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Doit-on opposer l'échange et le don ? ?

Publié le 27/02/2008

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don

Doit-on opposer l'échange et le don ? ?

§  Il apparaît de prime abord que le don soit ce qu’il faille préférer eu égard à l’échange. Le don se manifeste en effet le plus généralement comme don gratuit, sans intérêt, et manifeste par la une bienveillance naturelle du sujet envers autrui, ainsi qu’une vertu désintéressée qui fait que le rapport entre les deux individus en question n’est pas un rapport intéressé, mais un pur acte de bienveillance et de générosité.

§  Dès lors, le don semble se manifester comme acte de bonté d’un sujet envers un autre, de sorte qu’il apparaît vertueux de donner, là où recevoir en échange ne semble engager aucune vertu de celui qui reçoit, si ce n’est éventuellement un état de gratitude envers celui qui donne. C’est bien alors l’acte de donner en lui-même qui est un acte bon et valorisant pour celui qui le fait et de fait il apparaît plus valorisant de donner.

§  Qui plus est, outre le caractère moral que comporte le don, il s’avère que les positions de « donneur « et du « receveur « sont bien opposées, non seulement dans l’acte même mais aussi et surtout dans la condition de chacun des deux individus. Celui qui donne est alors en position de force par rapport à celui qui reçoit et ce dans la mesure où il possède des biens qu’il peut donner, là où le receveur apparaît être dans une position de besoin et de nécessité, l’engageant à se lier nécessairement à autrui afin de recevoir des biens.

§  Néanmoins, si le don apparaît de prime abord comme acte vertueux manifestant une bonté de caractère et supérieur à l’acte d’échanger qui suppose que l’acte en lui même est intéressé et attend quelque chose en retour, il n’en reste pas moins que les hommes apparaissent de prime abord comme tournées avant tout vers leur propre intérêt. C’est bien alors l’acte d’échanger, au sens où l’on obtient aussi quelque chose en retour de ce que l’on donne, qui les caractérise en propre, leur intérêt les poussant dans des rapports réciproques et non dans la gratuité d’un acte de don.

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« pour lui-même, ses forces sont trop faibles pr exécuter une œuvre importante.

Or, l'union des forcesaccroit notre pouvoir, la division des tâches accroît notre capacité, l'aide mutuelle fait que noussommes moins disposés au sort et aux accidents. § Mais pour que se forme la société il faut que les hommes aient conscience de ces avantages ; or il estimpossible que dans leur condition sauvage et inculte les hommes soient capables de parvenir à cetteconnaissance par la seule étude et la seule réflexion.

C'est donc heureusement que se joint à cesnécessités une autre nécessité, dont le remède est sur place, très manifeste, et qui peut êtreregardée comme le premier principe de la société humaine : l'appétit naturel d'un sexe pour un autre,qui les unit et maintient leur union jusqu'à l'apparition d'un nouveau lien : l'enfant.

Pourtant, il fautavouer qu'il y a d'autres particularités dans notre caractère naturel qui sont contraires à l'unionrequises : l'égoïsme et la générosité restreinte.

Il apparaît que, d'après la structure primitive de notreesprit, notre plus forte attention se limite à ns-mêmes, le degré suivant s'étend à nos parents etc'est slt le plus faible de gré qui atteint les étrangers.

Nos idées morales naturelles et frustres, au lieude fournir un remède à la partialité de nos affections, s'accordent plutôt ac cette partialité et luidonnent un supplément de force. § Le remède alors se tire non pas de la nature mais de l'artifice.

Il faut une convention conclue par tousles membres de la société pour conférer de la stabilité à la possession des biens extérieurs et laisserchacun jouir en paix de ce qu'il peut acquérir.

Les passions sont alors limitées dans leurs mouvementspartiaux et contradictoires.

Une telle limitation n'est pas contraire aux passions elles-mêmes, elle estseulement contraire à leurs mouvements irréfléchis. § La nature de l'homme est alors celle d'un être intéressé, partiel envers lui-même et ses proches, etnon immédiatement tourné vers autrui dans un acte de pure générosités.

Il apparaît donc que le donne soit pas naturel en l'homme, de sorte que pour lui, en dehors de toute idée de vertu et si l'on restedans la sphère des besoins qui est la sphère primitive de l'homme, recevoir vaut mieux que donner, lesbesoins primant en l'homme et l'échange étant premier par rapport au don. III) L'échange comme donnée naturelle et morale de l'homme. § C'est alors non pas dans le pur don ni dans le simple fait de recevoir que l'homme trouve son essencemais bien dans l'échange, les rapports réciproques, qui seuls permettent à a fois de mettre au jour lavertu des hommes et de remédier à leurs besoins. § Adam Smith, dans la Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations , énonce que les hommes ont une tendance à échanger les choses.

L'homme a presque continuellement besoin duconcours de ses semblables, et c'est en vain qu'il l'attendrait de leur seule bienveillance.

Il sera bienplus sûr de réussir s'il s'adresse à leur intérêt personnel : donnez moi ce dont j'ai besoin, vous aurez en retour ce ont vous avez besoin. Ns ne ns adressons pas à leur humanité mais à leur égoïsme.

Ce n'est jamais de nos besoin dont ns parlons mais de leurs avantages.

L'échange permet de réglerl'égoïsme de chacun et de permettre des rapports réciproques entre les individus. § Simmel, dans Philosophie de l'argent , généralise cette nécessité des échanges et, bien loin d'en faire un rapport d'égoïsme, en fait un rapport naturel qui est à l'œuvre dans toute circonstance de lasociété, de sorte que la nature même de l'homme s'accomplit dans l'échange.

Pour lui en effet, laplupart des rapports entre les hommes peuvent être rangés dans la catégorie des échanges.L'échange est l'interaction à la fois la plus pure et la plus intense, constitutive de la vie humaine. § L'amour, la conversation, le jeu sont échange.

Il y a néanmoins une différence : dans l'interaction, ondonne ce que l'on n'a pas, alors que dans l'échange, on ne donne que ce qu'on a.

Mais en réalitécette différence est seulement apparente.

Le sens de l'échange, c'est que la somme de valeur soitplus grande après qu'avant.

Cela signifie que l'un donne à l'autre plus que ce qu'il a possédé lui-même.L'échange est une forme et une fonction originelle de la vie interindividuelle.

L'échange aussi bien quele don se retrouvent alors sur la terrain d'autrui, comme volonté d'entrer en interaction avec lesautres. CONCLUSION.

§ Le don apparaît dans un premier temps comme ce qui manifeste la vertu humaine, en tant qu'il est unacte gratuit manifestant la générosité de ‘homme. § Mais l'homme est avant tout un être de besoin qui se manifeste dans l'échange pour sa survie.

Da faitla nature humaine est intéressée de sorte que c'st l'échange qui lui correspond. § Mis l'échange n'est pas synonyme d'immoralité, il est au contraire le signe d'une tendance de l'homme às'ouvrir sur autrui, de sorte que tout comme le don, il manifeste la générosité du sujet.. »

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