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Est-il vrai qu'on finit jamais de rechercher la vérité ?

Publié le 27/02/2008

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Quant à la raison, elle affirme aujourd'hui telle ou telle thèse qui, de toute façon, sera déjà fausse demain. L'histoire de la connaissance n'est qu'une longue récession où l'on a de cesse de revenir sur les affirmations d'hier pour les invalider. Au niveau des sens pour commencer, l'appareillage sensitif n'est pas similaire d'un individu à l'autre, selon ses lacunes (de la myopie en passant par la maladie) ou ses points forts, ce qui entraîne une manière bien différente de concevoir pour deux individus une même scène. L'âge peut également être un critère discriminant, ou encore le manque de sommeil. Au niveau de la raison, il y a une grande prétention à penser que celle-ci est transcendante, comprenons qu'elle échappe à l'infini diversité des coutumes, des lois, des opinions auxquelles nous sommes sujets. A travers ma pensée s'exprime un ensemble de préjugés dus à ma culture, mon histoire, qui sont comme autant de filtres qui s'insèrent entre moi et la réalité. Tout ce que je crois savoir est en ce sens irréductiblement relatif, relatif à mon milieu d'appartenance, relatif à ma personne. Les choses ne sont que ce qu'elles sont pour moi et non en soi. Si la vérité est une adéquation entre la chose et mon idée, comment puis-je vérifier si la correspondance est exacte, puisque déjà ma perception de la chose est non neutre, subjective. Je suis enfermé dans ma représentation du monde, mon accès à lui est toujours partial.

« une notion humaine soit également une construction humaine? Kant: la révolution copernicienne III. Tout ce que je perçois, je le perçois toujours à travers un filtre que Kantnomme les formes a priori de la sensibilité (a priori en ce sens qu'elles précèdent toutes perceptions), et qui est composé du temps et de l'espace.Nous ne pouvons échapper à cela, nous voyons tout dans l'espace et letemps, c'est là la condition même de tout phénomène : un cèdre dans cette forêt, ce visage dans le métro, les étoiles dans le ciel...

Ce qu'est la chose ensoi, la noumène , eh bien pour Kant nous n'en savons rien.

Pour le savoir, il faudrait pouvoir sortir de cette posture qui nous enferme dans l'espace et letemps pour pouvoir vérifier si la chose en soi est bien conforme à lareprésentation que je m'en fait.

Invitons-nous donc à cet itinéraire kantien dela connaissance.

Que se passe-t-il exactement? Cette chose en soi rentre donc dans notre représentation à travers l'espaceet le temps: elle devient un phénomène .

Puis, elle est analysée, pourrions nous dire, parce que Kant appelle les catégories a priori de l'entendement .

En effet: imaginons que nous soyons de purs être sensibles, des êtres quin'analysent rien, qui se contente seulement de recueillir le donnée sensible:nous n'aurions accès qu'à une sorte de magma continue de matière sans aucune cohérence.

Nous ne verrions ni chaise, ni bureau: seulement unesorte d'écoulement de matière.

Nos catégories de l'entendement vont trier cedonné sensible brut pour en faire quelque chose.

Elles vont assembler,séparer, trier, exprimer des rapports à l'intérieur des phénomènes.

Ainsi, une chaise, un bureau vont apparaître.

Ces catégories a priori de l'entendement nous permettent tous simplement de construire un objet , quelque chose d'individuel dans ce chaos magmatique. C'est pourquoi on parle de catégorie objective , parce qu'elles sont à l'oeuvre dans la construction de l'objet. L'ensemble de ces catégories, Kant les désigne par un mot barbare mais significatif: l'objet transcendantal = X .

Ce qui est transcendantal pour Kant, c'est ce qui précède et permet tout à la fois la connaissance.

Sans mes catégories de l'entendement, je ne pourrais avoir aucune connaissance me permettant de classer et deconceptualiser le donné sensible.

Ces catégories a priori vont construire tous les objets que je me représente de manière spontanée: d'où le fait que Kant parle d' objet = X , parce qu'il s'agit de n'importe quel objet. On comprend donc en quel sens Kant parle de révolution copernicienne : les conditions d'objectivité sont dans le sujet, et non plus extérieur au sujet.

Qu'à fait Copernic? Il est responsable du remplacement du géocentrisme par l'héliocentrisme .

Dans le géocentrisme, la terre est au centre de l'univers, dans l' héliocentrisme , elle devient une planète parmi d'autres qui gravite autours du soleil devenu centre.

Avec Kant, au lieu d'aller chercher la vérité endehors du sujet, dans l'objet, on saisit qu'elle est en faite dans le sujet responsable de sa construction via les a priori de la connaissance.

On peut peut-être imaginer que l'objet que le sujet construit est similaire à la noumène , i- e à l'objet en soi, mais cela demeure un mystère auquel nous n'avons pas accès. Conclusion Nous n'en finissons jamais de chercher la vérité, mais en finirons-nous un jour? Nous avons saisit que répondre àcette question est un piège, puisque cela reviendrait que nous disposons déjà d'une vérité principale en nos temps,ce qui contredirait le début de notre phrase.

On peut saisir que notre notion de vérité n'est peut-être pas quelquechose de cacher dans un recoin de l'univers qui attend patiemment notre venue, mais plutôt une construction, notreconstruction du réel à l'intérieur de notre position de sujet.

Ce sont les hommes qui parlent de vérité, et peut êtren'est-ce qu'eux qui la construisent.

Et ses constructions se détruisent, se transforment, en fonction des nouvellesdonnées que l'homme prend en compte: mais ces données ne sont jamais que données pour lui et non en soi.

Aupire, il est possible d'adopter une des postures de certains sceptiques dits zététiques , du grec zetein , chercher. Nous ne possédons peut-être pas encore la vérité, mais nous nous garderons de prétendre ne jamais pourvoir laposséder pour ne point nous contredire.

Peut-être que nos constructions s'approchent du réel en soi, desnoumènes , et nous pouvons prendre ce point pour en faire l'objectif de notre méthode tout au plus.. »

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