Existence et existentialisme ?

Le début du XXe siècle est marqué par l'émergence de philosophies que l'on a souvent rassemblées sous le terme d'« existentialismes «. Héritières de grandes figures de la fin du siècle, Dostoïevski, Nietzsche, Kierkegaard, elles mettent au centre de leur réflexion la notion d'existence individuelle souvent par opposition aux grands systèmes de pensée, dont la construction hégélienne est la plus frappante illustration. Elles sortent d'ailleurs du cadre strict de la philosophie, influençant notamment la littérature comme le montre le cas de J.-P. Sartre, à la fois philosophe, dramaturge et romancier.  Il n'est pas facile de donner une unité à ces courants de pensée très divers. Néanmoins on peut dire en schématisant beaucoup qu'ils se caractérisent par la primauté qu'ils accordent à l'individuel, à l'immédiateté. L'homme n'y est pas conçu comme un être qui a une nature définie a priori, dont il serait chargé de dérouler les potentialités. Il est, au contraire, une pure existence qui n'est pas encore, mais qui doit se définir elle-même, qui « a à être «. L'homme ne sera que ce qu'il voudra bien se faire, et non ce qu'il serait déjà en puissance. C'est le sens que l'on peut donner à la célèbre formule : « l'existence précède l'essence «.