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En vous appuyant sur l'analyse précise de trois ou quatre oeuvres de votre choix (portrait, paysage..) vous vous demanderez si l'art est imitation ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

1. L'art comme imitation. 2. L'art comme révélateur. 3. L'art comme catharsis.

« L'art n'est-il qu'immoral, incitation au vice, éveil des passions ? Cette questiona agité les esprits notamment au XVIIIe et XlXe.

Peut-on laisser dans lesmains des jeunes filles tous ces romans et pièces de théâtre, où parlentd'amour et racontent les joies et malheurs des amants passionnés ? Est-ce làéveiller les sens et laisser régner en maître la folle du logis psychique,l'imagination? Actuellement, faut-il laisser les enfants regarder les films deviolence? Les rendra- t- on sadiques ou indifférents?Aristote dans la « Poétique », 6, montre que la tragédie, a une fonction cathartique c'est à dire purificatrice pour certaines passions et dans la« Politique », VII, que la musique a un effet similaire.

« La tragédie est une représentation ...

qui, par la mise en œuvre de la pitié et de la frayeur, opèrel'épuration (« Katharsis ») de ce genre d'émotion ».

Si la pitié et la frayeur, ressorts émotionnels de la tragédie, sont pour Platon cause de corruption, ils sont pour Aristote qui lui répond ici cause d'une libération.

En effet, trembler pour un autre (pitié) on pour soi (frayeur) est désagréable.

La tragédie faitnaître chez le spectateur ces troubles, mais - et là gît le paradoxe - au lieude peine, c'est du plaisir que le spectateur doit ressentir.

D'où vient ceplaisir? Il semble avoir plusieurs sources :· il viendrait de l'effet purgatif, au sens médical du terme, de la tragédie ou de certaines musiques.

En stimulant certains troubles émotifs,elles nous en libèrent.

Le pathos se décharge.

Aristote ne serait pas très loin ici de l'interprétation freudienne du plaisir esthétique (dans la création ou contemplation, les pulsions inconscientesse libèrent en se déchargeant dans des formes symboliques) bien qu'il ne soit pas question dans sa perspective depulsions inconscientes (le pathos est conscient, ce n'est pas le Ça).

On pourrait comprendre à partir de là (que lesaffects puisent leur force dans l'inconscient ou l'affectivité consciente) le succès des films de violence permettantune libération fantasmatique de l'agressivité.· il viendrait également de la représentation elle-même dans le cas de la tragédie.

Le spectateur assiste à une représentation et notamment à la représentation de la pitié et de la frayeur.

Il a devant lui la forme épurée, laquintessence du pitoyable et de l'effrayant.

La pitié et l'effroi qu'il éprouve alors sont eux-mêmes épurés.

L'émotion esthétique qui s'accompagne de plaisir serait cette émotion épurée.

Donc n'importe quellereprésentation n'est pas susceptible d'engendrer le plaisir esthétique (« Poétique », 14).

Il faut que celle-ci offre au regard des affects épurés, transforme le regard.

Ainsi ce que la tragédie peut accomplir, la comédieselon Aristote ne le peut pas.

Transformer le regard c'est porter à la lumière ce qui dans la vie courante demeure obscur, mettre en évidence l'essence des émotions, les rendre intelligibles.

L'émotion esthétique estalors tout autant plaisir de l'âme que du corps. Cette seconde interprétation apporte un critère de distinction: toutes les œuvres ne se valent pas.

Si, de faitchacun a ses goûts, certains sont meilleurs que d'autres.

Il y a des romans, des films, des pièces de théâtre...

quine réveillent que le pathos, qui, dit-on, jouent sur la corde sensible (romans à l'eau de rose, films "gore" ...

), et quipeuvent tomber sous le coup de la critique platonicienne, mais n'y en a-t-il pas d'autres qui, comme le souligneAristote à propos certes de la seule tragédie, élèvent ce pathos à un niveau supérieur, occasion désormais d'une compréhension ? Il y aurait donc de grandes œuvres, de grands dramaturges , ceux qui ont su saisir l'essence decertaines passions et la représenter, ceux qui ont su produire une émotion épurée c'est à dire une émotion qui sedonne en même temps comme connaissance de l'émotion : au moment où le spectateur éprouve une émotion, il lacomprend. Transition : Mais l'art imitatif ne trahirait-il pas autant qu'il prétend imiter ? L'art comme révélateur. 2. - Au livre X de la République, Platon explique que pour un seul lit, on peut imaginer trois niveaux de réalité : le niveau le plus vrai, c'est l'Idée du lit en soi, Idée qui existe dans le monde intelligibleet qui ne peut être l'œuvre que d'un Dieu.

Le deuxième niveau, c'est le lit réalisé par l'artisan.

Celit est un exemple particulier de lit, une apparence engendrée par l'Idée.

Le troisième niveau, c'estle lit de l'artiste, qui est une copie du lit de l'artisan, et donc une apparence de l'apparence. - C'est pourquoi Platon se trouve justifié d'écrire que : « L'art de l'imitation est donc bien éloigné du vrai, et c'est apparemment pour cette raison qu'il peut façonner toutes choses : pourchacune, en effet, il n'atteint qu'une petite partie, et cette partie n'est elle-même qu'unsimulacre.

» (République, X, 598b) - D'après Platon l'art imitatif nous trahit, puisqu'à chaque « copie » de l'original, il perd quelque chose.

L'artiste offrirait ainsi à voir une version dégradée du réel.. »

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