Entrer dans l'État est-ce quitter la violence sauvage pour entrer dans la violence légitime ?
Publié le 26/07/2005
Extrait du document
Gén. L'État (É majuscule) doit d'abord être distingué de la société, puisqu'il existe des sociétés sans État. Il désigne une société organisée ayant une administration politique et juridique autonome, mais également, au sens strict, l'ensemble de ces administrations. Il est ainsi un pouvoir distinct, qui s'incarne dans des institutions et s'exerce sur l'ensemble de la société. Monopole de la législation et occupation permanente d'un territoire caractérisent par ailleurs l'État, qu'on peut définir avec Max Weber comme la communauté humaine qui, dans les limites d'un territoire déterminé, revendique avec succès, pour son propre compte, le monopole de la violence physique légitime. Phi. pol. C'est dans la raison d'être de l'État que réside son essence : l'homme a inventé l'État pour ne pas obéir à l'homme. L'État est l'artifice qui permet de détacher les rapports d'autorité des relations personnelles de chef à sujet. Ceux qui exercent le pouvoir n'en sont pas propriétaires mais dépositaires. L'État est le bien de tous (res publica) et les institutions qui l'incarnent l'expression de la volonté générale.
VIOLENCE (lat. vis, force, violence)
Gén. Force impétueuse au propre comme au figuré. Phi. pol. Emploi illégitime ou du moins illégal de la force. L'application du droit par la force n'est pas à proprement parler une violence (on évoque ainsi la violence policière quand les forces de police bafouent le droit au lieu de le faire appliquer). L'expression de « violence légitime » semble donc paradoxale.
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