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Exposé: Nathalie Sarraute "Enfance"

Publié le 22/02/2012

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sarraute
Nathalie Sarraute, auteur du XXème siècle, ne décide d'écrire sa biographie qu'a l'âge de 83 ans. Dans cette autobiographie intitulée Enfance, Nathalie Sarraute a choisi de raconter les onze premières années de sa vie, période de sa vie déchirée entre ses parents. Une des originalités de l'ouvrage est la forme dialoguée du récit ; le dédoublement de l'auteur/narrateur et de sa conscience. A plusieurs reprises tout au long du récit, Nathalie s'interroge sur la nature de sa mère. Nous allons donc voir comment apparait ce personnage dans le livre, tout d'abord à travers le regard de Nathalie Sarraute en tant qu'auteur et /ou narrateur puis par sa conscience : la deuxième voix.
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« 1 • LE CONTEXTEEnfance, composé en 1983, est le seul roman autobiographique que Nathalie Sarraute reconnaît comme tel.

Elle yapplique les principes d'analyse et d'écriture que son oeuvre romanesque, théâtrale et critique a dégagés : faireentendre les « sous-conversations », suggérer au lecteur le travail souterrain de la pensée et l'intervalleindéfinissable entre les actes et les paroles, qu'elle baptise « tropisme ».

Cette esthétique, conforme aux recherchesdu Nouveau Roman, renouvelle ainsi le pacte autobiographique, en associant le lecteur à la « quête du moi »caractéristique du genre. 2.

• LE TEXTENathalie Sarraute tente de retrouver l'enfant qu'elle a été entre sept et onze ans.

Fille de parents divorcés dès sadeuxième année, l'auteur évoque par bribes ses souvenirs d'enfant ballottée entre le nouveau foyer de sa mère enRussie et le domicile parisien de son père.

Ce dernier est remarié à Véra, une femme que l'enfant a longtemps jugéefroide et « sotte », et quand il la prend complètement en charge, Nathalie affronte la venue d'une petite soeur, Lili,qui lui est préférée.

Le jour où elle surprend Véra en train de pleurer, Nathalie comprend la sensibilité de cettedernière et l'emprise que sa propre mère a eue sur son jugement.

L'entrée au lycée signe la fin de cette enfancecotonneuse, la fin du récit. 3 • LES THÈMES MAJEURS• La dénonciation de la tyrannie des motsL'auteur rejette les étiquettes psychologiques où les mots nous enferment.

Tout comme Sartre s'indigne du regardréducteur d'autrui sur soi, Sarraute, refusant d'endosser une « identité » dans laquelle autrui nous piège en nousattribuant un « caractère » peu conforme à la réalité, récuse le carcan des idées reçues.

Sa difficulté à connaître etaimer Véra témoigne du jugement hâtif de sa propre mère.

La difficulté des rapports avec autruiMarquée par les stéréotypes langagiers de son entourage, instrument de l'autorité, l'auteur-personnage a conservéle goût de la transgression ou la volonté de dépasser le leurre de l'apparence (cf.

la scène de la lacération dufauteuil, au début du roman).

Aussi toute action ou conversation est-elle pour elle un motif de traquer le non-dit quis'y cache (« le tropisme »).

La vocation littéraireLa relative solitude affective de l'enfant semble avoir favorisé sa vocation.

L'auteur évoque ses premières lectures,le premier livre qui lui a été offert, le jeu du « quatuor des écrivains » qu'elle avait inventé, et l'esquisse de sonpremier roman.

Tout se passe comme si seule la littérature donnait un sens à l'existence de cette excellente élève. 4 • L'ÉCRITURE Une méthode d'investigationEn dialoguant avec un interlocuteur indéterminé, Sarraute n'hésite pas à se dédoubler en deux consciences au seinde son propre récit, se faisant l'écho d'« une conscience plus lucide que la sienne » ou que celle de son personnage.Ainsi l'auteur débat lui-même de l'exactitude de ses souvenirs pour ne pas les déformer en les écrivant et associe lelecteur à une véritable auto-analyse dialectique.

Un langage proche de la sensationSoucieuse de ne pas trahir son vécu avec les concepts figés du langage, l'écrivain, en quête de « tropismes », oude phénomènes à demi conscients, s'efforce de revivre ses sensations avant de les décrire.

Comme pour Proust,c'est la sensation qui ravive la mémoire.

Aussi Sarraute privilégie-t-elle l'image.. »

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