En quel sens peut-on parler de vérité à propos de l'oeuvre d'art ?

« Lire comme une concierge » : qu?est-ce que la lecture naïve ?   Si l?on veut évaluer la lecture naïve, il faut la confronter à ce que l?on suppose être l?essence du livre et du projet de son auteur, autrement dit se demander comment l?auteur veut que nous lisions son livre ou s?il laisse libre le lecteur de prendre son livre comme il l?entendra. Ce sont en effet des normes de lecture qui sont ici en jeu, des prescriptions concernant le rapport que nous devons avoir avec le livre. Si l?on entretient un rapport de « concierge » avec le livre, cela signifie que nous nous laissons abuser par tous les procédés que l?auteur met en place pour créer l?illusion. Cette lecture est sans doute pertinente pour les romans de divertissement pur ? romans de gare, par exemple ? cela pose davantage de problèmes en revanches lorsqu?il s?agit de livre ayant un projet esthétique littéraire. On peut donc affirmer que la lecture naïve est une pente assez naturelle du lecteur, et qu?elle est pertinente au moins pour une partie des livres.       II. La lecture savante est-elle une lecture de « dépeceur de cadavres » ?   Si l?on s?intéresse en revanche aux livres se réclamant d?un projet littéraire, la lecture naïve suffit-elle ? Par exemple, peut-on lire naïvement Madame Bovary, alors même que c?est un livre qui porte en partie sur les dangers de l?identification naïve des lecteurs aux romans qu?ils lisent (le bovarysme désignant précisément cette tendance) ?