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Est-il possible de renoncer à la vérité ?

Publié le 13/12/2009

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Durant toute l'éternité des problèmes ont survenu dans notre société, des idéalistes et des philosophes se sont demander s'il ne faut pas renoncer à la vérité. Ainsi, la vérité s'impose à certains tandis que d'autres nous apprennent à y renoncer. Mais les relativismes sont-ils tous de même valeur ? Un certain cynisme contemporain par scepticisme et relativisme ne s'autorise-t-il pas au pire ? D'où peut-on se placer pour affirmer qu'il faut renoncer à la vérité sinon déjà d'une certaine conception de la vérité ? Des attitudes sceptiques ou relativistes face à ces reproches seront plus ou moins authentiques. Et parler d'authenticité plus ou moins approfondie n'est-ce pas réintroduire une certaine forme de vérité ? Au final, ne faudrait-il pas plus simplement distinguer ceux qui prétendent avoir la vérité de ceux qui font des efforts pour être en vérité ? La réflexion nécessaire pour être et agir en vérité peut-elle réhabiliter une forme de vérité qui n'aura plus rien de dogmatique ?

« relativiste démocrate en prenant inconsciemment un point de vue divin pour dire qu'il n'y en a pas, ne va-t-il pas,malgré lui, empêcher l'émergence d'une vérité du dialogue ? Enfin devant une valorisation d'un refus du dialogue,comment le relativiste démocrate pourrait-il en réaffirmer la valeur supérieure sans prétendre au moinsthéoriquement à une forme de vérité morale ? A vrai dire, le relativiste peut faire appel au scepticisme qui permet dese défaire de ces difficultés.

La démarche sceptique utilise en effet le dialogue pour suspendre le jugement etreconnaître que toute forme de vérité est inatteignable.

Un sceptique authentique ne dit pas que la vérité n'existepas, il dit que l'esprit humain n'a pas les moyens de l'atteindre si elle existe.

Premièrement, face au dogmatique quinous assure qu'il y a une adéquation entre le réel et nos représentations, le sceptique fait remarquer que nousn'avons pas accès aux choses en soi, nous n'avons affaire qu'à des apparences jaillissant dans la conscience.

Nousne pouvons pas savoir si ces apparences sont des illusions ou si elles sont l'effet de choses extérieures.

Voyons-nous une image de bureau qui correspond à un bureau réel en dehors de notre esprit ou cette image est-elle illusoire? Le sceptique affirme que nous ne disposons d'aucun moyen de trancher : il nous faut donc suspendre notrejugement.

Le relativiste reprenant ceci estimera que nous n'avons que des interprétations du monde des apparencesà notre disposition et que leur validité dépend au final de nos valorisations interprétatives.

Deuxièmement, face audogmatique qui nous voudrait exclure le scepticisme et le relativisme au nom d'une cohérence de nos raisonnements,le sceptique rappellera qu'il y a un pluralisme logique indépassable.

Rien ne nous permet de déduire telle réalité àpartir de telle logique puisque plusieurs logiques cohérentes incompatibles sont possibles.

Lorsque le dogmatiqueaffirme que nier la vérité implique la vérité, le sceptique rappellera que la proposition il est faux qu'il n'y a pas devérité n'impliquerait qu'il y aurait une vérité que si le principe du tiers exclu avait une validité absolue.

Or il s'avèreque le principe du tiers exclu ne vaut pas dans l'absolu, il existe des logiques du tiers inclus où la proposition nonnon A n'est pas forcément A.

Pour le sceptique, la proposition « la vérité existe » est une proposition indécidablecomme celle du menteur crétois qui affirme que les crétois sont tous des menteurs.

Le relativiste complétera le pointde vue sceptique en affirmant que le caractère indécidable de ce type de proposition nous ouvre précisément unespace de création au-delà des limites de la cohérence entre propositions.

Enfin quant à la question morale, lesceptique n'affirme donc pas qu'il n'y a pas de vérité morale.

Il affirme qu'il est aisé d'en douter.

Qui d'ailleurs n'en apas douté quand il avait envie de satisfaire une envie immorale ? Le sceptique authentique sait que l'apparence laplus difficile à vivre comme une apparence est précisément le sentiment de soi, l'ego.

Douter de la morale ne donne-t-il pas plus de champ à cet ego qui se croit plus réel qu'elle ? Le sceptique invitera donc à douter des doutes sur lamorale : la morale a au moins une valeur relative pour attaquer l'illusion d'un ego qui refuse de se considérer à lalumière de la conscience telle n'importe quelle autre apparence.

Cette relative valorisation de la morale évite nonseulement de la rejeter mais aussi de la poser comme une vérité absolue à la façon des dogmatiques.

Sceptiques etrelativistes savent que considérer la morale comme une vérité absolue aboutit forcément à un moralismeconservateur.

L'ego dogmatique va, en se conduisant moralement, affirmer d'autant plus sa réalité : en se targuantde sa moralité, il va à l'encontre de l'esprit de la morale renforcer son égocentrisme ; en dénonçant et enpersécutant ceux qui ne seraient pas moraux, il va donner libre cours à son agressivité égocentrique tout en sedonnant bonne conscience.

L'usage sceptique le plus authentique de la morale a vraiment pour but de surmonterl'illusion égocentrique et de considérer l'ego comme une apparence de l'esprit parmi d'autres, la morale n'est pas unefin en soi, elle n'a qu'une valeur relative.

Le relativiste peut trouver là la confirmation radicale de son appel à selibérer de toute logique identitaire et à en entrer dans un processus créateur continuel de l'identité. II.

Toute chose n'est pas forcement renoncé Si on admet que la philosophie agnostique est le soubassement théorique du relativisme démocratique.

Nous devonsreconnaître que pour vraiment répondre aux objections dogmatiques, il doit se montrer d'une authenticité forte.

Lerelativiste reprenant son discours sur l'authenticité de la culture de Lascaux incommensurable avec celle de l'artcontemporain dira qu'il s'agit d'une authenticité adaptée à la résistance dogmatique.

Selon lui, il n'y a pas un progrèsde l'authenticité, il y a une évolution, une adaptation relative de l'authenticité à une nouvelle situation.

Cela sepasse comme dans Alice au pays des merveilles où la reine rouge explique qu'il s'agit de courir aussi vite que lepaysage pour rester sur place.

A vrai dire, le scepticisme comme le relativisme ne sont pas des doctrinesphilosophiques.

Ce sont des techniques rhétoriques pour déconstruire ce que les dogmatiques présentent commevérités indubitables.

Toutefois si nous admettons que le scepticisme est authentique quand vraiment toutes lesapparences y compris celles concernant le sentiment de soi sont vécues comme des apparences, nous avons là uncritère décisif d'authenticité dans la transmission de l'enseignement sceptique.

Il ne s'agit pas seulement d'uneposture intellectuelle, il s'agit d'une éthique.

Dans l'antiquité, le scepticisme visait une suspension du jugementradicale concernant les apparences de sensations, d'émotions et de pensées au point de produire une aphasie, unsilence de l'esprit induisant un état d'ataraxie, c'est-à-dire de calme, de sérénité et de tranquillité quelles que soientles circonstances.

Le scepticisme était une école de philosophie paradoxale puisqu'elle affirmait ne pas être uneécole et ne pas délivrer un enseignement.

On peut convenir qu'il ne s'agit pas d'une doctrine mais on ne peut nierune certaine méthodologie, un ensemble d'exercices psychocorporels et de critères pour jauger du progrès dans lapratique.

Parler d'authenticité ne peut pas ici consister seulement à parler de formes de vie incommensurables parcequ'elles existent dans des situations différentes et que parce qu'elles sont vivantes et se reproduisent, elles sontsuffisamment adaptées.

Ici l'authenticité renvoie à une qualité d'être.

Certes cette qualité d'être ne se prétend pasune qualité absolue comme chez les philosophes dogmatiques mais force est de constater qu'elle s'approfonditd'autant plus qu'elle apprend à nous libérer de toutes les forteresses mentales dogmatiques.

Malgré eux, lesceptique et le relativiste restaurent une forme de vérité, celle qui concerne la qualité d'être.

Il n'y a pas une uniquequalité d'être, il y en a de multiples mais chaque qualité d'être peut être plus ou moins authentique.

Parmi cesqualités d'être, l'une concerne l'égocentrisme de la conscience : affirmer avoir une vérité comme le fait ledogmatique implique une forme d'égocentrisme et donc renoncer à avoir la vérité donne une qualité d'être, ce quiimplique une manière d'être en vérité.. »

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