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En quel sens et dans quelle mesure est-il permis de dire que les faits ne sont jamais perçus Qu'à travers des théories ?

Publié le 27/02/2008

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. c) Ou bien il s'agit d'un fait constituant une expérience cruciale et devant décider entre deux théories en présence : ainsi en fut-il de l'expérience de FOUCAULT comparant la vitesse de la lumière dans l'air et dans l'eau (voir la dissertation suivante). d) Ou bien enfin le résultat imprévu d'une expérience laisse les esprits des savants dans la perplexité jusqu'à ce que l'un d'eux arrive à le rattacher à une théorie qu'il précise à cet effet ou qu'il construit de toutes pièces : c'est alors le point de départ d'une théorie nouvelle. Ainsi, à la fin du siècle dernier, le physicien américain MICHELSON tenta de mettre en relief le mouvement, de la terre autour du soleil en comparant les vitesses relatives de la lumière dans la direction du mouvement de la terre et dans la direction perpendiculaire : le résultat de l'expérience fut négatif : la vitesse de la lumière était la même dans toutes les directions. Ce fait resta inexpliqué jusqu'à ce que LORENTZ, puis EINSTEIN conçurent la théorie de la relativité, dont l'expérience de MICHELSON fut le point de départ. CONCLUSION ? On le voit, le fait scientifique est tout différent du fait historique. Comme le marque POINCARÉ, ce qui intéresse l'historien, c'est le caractère unique et individuel d'un fait. Au contraire, ce qui intéresse un savant dans le fait, scientifique, c'est la relation théorique et généralisable qu'il décèle entre divers phénomènes. Aussi bien dans sa perception que dans son interprétation, le fait n'existe comme fait scientifique que s'il se situe dans la construction d'ensemble des théories scientifiques. Ceci ne diminue pas de soi la liberté d'esprit qui doit être celle du chercheur. Les idées préconçues inconscientes, dit POINCARÉ, sont mille fois plus dangereuses que les autres.

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