Devoir de Philosophie

Etre malheureux donne-t-il le droit d'être injuste ?

Publié le 15/07/2010

Extrait du document

droit

« Etre heureux est nécessairement ce que réclame tout être raisonnable mais fini ; c'est donc aussi un motif déterminant inévitable de la faculté de désirer «  (Kant, Critique de la raison pratique). Or l'injustice est le plus simplement possible un défaut de justice, c'est-à-dire une entorse à un horizon d'attente normatif. L'injustice se comprend à l'aune d'une conception de la justice. Elle est communément comprise comme l'absence de justice, c'est-à-dire la manifestation d'une déception relativement à des attentes normatives. Toutefois, on peut se demander quel sens pourrait avoir la corrélation entre l'absence de bonheur et le droit d'être injuste. Il ne s'agit pas simplement d'un état mais bien d'un droit : c'est-à-dire d'un élément reconnu comme valable, fondé et légitime. Si on peut le comprendre, il n'en reste pas moins qu'on ne saurait l'excuser au nom de la morale. Dans ce cas, n'est-il pas antinomique de parler d'un droit à l'injustice parce que l'on serait malheureux ? N'est-ce pas là un aberration morale ?             S'il y a bien une contrindication morale dans la possibilité de justifier tout droit à l'injustice quel qu'en soit le motif (1ère partie), c'est bien parce que nous avons des devoirs envers autrui (2nd partie), ce qui ne laisse pas de poser néanmoins la question du pourquoi être injuste si l'on est malheureux (3ème partie).

droit

« des devoirs envers autrui comme il le développe dans la Doctrine de la vertu .

En effet, la question des devoirs envers les autres, « considérés simplement comme des hommes ».

Dans ce cas, amour et respect sont dessentiments qui accompagnent ces devoirs.

Même si l'on est malheureux, on ne peut donc pas commettre d'injustice.Or ces devoirs envers autrui se divisent en plusieurs catégories : « La division suprême peut être celle qui interviententre les devoirs envers les autres qui sont tels que s'en acquitter crée en même temps une obligation pour autrui,et ceux qu'on peut observer sans que cela ait pour conséquence d'obliger autrui.

S'acquitter des premiers […] estméritoire, s'acquitter des seconds […] est un devoir dont est redevable ». Transition : Ainsi il est moralement impossible de parler d'un droit à commettre une injustice quel que soit les motifs qui nous ypoussent.

Et cela parce que nous avons des devoirs envers autrui.

On peut alors parler d'une antinomie. II – Inexistence d'un droit d'injustice : devoir envers autrui a) Parmi ces devoirs, comme le décline Kant dans la Doctrine de la vertu uns sont limitatifs, c'est-à-dire des devoirs négatifs, les autres extensifs (positifs envers soi-même).

Les premiers interdisent à l'homme parconsidération de la fin de sa nature d'agir contre celle-ci et « ne visent que la conservation morale de soi », lesseconds visent au « perfectionnement de soi-même » : soit comme devoirs d'abstention, soit comme devoirsd'action.

Ainsi l'injustice première envers soi-même serait donc de contredire la sentence suivante : « « Visconformément à la nature », c'est-à-dire conserve-toi dans la perfection de ta nature ; le second dans laproposition : « Rends-toi plus parfait que la seule nature ne te créa ».

» Il intervient aussi une division subjectivedes devoirs de l'homme envers lui-même, c'est-à-dire en se considérant soit comme un être animal et en mêmetemps moral soit comme un être uniquement moral.

En ce qui concerne l'animalité de l'homme voici les impulsions dela nature : la conservation de soi, la conservation de l'espèce, la conservation de la faculté de jouir de la vieagréablement. b) Ainsi comme on le voit avec Kant dans la Doctrine de la vertu , il existe différents devoirs envers autrui comme le devoir d'amour qui est une maxime de bienveillance, c'est-à-dire d'amour universel du genre humain.

Le devoird'amour se décline en devoir de bienfaisance, de reconnaissance.

De plus y a-t-il le devoir de modération.Cependant, ce qu'il faut noter ici c'est la distinction nécessaire entre les devoirs parfaits et les devoirs imparfaits.En effet, cette distinction est essentielle si l'on veut comprendre correctement le sens de la vertu chez Kant.

Eneffet, le devoir est soit parfaits, soit imparfaits tels qu'ils seront compris dans la Doctrine de la Vertu .

Par « imparfait » Kant entend seulement que nous avons un certain degré de liberté dans l'application du devoir dans lamesure où ce dernier ne prescrit pas comment il faut agir.

En ce sens, un devoir parfait sera celui qui définira une demande précise à l'agent.

Cependant, la différence n'est pas si nette puisque même un devoir parfait comprend uncertain degré de liberté dans la manière d'agir : un devoir parfait peut offrir différentes solutions équivalentes. c) Néanmoins, si se rendre coupable d'une injustice envers autrui ne constitue pas un droit fait parti des devoirsimparfaits tels que Kant le définit, il n'en reste pas moins que ce devoir ne doit pas conduire à un oubli de soi, c'est-à-dire à une abnégation totale et inconditionnelle.

En effet, comme il le précise dans la Doctrine de la vertu , nous avons aussi des devoirs envers nous-mêmes.

Les devoirs envers nous-mêmes, mêmes s'ils constituent une antinomiedéplaçable, constituent la première section de la Doctrine de la vertu .

Le devoir d'autoconservation constitue le premier des devoirs de l'homme envers lui-même.

Tout devoir est tout le devoir : aucun devoir, en tant que devoir,n'exclut les autres.

Ces devoirs ont tous quelque chose de différent, donc de particulier, de commun, doncd'universel.

Ce qu'ils ont de commun : c'est l'obligation qu'ils expriment tous le fait que chacun d'eux est nonseulement un devoir mais à chaque fois le devoir, pour ainsi dire « le devoir, tout le devoir, rien que le devoir ». Transition : Ainsi les devoirs que nous avons envers autrui nous empêchent ou devraient nous empêcher d'agir de la sorte.

En cesens, on ne peut pas parler d'un « droit » qui supposerait un fondement et une légitimité.

Mais pourquoi alors vouloirêtre injuste ? III – Pourquoi vouloir être injuste. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles