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En quoi l'homme est-il un animal raisonnable ?

Publié le 25/01/2010

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A première vue, l'homme n'est-il pas un animal raisonnable en ce qu'il est le seul animal à
posséder le langage ? Et pourtant, pour être un animal raisonnable, l'homme ne doit-il pas posséder,
outre le langage, une capacité exceptionnelle à rechercher la vérité ? Or, l'homme n'est-il pas un
animal raisonnable en ce qu'il est capable de rechercher la vérité, non en vertu d'une capacité
exceptionnelle, mais au contraire en vertu d'une méthode accessible à tous ?
Nous verrons en effet que, à première vue, l'homme est naturellement un animal raisonnable
en ce que, contrairement au simple animal qui communique par le cri afin d'assurer sa survie, il
communique par le logos pour vivre mieux. Et pourtant, il est manifeste qu'il existe des usages
rhétoriques du langage qui encouragent l'opinion plutôt que la recherche de la vérité qui, seule, fait
de certains hommes doués du naturel philosophique, des animaux raisonnables. Or ce n'est pas la
possession d'un don exceptionnel mais simplement la maîtrise d'une méthode de recherche de la
vérité consistant à douter des informations sensibles en s'attachant aux intuitions et déductions de la
seule raison, qui fait potentiellement de tout homme un animal raisonnable. (Le plan proposé ici est
dialectique, c'est-à-dire que les différents points de vue s'opposent et se contredisent.)

« croit découvrir quelque chose alors qu'elle ne fait qu'énoncer une tautologie (A232).Descartes : l'homme n'est un animal raisonnable que dans la mesure où il doute méthodiquement du témoignage de ses sens pour se tourner vers les seules données de la raison.

A première vue, l'homme n'est pas un animalraisonnable.

En effet, nous possédons un corps biologique qui exige la satisfaction de ses besoins.

Ceux-ci semanifestent à travers les passions qui sont à notre corps ce que les mouvements sont à une machine : la passionde la peur, de la faim, du désir, etc., sont mécaniquement déterminés par l'interaction de notre corps avec sonmilieu naturel, interne ou externe.

En ce sens, les passions sont difficilement contrôlables dans la mesure où elleséchappent à la volonté de notre esprit.

Bref, dans la mesure où il est nécessairement soumis aux passions, au mêmetitre que n'importe quel animal, l'homme est un animal non raisonnable (A312).

Mais contrairement à l'animal qui seréduit à n'être qu'un corps biologique, l'homme est un esprit qui possède un corps (A313).

C'est ce que prouvel'expérience métaphysique du doute méthodique : je peux douter de tout, à commencer par le témoignage de messens qui m'informent des besoins de mon corps et qui, à ce titre, peuvent m'induire en illusion (par exemple me fairecroire que j'agis alors que je ne fais que rêver), mais je ne peux pas douter que je doute.

Or, pour douter, il fautpenser.

Il est donc absolument hors de doute que je suis un être doté de pensée.

Or pensée et raison sontsynonymes chez Descartes.

D'ailleurs, ma pensée ou ma raison ne peut pas non plus douter de l'existence de Dieu,ni de la relative véracité de mon esprit.

Et à partir de ces trois vérités métaphysiques intuitives, je peux déduirequantité de vérités physiques (scientifiques) tout aussi indubitables, pour peu que je ne fasse confiance qu'à monintelligence pure et attentive débarrassée de toute information sensible potentiellement trompeuse.

Bref, pour peuque l'homme fasse l'effort de douter méthodiquement, il est bien un animal, puisqu'il a un corps, mais un animalraisonnable, puisqu'il est tout à fait capable de de n'accorder du crédit qu'à sa pensée ou raison moyennant un petiteffort de méthode (A211-212-213-214).

C'est en ce sens que Descartes est fondé à affirmer que le bon sens ouraison est la chose au monde la mieux partagée (p.21) !Pascal : l'homme n'est pas fondamentalement un animal raisonnable, sauf s'il reconnaît que l'usage de sa raison est subordonné à des premiers principes du coeur qui n'ont rien de raisonnables.

Si l'homme était fondamentalementraisonnable, il n'aurait confiance qu'en sa raison.

Mais, si tel était le cas, tous les hommes seraient des pyrrhoniens.En effet, vouloir tout assurer par la raison, c'est refuser d'admettre qu'il y a des vérités indémontrables, c'est doncrefuser d'arrêter la justification d'une conclusion à un premier principe et exiger, en vain, d'aller toujours plus loindans la recherche de la preuve.

Bref, si l'on voulait tout démontrer par la raison, la production de la preuve exigeraitun temps infini.

Et comme aucun homme ne dispose d'un temps infini, il faudrait donc douter de tout, tout le temps :il faudrait être pyrrhonien.

Ce qui ne serait pas très raisonnable.

D'où contradiction : il est parfaitementdéraisonnable de faire de l'homme un animal raisonnable (A221).

En revanche, il est beaucoup plus raisonnable dereconnaître que l'homme est automate (animal) avant d'être esprit et, qu'à ce titre, l'usage de la raison n'est quesecond : tout raisonnement commence nécessairement par des vérités indémontrables (axiomes, postulats,définitions, etc.), injustifiables mais que notre coeur sent de manière évidente.

Bref, le bon fonctionnement de laraison suppose toujours un certain nombre de premiers principes qui sont sentis par le coeur et non pas démontréspar la raison.

Et comme c'est la coutume qui nous fournit ces premiers principes et que la coutume change d'un lieuà un autre et d'une époque à une autre, on doit donc dire que nous sommes, au même titre que tous les animaux,primitivement conditionnés par nos modes de vie qui n'ont rien de raisonnable.

En somme, l'homme n'est un animalraisonnable qu'à condition de prendre conscience des limites de la raison (A222-223).Aristote : l'homme est naturellement un animal raisonnable dans la mesure où il est un animal politique, c'est-à-dire un animal qui, vivant dans une Cité, fait usage d'un langage.

L'homme est naturellement un animal politique.

Ce quiveut dire d'abord que l'homme est un animal, car, comme tous les animaux, il vit en société.

Mais cela veut direaussi qu'il existe une différence spécifique entre l'homme en particulier et l'animal en général : la société danslaquelle vit l'homme est une Cité (en grec polis qui a donné "politique").

En effet, la nature d'un être en général,c'est ce vers quoi il tend, ou encore, la forme tirée de sa matière.

De ce point de vue, on peut donc dire que cevers quoi tend tout être humain, ou encore, la plus haute réalisation possible que l'on puisse tirer de la matièrebiologique dont il est fait, c'est vivre dans une Cité.

Il faut donc se demander en quoi la Cité en particulier diffère dela société animale en général.

Or, on remarque que, dans les sociétés animales, les animaux communiquent par descris qui manifestent le plaisir et la douleur, c'est-à-dire des situations où, ce qui est en jeu, c'est la survie mêmedes individus et de l'espèce.

Tandis que les membres d'une Cité, les hommes, peuvent, certes, communiquer par descris de douleur ou de plaisir, mais, en plus de cela, ils communiquent par le langage qui fait comprendre ce qui estutile ou nuisible, juste ou injuste, bon, ou mauvais, beau ou laid, etc.

Bref, grâce à la possession du langage, lesmembres de la Cité ne communiquent pas seulement des informations concernant la vie, mais également desinformations relatives à l'amélioration de la vie.

Et comme, en grec, c'est le même mot (logos) qui désigne à la fois lelangage et la raison, il revient donc au même de dire que l'homme est un animal politique, ou un animal parlant, ouencore un animal raisonnable.2 ° étape : sélection, choix des points de vue et classement par ordre préférentiel. Exemple de sélection (il y en a d'autres possibles, évidemment) : Aristote - Platon - Descartes.

3 ° étape : introduction. A première vue, l'homme n'est-il pas un animal raisonnable en ce qu'il est le seul animal à posséder le langage ? Et pourtant, pourêtre un animal raisonnable, l'homme ne doit-il pas posséder, outre le langage, une capacité exceptionnelle àrechercher la vérité ? Or, l'homme n'est-il pas un animal raisonnable en ce qu'il est capable de rechercher la vérité,non en vertu d'une capacité exceptionnelle, mais au contraire en vertu d'une méthode accessible à tous ? Nousverrons en effet que, à première vue, l'homme est naturellement un animal raisonnable en ce que, contrairement ausimple animal qui communique par le cri afin d'assurer sa survie, il communique par le logos pour vivre mieux.

Etpourtant, il est manifeste qu'il existe des usages rhétoriques du langage qui encouragent l'opinion plutôt que larecherche de la vérité qui, seule, fait de certains hommes doués du naturel philosophique, des animaux raisonnables.Or ce n'est pas la possession d'un don exceptionnel mais simplement la maîtrise d'une méthode de recherche de lavérité consistant à douter des informations sensibles en s'attachant aux intuitions et déductions de la seule raison,qui fait potentiellement de tout homme un animal raisonnable.

(Le plan proposé ici est dialectique, c'est-à-dire que. »

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