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Est-ce normal de philosopher ?

Publié le 27/02/2008

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  « Quels sont donc, Diotime, ceux qui philosophent, si ce ne sont ni les savants ni les ignorants ? - Un enfant même, répondit-elle, comprendrait tout de suite que ce sont ceux qui sont entre les deux, et l'Amour de ceux-là. En effet, la science compte parmi les plus belles choses ; or l'Amour est l'amour des belles choses ; il est donc nécessaire que l'Amour soit philosophe, qu'il tienne le milieu entre le savant et l'ignorant ; et la cause en est dans son origine, car il est fils d'un père savant et plein de ressources, mais d'une mère sans science ni ressources. » PLATON, Le Banquet, 204b.     Transition : Si le fait de philosopher dérive d'un désir humain naturel de connaître se pose alors la question de sa rareté. En ce sens si philosopher est une activité naturelle pour l'homme est-elle une activité commune ou au contraire rare ? Deuxième partie : Philosopher est une activité rare. 2.1 Le fait de philosopher est une entreprise plus qu'humaine ce qui rend la philosophie anormale dans un sens précis à savoir  inhabituelle.   « Celui qui arrive à connaître les choses ardues et présentant de grandes difficultés pour la connaissance humaine, celui-là est un philosophe [.

« « Crois-tu qu'un homme doué d'élévation dans la pensée, et à qui il est donné de contempler tous les temps et tous les êtres, puisse regarder la vie humaine comme quelque chose de grand ?[...] Par suite, il est impossibleque le peuple soit philosophe. - Impossible. - Et il est nécessaire que les philosophes soient blâmés par lui.

» PLATON, République, VI. Transition : Le fait de philosopher est donc bien anormal dans le sens où il ne concerne pas le commun des mortels mais est réservé à quelques hommes.

Cela contredit le fait que philosopher soit une activiténaturelle à l'homme.

Ne serait-il pas possible de concilier la rareté de l'activité philosophique tout en gardant sadimension normative ? Troisième partie : Philosopher permet d'orienter notre pensée et notre action. 3.1 Ce n'est pas parce que le fait de philosopher est une tâche difficile qu'il doit être abandonné par l'homme.

Au contraire l'homme possède cette faculté qui consiste à se dépasser. « Il ne faut donc pas écouter ceux qui conseillent à l'homme, parce qu'il est homme, de borner sa pensée aux choses humaines, et, mortel, aux choses mortelles, mais l'homme doit dans la mesure du possible,s'immortaliser, et tout faire pour vivre selon la partie la plus noble qui est en lui.

» ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, X 7. 3.2 Le fait de philosopher doit nous permet de bien orienter notre pensée et notre action en exprimant notre union avec l'univers qui nous entoure. « Résumons brièvement notre discussion sur la valeur de la philosophie : la philosophie mérite d'être étudiée, non pour y trouver des réponses précises aux questions qu'elle pose, puisque des réponses précises nepeuvent, en général, être connues comme conformes à la vérité, mais plutôt pour la valeur des questions elles-mêmes ; en effet, ces questions élargissent notre conception du possible, enrichissent notre imaginationintellectuelle et diminuent l'assurance dogmatique qui ferme l'esprit à toute spéculation ; mais avant tout, grâce à lagrandeur du monde que contemple la philosophie, notre esprit est lui aussi revêtu de grandeur et devient capable deréaliser cette union avec l'univers qui constitue le bien suprême.

» RUSSELL, Problèmes de philosophie. CONCLUSION L'activité philosophique peut certes être dite anormale dans un sens dans la mesure où elle est inhabituelle et rare.

Mais dans un deuxième sens elle peut bien être dite normale parce qu'elle constitue une règlenous permettant de bien penser et de bien agir.

Sa rareté, ou son caractère exceptionnel, n'entre pas encontradiction avec son statut de norme dans la mesure où l'activité philosophique est comprise comme un principe,une valeur à laquelle on se réfère, mais qui n'est pas appliqué constamment.. »

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