Devoir de Philosophie

Existe-t-il des vérités éternelles ?

Publié le 11/08/2009

Extrait du document

La vérité est l’accord de la pensée et de la réalité. Si je pense que la rose est rouge et que cette pensée est confirmée par la réalité (c'est-à-dire par l’expérience empirique), alors la phrase « la rose est rouge « est vraie. Mais on voit que dans ce cas, cette phrase ne peut constituer une vérité éternelle: la rose se fanera, et bientôt ne sera plus. La plupart des vérités que nous puissions connaitre sont de cet ordre : elles ne sont vraies qu’autant que la réalité demeure, mais si l’on identifie la réalité au monde sensible, celui-ci étant par nature changeant, elles ne sont que momentanément des vérités. Une vérité qui serait éternelle n’aurait au contraire ni début ni fin, elle serait toujours valable, sans interruption. Une vérité qui serait éternelle serait également une vérité d’un ordre supérieur, bien plus importante à connaître. Pourtant, même les lois de la nature qu’établissent et utilisent les scientifiques, formulées en termes d’universalité et de nécessité, telles que « la terre tourne autour du soleil «, ou « le volume de l’eau augmente quand elle passa à l’état solide « ne sont des vérités qu’en tant qu’elles sont relatives à notre expérience. On ne peut garantir qu’un jour un changement d’une ampleur gigantesque ne va pas modifier la trajectoire de la terre. Il n’y a rien de nécessaire logiquement dans l’éternité de cette vérité : elle n'est vraie que tant que l’expérience nous le confirme. Et les vérités mathématiques elles-mêmes évoluent en même temps que l’avance de nos recherches scientifiques. Faut-il pour autant en conclure qu’il n’y a pas en soi de vérité éternelle ? Ne doit-on pas plutôt dire que c'est pour nous qu’il n’y en a pas, mais que cela n'est dû qu’à la forme de notre connaissance, qui est incomplète et doit pour cela progresser ?

« changeant.

Plus précisément, selon la physique d'Aristote, c'est le monde sublunaire qui est changeant et qui relèvede la contingence.

Or Aristote va justement tenter de fonder une logique du langage qu'il expose dans Les catégories qui soit en accord avec l'ontologie des choses : ainsi il existe des futurs contingents qui doivent être respectés (De l'interprétation , 9).

C'est le langage et la pensée qui doivent se plier à la réalité, et non l'inverse. B.

Dire qu'il n'y a pas vérité éternelle ne veut pas pour autant dire que notre connaissance du monde n'est pas fiable ou que le monde lui-même est chaotique.

On peut tout à fait affirmer qu'il n'y a pas de vérité éternelle etaffirmer en même temps le progrès de nos connaissances.

C'est ce que le concept hégélien de dialectique permet decomprendre.

Pour Hegel, le savoir lui-même est un processus, c'est toujours le savoir d'un sujet concret.

Le "Savoir absolu" est simplement la certitude que tout savoir résulte d'un apprentissage et toujours en progrès.

Il n'y a pas devérité en soi , hors de l'histoire et du temps, mais seulement pour nous , pour un sujet concerné concrètement.

Dès lors " le faux est un moment du vrai" car sans l'apparition du faux, qui n'est pas sans raisons, la vérité qui le réfute ne serait pas apparue dans le discours, pas sous cette forme particulière.

Le processus dialectique est lemouvement de cette négation qui comporte quatre temps: la position (ou la thèse), l'opposition extérieure , la division intérieure (antithèses) puis la synthèse temporelle comme processus conscient de soi, négation de la négation .

Hegel considère donc la vérité comme sujet , c'est-à-dire processus concret d'apparition de la vérité dans le monde et pour nous, contrairement à une vérité éternelle et séparée, indépendante de nous. Transition : pourtant, n'y a-t-il pas des vérités qui soient indépendantes de l'expérience ? III. La vérité de la pensée. A.

Hume, philosophe empiriste, fut le premier à distinguer ce qui est vrai nécessairement et ce qui n'est vraie que relativement à notre habitude.Dans l'enquête sur l'entendement humain , il distingue les relations de faits et les relations de choses.

Les relations de choses ne peuvent constituer desvérités éternelles, puisque rien dans les choses ne peut nous mettre à l'abridu changement.

Il prend l'exemple du soleil : celui-ci se lève certes tous lesmatins, mais rien ne nous empêche de croire qu'il ne se lèvera pas.

Touterelation de choses est donc fondée sur une habitude, mais ne peut nousapporter d'autre garantie que celle de l'expérience.

Il n'y a tout simplementrien de contradictoire dans le fait de penser que le soleil pourrait ne pas selever le matin.

Par contre, les relations d'idées, elles, sont tout à faitindépendantes de l'expérience.

Les vérités écrites par Euclide dans sesÉléments , qui sont d'ordre géométrique, seraient vraies même s'il n'existait aucun triangle dans le monde.

Ce qui est éternellement vrai n'est donc pasdans le monde, mais dans notre pensée : c'est alors l'accord de la penséeavec elle-même et non avec la réalité extérieure qui constitue une vérité.

B.

Kant, qui a été marqué par Hume reprend cette idée tout en la modifiant et en tirant les conclusions opposées.

Ce que Kant appel transcendantal dans la Critique de la raison pure permet de bien saisir en quoi il peut y avoir des vérités éternelles : le transcendantal, c'est ce qui est a priori (ce qui précède donc toute expérience) et qui constitue une condition de possibilité de l'expérience.Du côté de la sensibilité, c'est-à-dire de la faculté passive qui permet lesexpériences empiriques, on peut trouver deux éléments transcendantaux : letemps et l'espace.

Tout ce que nous voyons, nous le voyons dans le tempset l'espace, qui ne sont jamais en eux-mêmes des matières de notresensibilité (ce que la sensibilité sent), mais toujours des formes (la manièredont la sensibilité sent).

Du côté de l'entendement, qui est la faculté activedes concepts, il existe des catégories, c'est-à-dire un ensemble de prédicatque l'on pense pour tout concept donné : tout ce que l'on pense par exemple,on le pense selon la quantité.

C.

On peut donc dire que les vérités transcendantales sont des vérités éternelles en ce qu'elles précèdent l'expérience et ne sont relativequ'à notre propre façon de penser.

C'est donc dans la forme et non dans lamatière de notre connaissance que l'on peut trouver des vérités éternelles.Mais cela ne veut pas dire que seule notre propre raison est un objet deconnaissance certain, puisque grâce à l'usage réglé ces facultéstranscendantales, l'homme peut connaitre aussi la nature de façon certaine.Pourtant, ici, on ne peut pas dire que les vérités sont éternelles, puisquel'idée même de progrès assuré des sciences montre que les vérités ne sontdécouvertes que progressivement, elles ont donc un début, et même une fin, puisque toute vérité scientifique peut-être amenée à être dépassée à son tour.

Il ne peut donc y avoir de vérité définitive que formelle, et non matérielle,c'est par exemple le cas de l'impératif catégorique, exposé dans la Critique de la faculté de juger , qui ne dit pas ce qu'il faut faire, mais quelle forme doit avoir ce qu'il faut faire : agir de manière à ce que je puisse toujours vouloirque ma maxime soit aussi une loi universelle. Conclusion. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles