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Etude de la Lettre à Ménécée, Epicure.

Publié le 06/10/2010

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epicure

 

Etude de la Lettre à Ménécée, Epicure.

            - structure du texte :

          -1ère partie : la philosophie source du bonheur à tout âge (l. 1-9)

          -2ème partie : les dieux : modèles ultimes de l'homme (l. 10-24)

          -3ème partie : l'absurdité de craindre la mort (l. 25-51)

          -4ème partie : la vigilance et la prudence, nécessaires à une vie heureuse. (l. 52-103)

          -5ème partie : définition du sage, qui a réussi à vivre « comme un dieu parmi les hommes «           (l. 104-Fin)

  • 1)    La question centrale posée par l'auteur est la question du bonheur. Car selon Epicure, c'est le but ultime de la vie : en étant heureux, on a tout. Au contraire, lorsqu'on n'a pas encore atteint le bonheur, on fait tout pour l'avoir.  Dans cette lettre, Epicure s'adresse à son disciple Ménécée afin de lui prodiguer quelques conseils lui permettant d'accéder à une vie heureuse. 
  • 2)    Les règles et les principes de la vie heureuse, soit les moyens d'atteindre le bonheur sont ; il faut d'abord placer les dieux sur un pied d'estale : ils sont le modèle ultime de l'homme, un modèle de bonheur et d'indépendance, et éviter de leur associer des idées reçues attribuées par la populace, « la foule « ou « la multitude « : il ne faut donc surtout pas les craindre dans la mesure ou ils ne vivent pas dans le même monde que nous et qu'ils ne se préoccupent pas de nos affaire .Ensuite, il faut cesser de craindre la mort dans la mesure où c'est une crainte vaine, ne procurant en effet aucun mal, aucun trouble à l'homme. « la mort n'est rien pour nous « comme on peut le lire à la ligne 25. selon Epicure, ayant écarté le fait de craindre la mort, désignée d'ailleurs par la périphrase « celui de tous les maux qui nous donne le plus d'horreur « (l34), il n'y aurait plus rien à craindre on pourrait alors jouir de notre vie de mortel. La vie et la mort dont deux choses à part entière qui ne s'entrecroisent jamais. De ce fait, lorsqu'on meurt, on n'a pas conscience de sa mort puisqu'elle est privation de toute sensibilité. Et lorsqu'on est en vie, l'on ne peut être mort en même temps : ainsi est démontrée l'inanité de craindre la mort. L'absurdité de craindre la mort réside dans le fait qu'il n'y ait pas de douleur. Et c'est en prenant conscience de la réalité de cet état d'absence de sensations que l'homme peut se libérer de sa crainte et vivre heureux.  D'ailleurs, ce n'est pas parce que notre vie sera plus longue qu'elle sera plus heureuse, ou qu'elle sera meilleure. De même que manger beaucoup ne rime pas avec bien manger. Ainsi, Epicure préconise de vivre au jour le jour en profitant de tous les instants sans avoir peur des dieux ni de la mort, sans avoir peur de ne plus vivre. Il dénonce également le préjugé qui consiste à considérer qu'après une jeunesse consacrée aux plaisirs, l'homme, doit l'âge venant se résigner à mourir, et attendre la mort. Et ce parce que le but de la vie est d'atteindre le bonheur, quelque soit l'âge de la personne. D'autre part, Epicure insiste sur le fait qu'une vie heureuse est une vie dépourvue de mal pour le corps et de trouble pour l'âme. Un tel idéal serait atteint grâce à une maitrise de nos désirs. c'est à une véritable pensée du plaisir que nous convie Epicure : en s'armant de prudence et de vigilance, il s'agit toujours d'anticiper les effets que le plaisir pourra produire  lorsque nous y souscrivons afin de déterminer s'il ne risque pas d'engendrer un  mal plus grand que le bien promis. C'est donc en faisant preuve de discernement que l'on peut aspirer à atteindre le bonheur. Le but n'étant pas de tous les satisfaire mais de satisfaire principalement les désirs naturels et nécessaires : tels que boire manger, nécessiter un abri lorsqu'on a froid; il faut de ce fait « se suffire à soi-même « dans la mesure où les plaisirs les plus simples sont les plus faciles à assouvir et donc ceux qui procurent le moins de trouble à l'âme et le  moins de mal pour le corps. Certes le plaisir est le but de la vie, mais le plaisir lié à l'assouvissement des désirs nécessaires et naturels, et non celui que l'on obtient grâce à l'ivrognerie, par exemple. En outre, Epicure insiste sur le fait de méditer « jour et nuit « ces enseignements, car c'est avec la répétition que l'homme pourra se détacher des idées préconçues, des préjugés pour se concentrer sur les véritables principes d'une vie heureuse. Enfin, il faut savoir qu'on peut supporter la douleur, (ce qui pourrait nous faire penser au fait qu'Epicure a été affligé de maladies douloureuses tout au long de sa vie), en gardant à l'esprit tous les plaisirs dont on a jouit ou de tous ceux dont on jouira à l'avenir. Tels sont les règles et principes du bonheur.

 

epicure

« En outre, La morale Epicurienne n'est en aucun cas un ascétisme, si elle prône de vivre de peu, c'est ne pas ensouffrir dans le cas d'un revers de fortune.

D'ailleurs cette privation relative n'a pas d'autre but que la santé ducorps ou l'hygiène mentale.Enfin, dans la dernière partie du texte, la notion de destin est développée.

Epicure rejette en effet la conception dudestin des physiciens.

Ces derniers défendaient l'idée d'un déterminisme universel, que l'homme subissait lui-même,et qui ne laissait aucune place à la liberté.

Et même si Epicure à déjà montré que les dieux n'intervenaient pas dansles affaires humaines, s'il fallait choisir entre un univers entièrement déterminé et l'idée que les dieux gouvernent leshommes, c'est toujours cette seconde perspective qui serait la meilleure.

En effet, elle a au moins le mérite delaisser une place à la liberté humaine, avec la possibilité de faire « fléchir » les dieux en notre faveur dans la mesureoù ces derniers n'agissent jamais sans raison.

- Les maux qui empêchent l'homme d'être heureux et les remèdes proposés par Épicure :L'homme est sujet à un désir insatiable qui ne cesse de renaître sous des formes nouvelles.

En effet, le désirdéréglé, non soumis à la norme de la nature, enfante une infinie chimère, un rêve éternellement insatisfait : ildéplace le besoin sans l'apaiser ; tout, une fois éprouvé devient manque.

Le remède proposé par Epicure estd'acquérir une certaine indépendance, se contenter de peu, ce qui permet d'éviter la douleur et donc d'éviter d'avoirbesoin du plaisir .L'indépendance est la condition du bonheur.De plus, l'homme vie avec une crainte terrible des dieux et de la mort : c'est pour cela qu'Epicure lui démontrel'inanité de sa peur dans la mesure ou la mort est absence de sensation et ou les Dieux ne se soucient pas de notrevie.Enfin, l'homme est vulnérable, il est sujet à s'imprégner facilement des préjugés et des idées reçues.

Le remèdeproposé par Epicure serait la répétition : « attache toi aux enseignements que je n'ai cessé de te donner et que jevais te répéter » : On peut en effet interpréter la nécessité de la répétition dans la philosophie épicurienne commeun moyen de « rester sage » car en se répétant les principes fondamentaux de cette philosophie, on s\'empêche deles oublier ou de se les laisser corrompre par nos passions ou par les préjugés plus faciles à écouter mais pourtantbeaucoup moins bons pour l\'âme, et de rester ainsi dans la vérité et donc la sagesse et donc bien vivre.

4) la fonction et la place de la philosophie dans cette lettre :La réflexion philosophique est nécessaire pour ne pas exposer sa vie au malheur et conquérir le souverain bien.

Eneffet, la philosophie apparaît comme une thérapie ayant pour but d'acquérir « la santé de l'âme ».

La philosophienous guérit ainsi des excès de nos esprits dus à nos passions car grâce à elle, le vieillard rajeunit et le jeune devienttranquille face à l'avenir, elle a des propriétés apaisantes et médicinales : la philosophie guérit notre âme, elle lalibère du poids de nos passions (peur, inquiétude, chagrin, …) dont les préjugés, les fausses opinions, et lessuperstitions sont responsables.

En effet, seule une connaissance rationnelle peut nous promouvoir de ces opinionset promouvoir la paix de l'âme.

La philosophie est ainsi LA condition du bonheur, elle constitue le premier pasfondamental vers celui-ci.

Une vie sans philosophie est tout simplement une vie sans bonheur.

La philosophie a ainsiune place centrale dans cette lettre tout comme le bonheur, qui est la question principale posée par l'auteur.

5) Le plaisir et le désir : Le plaisir, qui est «reconnu par nous comme le bien primitif et conforme à notre nature »(lignes 63-64) apparaît ainsi comme l'essence de l'homme.

Lorsqu'on désire, on éprouve un manque, une souffrancephysique et/ou psychique, ce qui fait que l'on éprouve un besoin de plaisir.

On peut distinguer plaisir et désir dans lamesure où tout plaisir est un bien alors que parmi les désirs, certains sont vains, c\'est-à-dire ne sont nécessaires ni pour le bonheur, ni pour la tranquillité de l'âme et encore moins pour la vie.

De ce fait, le plaisir extrême ne peutêtre accessible que si le besoin, le manque disparaît, et donc que si on omet complètement d'accomplir les désirsvains.

En effet, ne désirant rien qui excède les limites naturelles, on parvient à un état de d\'indépendance,d\'autarcie, dans lequel le corps et l\'âme s\'équilibrent.

Epicure construit presque une science des désirs, établitune distinction qui permet d'éliminer ceux qui débouchent sur la déception et de garder ceux qui sont compatiblesavec l'ataraxie.

L'ataraxie est une vie dénuée de douleur physique et de trouble de l'âme ; pour atteindre cet idéalmenant à une vie heureuse, selon Epicure, il suffit de diminuer sa peur de l'avenir, sa peur de la pauvreté: en effeten diminuant nos besoins, la peur de l'avenir diminue puisque la mauvaise fortune ne peut plus nous atteindre.

Nousseront alors libérés pour d'autres occupations, et ayant le temps de les accomplir, nous pourrons goûter le bonheurde l'instant.

De ce fait le plaisir déréglé, tout à fait éphémère doit être évité.

Il s'agit en fait de profiter du jourprésent, tout en cueillant ce qui est compatible avec une absence de douleur ou d'inquiétude pour notre devenirfutur.

Autrement dit, l'homme doit exercer sa sagesse, doit faire preuve de philosophie et d'intelligence, afin dechoisir, l'homme doit accepter le sacrifice.

6) La conception de Dieu : La conception Epicurienne de Dieu est tout à fait élogieuse : il les place en tant quemodèle au dessus des hommes, un modèle d'indépendance et de bonheur, un modèle à imiter absolument.

Il insistecependant sur le fait qu'il ne faut pas les craindre dans la mesure où cette peur peut être très forte et engendrerune grande souffrance de l'âme.

En effet, Epicure réfute l'opinion répandue selon laquelle les dieux interviennentdans les affaires des hommes, la masse se tromperait donc au sujet des dieux, et serait impie selon lui de penserqu'ils sont la cause de nos malheurs ou au contraire de nos plus grands biens.

La masse fait erreur lorsqu'elleattribue aux dieux les mêmes préoccupations que les hommes et ne comprend pas le désintérêt que lui portent lesdieux.

Il serait alors tout à fait absurde de les craindre.

Ainsi la religion et la croyance en l'existence de dieunous permettent d'être heureux dans le mimétisme qu'ils engendrent chez l'homme.

Le but de. »

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