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Etre juste, est-ce traiter tout le monde de la même manière ?

Publié le 05/11/2009

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La justice affirme une égalité de droits entre les individus: chaque individu est également soumis à la loi, il a les mêmes devoirs; mais la loi lui garantit également les mêmes droits que les autres. On considère généralement que cette exigence se fonde sur une égalité naturelle entre les êtres humains, c'est-à-dire sur leur égale dignité. Cette thèse est notamment celle de Kant : l'être humain a une valeur absolue parce qu'il est une personne douée de raison, et non une chose, une fin en soi, et non un moyen. Par conséquent la morale demande de respecter l'humanité en soi-même comme en toute autre personne. Ainsi les êtres humains sont-ils naturellement égaux, parce qu'ils appartiennent tous à l'espèce humaine, qui leur confère une égale dignité. C'est à cette égalité que fait référence la "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" en affirmant que " les hommes naissent libres et égaux en droits". La justice, tant morale qu'institutionnelle, se doit donc de respecter cette égalité fondamentale en refusant de traiter différemment des personnes qui toutes appartiennent au genre humain.

« principe d'égalité, mais du principe d'équité .

Aristote considère que l'équité vient corriger la loi, lorsque son application trop mécanique entraînerait au final une injustice.

Le principe d 'équité est donc un principe supérieur au principe d'égalité selon Aristote. B) LES INÉGALITÉS DE CONDITIONS PEUVENT ÊTRE JUSTIFIÉES Aristote ajoute qu'il faut distinguer la justice corrective, qui concerne les transactions volontaires (ventes par exemple) et involontaires (crimes et délits) entre individus, et la justice distributive, qui concerne la répartition desbiens et des honneurs dans une société.

La première doit respecter le principe d'égalité, qui vise à toujours rétablirl'équilibre s'il est détruit, et à reprendre à l'un l'avantage qu'il a obtenu sur l'autre (par exemple en cas de vol), touten indemnisant la victime.

La seconde repose sur un autre type d'égalité, proportionnelle cette fois : si un individuest plus méritant, il doit obtenir plus de biens ou d'honneurs.

Il s'agit bien d'une égalité, mais de rapports (si A reçoitC, alors B doit recevoir D, de manière à ce que A/C = B/D).

Reste à définir le critère du mérite: est-ce le travaileffectué? Le besoin de l'individu ou de sa famille? Quel que soit ce critère, il s'agit bien d'établir une inégalité de traitement qui reste juste, en considérant là encore que les individus de sont pas égaux, n'ont ni les mêmes talents ni les mêmes besoins.

Toute inégalité de traitement se fondant sur le critère choisi apparaît désormais comme juste. Platon développe une théorie de la justice qui consiste en ce que chaque partie d'un ensemble occupe la place qui lui revient : dans l'âme, la raison doit gouverner le cœur et les désirs ; dans la société les magistrats doiventgouverner les guerriers et les artisans ; l 'harmonie du tout repose donc sur un ordre précis, un équilibre, qui n'est pas égalitaire. Si l'inégalité sociale n'apparaît pas nécessairement comme injuste, la justice semble cependant bien reposer en dernière instance sur un idéal d 'égalité. III) LA JUSTICE REPOSE SUR LE DOUBLE PRINCIPE DE L 'ÉGALITÉ ET DE L 'ÉQUITÉ . Reprenant les analyses d'Aristote, le philosophe contemporain Rawls détermine les deux principes qui gouverneraient toute société juste selon lui : le premier principe établit que toute personne doit avoir un accès égalaux droits fondamentaux de l'être humain, ce qui est un retour à l'idée d'une égalité de droits.

Le second principe admet des inégalités de statut (économique et social) si elles sont organisées au profit de tous, et si chaque poste est ouvert à tous. Ces inégalités ne doivent cependant pas empêcher les individus de jouir de leurs droits.

Cela signifie qu'il est possible de faire jouer les différences entre individus, dans la mesure où ces inégalités sont compensées par un mécanisme de redistribution des biens vers les plus défavorisés.

Les inégalités ne sont donc justes q u'à la condition d'être compensées par des aides envers les plus défavorisés. L'hypothèse de Rawls peut être prolongée : même s'il ne l'envisage pas lui-même, on peut considérer qu'une inégalité de traitement est juste si et seulement si elle vise au final à rétablir une égalité que la nature ou lesconditions sociales avaient supprimé; ainsi aider les plus défavorisés (quelle que soit la différence de départ :handicap, préjugé sexiste ou racial, condition économique) est le moyen de rétablir une certaine égalité par untraitement différencié.

Donc être juste ne sera pas traiter tout le monde de la même façon, dans la mesure où l'onne peut nier les différences entre les êtres humains; mais la justice vise bien toujours au final la compensation desinégalités de départ, et semble tendre vers une égalité finale peut-être idéale.

On peut donc considérer qu'il fauttraiter différemment les individus soit parce que certaines inégalités sont justes (Aristote et dans une certainemesure Rawls), soit pour rétablir au final une certaine égalité.. »

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