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Explication du texte de Bergson. "on a rappelé que l'homme...[...]...et montre à sa sortie qu'il avait conservé son indépendance".

Publié le 22/02/2012

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bergson
"On a rappelé que l'homme avait toujours inventé des machines, que l'antiquité en avait connu de remarquables, que des dispositifs ingénieux furent imagines bien avant l'éclosion de la science moderne et ensuite, très souvent, indépendamment d'elle : aujourd'hui encore de simples ouvriers, sans culture scientifique, trouvent des perfectionnements auxquels de savants ingénieurs n'avaient pas pensé. L'invention mécanique est un don naturel. Sans doute elle a été limitée dans ses effets tant qu'elle s'est bornée à utiliser des énergies actuelles et, en quelque sorte, visibles : effort musculaire, force du vent ou d'une chute d'eau. La machine n'a donné tout son rendement que du jour où l'on a su mettre à son service, par un simple déclenchement, des énergies potentielles emmagasinées pendant des millions d'années, empruntées au soleil, disposées dans la houille, le pétrole, etc. Mais ce jour fui celui de l'invention de la machine à vapeur, et l'on sait qu'elle n'est pas sortie de considérations théoriques. Hâtons-nous d'ajouter que le progrès, d'abord lent, s'est effectué à pas de géant lorsque la science se fut mise de la partie. Il n'en est pas moins vrai que l'esprit d'invention mécanique, qui coule dans un lit étroit tant qu'il est laissé à lui-même, qui s'élargit indéfiniment quand il a rencontré la science, en reste distinct et pourrait à la rigueur s'en séparer. Tel, le Rhône entre dans le lac de Genève, paraît y mêler ses eaux, et montre à sa sortie qu'il avait conservé son indépendance." noté au CNED: 16/20. À la lecture de ce texte, il ressort l'explication d'une thèse portant sur les notions d'invention et de scientificité. Ce texte, écrit par Henri Bergson, et tiré des « Deux sources de la morale et de la religion » nous explique que la science en générale, bien qu'elle soit une aide précieuse pour le développement de l'invention mécanique, ne lui est pas forcément indispensable. Malheureusement trop souvent, les notions d'inventions mécaniques et de sciences sont associées comme étant une seule même chose. Or, comme l'expose ce texte, ces deux domaines sont bien distincts ; mais, restent complémentaires pour se développer au maximum. Ainsi, l'auteur nous donne à réfléchir sur la manière dont ces deux notions interagissent entre elles.
bergson

« Ainsi, le mouvement qui fait passer l'esprit, des données d'un problème à sa résolution technique, n'est pas déductif.Cela provient d'un procédé et « d'un dispositif ingénieux » issus d'une intuition, et d'un pressentiment qui ne paraîtévidente qu'après coup.

C'est le génie.

C'est le coup de génie qui est la source d'invention.

Comme le dit Kant dansla «Critique de la faculté de juger», le génie est la disposition innée de l'esprit par laquelle la nature donne les règlesà l'art ».

Le génie permet la création de machines simples qui n'ont pas leur équivalent dans la nature et dont l'idéeà du germer dans l'imagination humaine.En somme, « l'invention mécanique » ne se réduit pas à l'application de quelque chose de connu ou de déjà existant.Inventer, c'est opérer de nouveaux assemblages d'éléments à l'aide de nouveaux matériaux extraits de la naturecomme les énergies actuelles et potentielles, ou même encore de pièces fonctionnelles déjà existantes.

Le but étantde construire quelque chose d'innovant.

L'invention mécanique ne peut pas être alors la simple application de lascience.

De même, « L'invention » au sens le plus large, n'a pas de limite.

L'invention mécanique ne peut donc passe borner aux théories scientifiques qui sont parfois jugées ‘'réductrices''. Par ailleurs, comme l'explique Bergson, l'invention mécanique a pu avancer et progresser historiquement enexploitant les éléments de la nature.

Bien que cette invention mécanique ait eu besoins de moyens extérieurs pourse concrétiser, elle n'a cependant pas eu recours à la science.

Selon Bergson, les énergies « simples » ou «actuelles » et les énergies « potentielles », qui sont des énergies capables de se transformer en d'autre formed'énergie, ont joué un rôle clé dans l'évolution de la technologie.

Certaines personnes disent que ces « découvertes» ont été du au hasard, d'autres pensent qu'elles ont été provoquées et inventées pour répondre à des besoins.Quoi qu'il en soit de nombreux exemples peuvent illustrer ces « découvertes ».

On pourra citer entre autre, commele dit Bergson, l'invention de la machine à vapeur en 1690, grâce au charbon provenant de la houille, ou encorel'utilisation de la géothermie en Grèce au IIe siècle av.

JC.

, pour créer des bains thermiques.Cependant, il est juste de reconnaître que l'invention du thermomètre au mercure inventé par Galilée en 1593,marquera le début de l'époque de la science moderne, bien qu'elle ne prenne tout son sens que dans les années1800. En effet, même si la science moderne est arrivée bien après l'invention mécanique, elle a permis à la technique desurmonter ses échecs, et de résoudre en grande partie ses problèmes.Comme l'expose Bergson, « le progrès [technique] d'abord lent, s'est effectué à pas de géant lorsque la science sefût mise de la partie ».

La science apparaît ici comme une aide précieuse, pour pouvoir comprendre les phénomènesqui nous entourent.

En fait, le rôle de la science au départ est de comprendre le réel.

Si une technique ou inventionmécanique ne peut pas se concrétiser, il faut comprendre intellectuellement ce qui y fait obstacle, et quelles sontles causes et conséquences qui empêchent cette réalisation.Mais la science, c'est également la capacité de mettre des mots sur des phénomènes techniques et naturels.

Parexemple, le feu qui à la préhistoire n'était pas compris, l'est aujourd'hui et devient la définition suivante : « Le feurésulte d'une combustion entre un combustible, un comburant, et une source d'énergie… ».

D'ailleurs commele dit le proverbe « connaitre le mot c'est comprendre la chose ».Cette évolution remarquable permet ainsi de recréer des phénomènes, parfois même à l'infini, qui ne se seraientproduit à la base qu'une seule fois.

Ainsi la science pourrait s'identifier comme étant un atout, une aide, un soutient.Cependant, l'interaction historique entre la science et la technique ne doit pas occulter la différence entrel'ingéniosité technicienne, ou mécanique et l'intelligence scientifique.

En effet, même si ces deux notions ne peuventêtre pensées séparément, puisque l'une est complémentaire de l'autre, elles ne peuvent pas pour autant êtreréductibles l'une à l'autre.D'ailleurs, la métaphore du fleuve, faite par Bergson à la fin du texte, est très explicite puisqu'elle soutient l'idée quela science est venue renforcer l'invention mécanique et la technique.

Mais cela ne veut pas dire pour autant queces deux notions sont définitivement unies, puisque le Rhône (invention et technique) s'élargit et évolue grâce aulac Léman (la science), mais poursuit sa route seul pour aller se jeter dans la méditerrané.Or, puisque l'une et l'autre ne peuvent être dissociées, et se complètent mutuellement, il est surprenant deconstater que la science s'octroie des titres plus importants et plus valorisants que l'invention mécanique ; Elleutilise notamment des oppositions de supériorité comme le montre l'oppositions entre « de simples ouvriers » et « desavants ingénieurs ». En somme, ce texte de Bergson nous expose que l'invention mécanique, n'est pas l'application de la science.L'invention mécanique s'instruit de la science mais n'est pas associée à elle.

Ce sont toutes deux, deux typesd'activités à part entière.

Qui évoluent, qui progressent chacunes de leur côté et qui ne se rencontrent que quandcela est nécessaire.

Elles interagissent alors entres elle, en vue d'échanger leurs données et leur savoir pourpermettre d'avancer communément dans le progrès. Sujet désiré en échange :. »

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