en avoir.

E effet une vie heureuse est une vie qui, plutôt que de différer sa réalisation, seréalise à chaque instant, dans le sentiment de l'existence qu'est la joie; c'est ce que nous pouvons soi tenir avecMontaigne dans ses Essais I, XX « Que philosopher c'est apprendre à mourir ».

: si la mort nous suit de près, il ne faut que se donner des objectifs atteignables à chaque instance, c'est-à-dire vivre la vie à propos dans la claireconscience de sa proche disparition.

L'action se libère de l'objectif trop éloigné qui nous enfermait dans une lignedroite et dévalorisait le trajet lui-même entre le projet et sa réalisation : « il ne faut rien dessiner de si longueshaleines ou au moins avec telle intention de se passionner pour en voir la fin ».

Aussi nous pouvons nous fixer desobjectifs mais sans nécessairement espérer les réaliser.

: s'il faut agir, « que la mort me trouve plantant mes choux,mais nonchalant d'elle et encore plus de mon jardin imparfait.

» Ainsi l'action devient un prétexte circulaire qui mepermet de vivre en individu qui va mourir.

Conclusion :S'il faut avoir des objectifs pour donner du sens à sa vie, il est important de prendre conscience des moyens de laréaliser.

Et lorsque ces moyens manquent ou sont inadéquats pour réaliser os objectifs, il s'agirait de savoir lestransformer, voire même de les abandonner ou tout simplement d'échouer.

Ainsi il vaudrait mieux parfois ne pas avoird'objectifs prédéterminés pour mieux profiter des occasions qui s'offrent à nous et être attentifs à la vie telle qu'ellepeut se faire plutôt que telle que nous la voudrions.en ce sens réussir sa vie, c'est moins réaliser les objectifs que l'on s'était fixé qu'être à soi-même sa propre fin àchaque instant de son existence.

Le seul et unique objectif fondamental auquel il ne faudrait pas renoncer, c'est lajoie d'être soi-même dans l'existence.

Finissons donc avec Montaigne dans es Essais II, 13 : « il a passé sa vie en oisiveté, disons nous: je n'ai rien fait aujourd'hui.

Quoi ? N'avez-vous point vécu ? C'est non seulement a plusfondamentale, mais la plus illustre de nos occupations » « le glorieux chef d'œuvre de l'homme, c'est de vivre àpropos ». »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles