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Être libre, est-ce faire ce que l'on veut ?

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« Si notre idée de la liberté signifie « faire ce que l'on veut », il n'est pas possible d'être complètement libre dans le sens d'une liberté parfaite et totale.

En effet, il existe bon nombre de facteurs limitatifs, qui sont autant de déterminismes nous empêchant de faire ce que nous voulons. De surcroît, nos choix personnels sont motivés par divers critères qui peuvent s'opposer entre eux, par exemple le plaisir et la raison.

La liberté de choix s'exprime peut-être avant tout par le fait de décider par soi-même, en dépit des déterminismes et des circonstances. Introduction Il paraît évident que faire ce que l'on veut, c'est être libre.

Si je ne fais pas ce que je veux, c'est qu'on m'en empêche, et donc que quelque chose ou quelqu'un m'empêche d'être libre.

Ici, c'est la définition même de la liberté qui est en cause ; la question posée part d'une définition, la plus courante (« faire ce que l'on veut »), et la met en cause, en ménageant la possibilité qu'elle soit insuffisante.

Cette définition courante fait de la liberté l'absence d'obstacles à la réalisation de ma volonté, bref l'absence de contraintes.

Or il existe évidemment toutes sortes de contraintes : des limites physiques, des prescriptions légales ou morales, etc.

Toute la question est donc de savoir si la liberté est bien l'absence de contraintes, ou si au contraire il se peut que la liberté se nourrisse des contraintes ; ou, en d'autres termes, si la liberté est quelque chose qui est donnée d'avance et qui ne supporte aucune entrave, ou si au contraire la liberté est quelque chose qui se mérite et qui se construit. I .

Être libre, c'est faire ce que l'on veut. La volonté comme faculté subjective.

Être libre, c'est décider, par un acte de volonté qui s'incarne dans un choix.

Si je n'ai plus le choix entre plusieurs possibilités, ce n'est plus une liberté mais une résignation ou une indifférence qui s'exprime, c'est-à-dire de bas degrés de liberté.

La liberté de choix, c'est ce qu'on appelle le « libre arbitre ». escartes: Car, par exemple, si je considère la faculté de concevoir qui est en moi, je trouve qu'elle est d'une fort petite étendue, et grandement limitée [...].

En même façon si j'examine la mémoire, ou l'imagination, ou quelque autre faculté qui soit en moi, je n'en trouve aucune qui ne soit très petite et bornée, et qui en Dieu ne soit immense et infinie.

Il n'y a que la volonté seule ou la seule liberté du franc [libre] arbitre que j'expérimente en moi être si grande que je ne conçois point l'idée d'aucune autre plus ample et plus étendue, en sorte que c'est elle principalement qui me fait connaître que je porte l'image et la ressemblance de Dieu.

Car encore qu'elle soit incomparablement plus grande dans Dieu que dans moi, soit à raison de la connaissance et de la puissance, qui se trouvent jointes avec elle et qui la rendent plus ferme et plus efficace, soit à raison de l'objet, d'autant qu'elle se porte et s'étend infiniment à plus de choses, elle ne me semble pas toutefois plus grande, si je la considère formellement et précisément en elle-même. Car elle consiste seulement en ce que nous pouvons faire une même chose, ou ne la faire pas, c'est-à-dire affirmer ou nier, poursuivre ou fuir une même chose ; ou plutôt elle consiste seulement en ce que, pour affirmer ou nier, poursuivre ou fuir les choses que l'entendement nous propose, nous agissons en telle sorte que nous ne sentons point qu'aucune force extérieure nous y contraigne. Car afin que je sois libre, il n'est pas nécessaire que je sois indifférent à choisir l'un ou l'autre des deux contraires, mais plutôt, d'autant plus que je penche vers l'un, soit que je connaisse évidemment que le bien et le vrai s'y rencontrent, soit que Dieu dispose ainsi l'intérieur de ma pensée, d'autant plus librement j'en fais choix et je l'embrasse ; et certes la grâce divine et la connaissance naturelle, bien loin de diminuer ma liberté, l'augmentent plutôt et la fortifient ; de façon que cette indifférence que je sens lorsque je ne suis point emporté vers un côté plutôt que vers un autre par le poids d'aucune raison, est le plus bas degré de la liberté, et fait plutôt paraître un défaut dans la connaissance qu'une perfection dans la volonté, car si je connaissais toujours clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, je ne serais jamais en peine de délibérer quel jugement et quel choix je devrais faire ; et ainsi je serais entièrement libre, sans jamais être indifférent.. »

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