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Echange-t-on que par intérêt ?

Publié le 27/02/2008

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Cependant, prenons l'exemple de l'échange particulier qu'est le mariage : longtemps moins qu'un échange en vue de l'intérêt particulier, on l'a considéré comme étant un ciment de la diplomatie. Autrement dit, l'intérêt personnel semble ne pas être l'unique principe de l'échange. L'échange n'aurait donc pas réellement besoin d'un principe, d'un fondement égoïste, dès lors qu'il serait lui-même principe de société. D'où notre question : dans quelle mesure l'échange peut-il faire l'économie de l'intérêt personnel ? L'enjeu est à la fois économique, socio-politique et éthique.   Plan :   I. Echanger, c'est avant tout le faire en vue de son propre profit, de son intérêt : échanger pour recevoir II. Echanger, c'est satisfaire dans certains cas à l'intérêt général. III. L'échange comme fondement de la société     Echanger, c'est avant tout le faire en vue de son propre profit, de son intérêt: échanger pour recevoir   1.

« une somme équivalente, voire égale.

La distinction serait donc justement dans cette notion d'intérêt.

Le donserait idéalement désintéressé, quasi synonyme de grâce et serait à penser sur le modèle de la grâce divine,alors que l'échange lui serait intéressé.

On échangerait en vue de ce que l'on veut recevoir.

Prenons unexemple sportif.

Quand le ramasseur de balle donne une balle, il ne s'attend pas à ce que le joueur lui larende ; alors que les deux tennismen lors d'un échange de balle s'attendent à un retour. 2.

L'échange a un caractère fondamentalement intéressé BAUDELAIRE conçoit l'échange comme la manifestation de l'égoïsme à l'état pur.

J'échange en vue de monintérêt propre.

Ainsi si j'échange des cours de guitare contre des cours de cuisine, ce n'est pas purementaltruiste, c'est en vue de mon intérêt propre.

Apprendre la guitare me permettra d'assouvir un souhaitancien.

Poussé à l'extrême, l'échange aboutit à ce que décrit Baudelaire dans ce texte : « Le commerce est, par son essence, satanique.

Le commerce, c'est le prêté-rendu, c'est le prêt avec lesous-entendu : Rends-moi plus que je ne te donne.

L'esprit de tout commerçant est complètement vicié.

Lecommerce est naturel, donc il est infâme.

Le moins infâme de tous les commerçants, c'est celui qui dit :"Soyons vertueux pour gagner beaucoup plus d'argent que les sots qui sont vicieux".

Pour le commerçant,l'honnêteté elle-même est une spéculation de lucre.

Le commerce est satanique, parce qu'il est une desformes de l'égoïsme, et la plus basse, et la plus vile.

» SMITH, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations « On n'a jamais vu d'animal chercher à faire entendre à un autre par sa voix ou ses gestes: Ceci est à moi, cela est à toi; je te donnerai l'un pour l'autre.

Mais l'homme a presque continuellement besoin du secours de ses semblables, et c'est en vain qu'ill'attendrait de leur seule bienveillance.

Il sera bien plus sûr de réussir, s'il s'adresse à leur intérêt personnel ets'il leur persuade que leur propre avantage leur commande de faire ce qu'il souhaite d'eux.

C'est ce que faitcelui qui propose à un autre un marché quelconque; le sens de sa proposition est ceci: Donnez-moi ce dont j'ai besoin, et vous aurez de moi ce dont vous avez besoin vous-même ; et la plus grande partie de ces bons offices qui nous sont nécessaires s'obtiennent de cette façon.

Ce n'est pas de la bienveillance du boucher,du marchand de bière et du boulanger, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu'ils apportent àleurs intérêts.

Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme et ce n'est jamais de nosbesoins que nous leur parlons, c'est toujours de leur avantage » II.

Echanger, c'est satisfaire dans certains cas l'intérêt général. 1.

L'échange est une modalité du social – l'échange comme élément même de la démocratie On peut penser aux mariages qui sont une sorte d'échange qui permettent à certaines puissances deprospérer ; mais aussi aux échanges de femmes et d'esclaves dans l'Antiquité qui possédaient un caractèrediplomatique essentiel.

L'échange est moins personnel que collectif Texte: Mauss, Le don et l'échange « Dans les économies et dans les droits qui ont précédé les nôtres, on ne constate pour ainsi direjamais de simples échanges de biens, de richesses et de produits au cours d'un marché passé entreles individus.

D'abord, ce ne sont pas des individus, ce sont des collectivités, qui s'obligentmutuellement, échangent et contractent ; les personnes présentes au contrat sont des personnesmorales : clans, tribus, familles, qui s'affrontent soit en groupes se faisant face sur le terrain même,soit par l'intermédiaire de leurs chefs, soit de ces deux façons à la fois.

De plus, ce qu'ils échangent,ce n'est pas exclusivement des biens et des richesses, des meubles et des immeubles, des chosesutiles économiquement.

Ce sont avant tout des politesses, des festins, des rites, des servicesmilitaires, des femmes, des enfants, des danses, des fêtes, des foires dont le marché n'est qu'undes moments et où la circulation des richesses n'est qu'un des termes d'un contrat beaucoup plusgénéral et beaucoup plus permanent.

Enfin, ces prestations et contre-prestations s'engagent sousune forme plutôt volontaire, par des présents, des cadeaux, bien qu'elles soient au fondrigoureusement obligatoires, à peine de guerre privée ou publique.

Nous avons proposé d'appelertoute ceci le système des prestations totales.

Le type le plus pur de ces institutions nous paraît êtrereprésenté par l'alliance des deux phratries dans les tribus australiennes ou nord-américaines engénéral, où les rites, les mariages, la succession aux biens, les liens de droit et d'intérêt, rangsmilitaires et sacerdotaux, tout est complémentaire et suppose la collaboration des deux moitiés dela tribu.

Par exemple, les jeux sont tout particulièrement régis par elles.

Les Tlinkit et les Haïda,deux tribus de Nord-Ouest américain expriment fortement la nature de ces pratiques en disant que« les deux phratries se montrent respect ». Dans ce texte extrait de l'Essai sur le don, Mauss aborde la question du don et de l'échange.

Si nous parlonscommunément d'échange pour qualifier la circulation de biens, Mauss va montrer ici que cette formed'échange n'est qu'un cas particulier d'une logique de don beaucoup plus générale.

Lorsque nous parlons. »

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