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Existe-t-il des sociétés moins civilisées que d'autres ?

Publié le 27/02/2008

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EN effet, cette société fait preuve d'un réel avancement dans des domaines très variés que sont, entre autres, les sciences avec notamment Archimède, Euclide ou Pythagore, la médecine avec Epidocte ou encore la philosophie avec Socrate et son élève le plus célèbre Platon. De plus les monuments d'architecture et d'art grecs sont toujours considérés parmi les plus beaux chefs-d'?uvre de l'histoire humaine. Tout ceci associé à la démocratie athénienne précoce justifie cette position référence de la Grèce Antique au niveau de la civilisation.   Plus tard, ce sont les royaumes européens qui, aux alentours du XVeme siècle apparaissent comme modèles. Ces sociétés ont en effet développé un commerce florissant, et sont entrées dans un cercle vertueux de progrès, possible par exemple par le développement de l'imprimerie qui permet une diffusion plus large des connaissances, des idées et donc entraîne un essor de la culture et par conséquent le progrès dans tous les domaines. Ceci se note particulièrement dans la connaissance du monde et la volonté de le connaître, qui permettent d'entreprendre des expéditions vers « le nouveau monde ».   C'est dans ce nouveau monde que les modèles européens découvriront et seront confrontés à des sociétés totalement opposées par leurs pratiques et leurs croyances aux normes européennes de l'époque. Ces sociétés seront qualifiées de primitives par dissonance aux sociétés références du vieux continent. En effet les peuples découverts ne semblent pas avoir développé un progrès scientifique et technique, ils vivent nus, ne cultivent pas la propriété privée, comme le montrera Diderot dans son Supplément au voyage de Bougainville. De plus, leurs cultes religieux sont pour la plupart marqués par des sacrifices humains, d'enfants pour les Incas, de masse chez les Aztèques, ce qui contribue à développer l'image sauvage et barbare, aux antipodes du raffinement voulu par les modèles de civilisation.

« volonté de croire que nos normes culturelles valent, ou devraient valoir, pour tous, en tout lieu.

Ceci tend à mettreen place une sorte d'universalisation de nos moeurs et surtout la volonté de les imposer, parce que considéréescomme meilleures, supérieures aux autres.

L'ethnocentrisme rend donc subjectif et illégitime un quelconquejugement sur la qualité d'une civilisation.

Les références culturelles données par certaines sociétés sont donc contestables car les différentes normes émisespar les civilisations ne sont pas applicables aux autres, ce qui exclut le droit d'émettre un jugement sur le fait qu'unesociété soit civilisée ou pas, en se basant sur les critères de sa propre société.

Chaque société serait donc civilisée, civilisée différemment des autres, et les pratiques de chacune de ces sociétésseraient un trait particulier de leur civilisation.

Mais toutes les pratiques sont-elles réellement acceptables, et ceuniversellement ? Ni y'a-t-il pas un amalgame à ne pas faire entre certaines pratiques culturelles et atteinte directeà la dignité humaine ? N'est-il pas tout de même un critère commun à toute société civilisée ? Dès lors, l'idée dehiérarchie dans las civilisation fait-elle encore sens ? Malgré le fait qu'aucun critère ne puisse s'appliquer à l'ensemble des civilisations, il en existe un qui s'impose commebase d'une civilisation universelle, car il s'applique à la pluralité des cultures.

Il s'agit du respect de la dignitéhumaine qui renvoie à l'idée que « quelque chose est du à l'être humain du seul fait qu'il est humain » comme le ditle philosophe Paul Ricoeur.

On interprète cela par le fait que tout homme, du simple fait de l'être, a droit au respect,à la liberté, à l'égalité, ce qui exclut qu'une société pratiquant l'asservissement, l'esclavage, la torture puisse êtrequalifiée de civilisée.

Le fait que, par exemple, la Mauritanie ou le Soudan qui pratiquent encore l'esclavage pourdette, ne respectant pas le « du » à l'humain, puissent être qualifiées de sociétés civilisées est donc trèsdiscutable.

Il en va de même au sujet de la polémique sur les conditions de détention et sur les hypothétiquestortures perpétrées dans la prison de Guantanamo, qui, le cas échéant éloignerait de la civilisations les responsablesdes ces actes.

Le cas le plus flagrant de la négation de la dignité humaine reste tout de même le nazisme, qui avecnotamment ses camps de concentration était au plus loin de la civilisation.

Au-delà de cette condition sine qua non qu'est le respect de la dignité humaine, on ne peut pas dire qu'une sociétéest civilisée ou ne l'est pas.

Il n'y a pas qu'une seule manière d'être humain, pourquoi n'y aurait-il qu'une seule façond'être civilisé ? Cela empêche absolument d'établir une hiérarchie entre les civilisations, puisque la civilisation d'unpeuple, d'une société, provient de son vécu, de la transmission des coutumes, qui sont différentes et se sontdéveloppé diversement selon les peuples.

On ne peut donc pas parler de hiérarchie ou de degré dans lescivilisations, car il y a plusieurs façons pour une société d'être civilisée, l'important étant qu'elle respecte le critèremoral qu'est la dignité humaine, ainsi que les droits de l'homme… et de la femme.

On ne peut pas objectivement dire qu'il existe des sociétés civilisées et d'autres pas, il n'y a pas de hiérarchie àopérer étant donné la multitude des critères pouvant être considérées.

Au-delà de ces civilisations, il y a lacivilisation universelle qui fait de toute société, de toute culture, une civilisation à part entière tant que celle-cirespecte la dignité humaine.

La civilisation est donc propre à chaque société, bien que basée sur une civilisationuniverselle, celle des droits de l'Homme.

Sujet désiré en échange : La religion est-elle une croyance privée ou une pratique collective ?. »

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