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Durkheim: L'homme est-il fait pour vivre en société ?

Publié le 27/02/2008

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durkheim
De ce qu'un animal a pu apprendre au cours de son existence individuelle, presque rien ne peut lui survivre. Au contraire, les résultats de l'expérience humaine se conservent presque intégralement et jusque dans le détail, grâce aux livres, aux monuments figurés, aux outils, aux instruments de toute sorte qui se transmettent de génération en génération, à la tradition orale, etc. Le sol de la nature se recouvre ainsi d'une riche alluvion qui va sans cesse croissant. Au lieu de se dissiper toutes les fois qu'une génération s'éteint et est remplacée par une autre, la sagesse humaine s'accumule sans terme, et c'est cette accumulation indéfinie qui élève l'homme au-dessus de la bête et au-dessus de lui-même. Mais, tout comme la coopération dont il était d'abord question, cette accumulation n'est possible que dans et par la société. Car pour que le legs de chaque génération puisse être conservé et ajouté aux autres, il faut qu'il y ait une personnalité morale qui dure par-dessus les générations qui passent, qui les relie les unes aux autres : c'est la société. Ainsi l'antagonisme que l'on a souvent admis entre la société et l'individu ne correspond à rien dans les faits. Bien loin que ces deux termes s'opposent et ne puissent se développer qu'en sens inverse l'un de l'autre, ils s'impliquent. L'individu, en voulant la société se veut lui-même. L'action qu'elle exerce sur lui, par la voie de l'éducation notamment, n'a ement pour objet et pour effet de le comprimer, de le diminuer, de le dénaturer, mais au contraire, de le grandir, et d'en faire un être vraiment humain. Durkheim, Éducation et sociologie.1e partie du texte -> Durkheim distingue l'homme de l'animal en affirmant que le premier progresse en accumulant des connaissances, tandis que la vie du second est un éternel recommencement («De ce qu'un animal... et au-dessus de lui-même.»). 2e partie du texte -> il ajoute que ce progrès n'est possible qu'en société, à laquelle il attribue une fonction conservatrice («Mais, tout... c'est la société.»). 3e partie du texte -> il conclut qu'opposer l'individu et la société est un tort et que leur accomplissement mutuel réside dans l'éducation («Ainsi l'antagonisme... vraiment humain»).

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