Doit-on être soi-même pour bien penser ?

Étrange question que celle-ci puisqu'elle suppose d'emblée que chacun d'entre nous puisse ne pas être soi. Reconnaissons que si l'identité personnelle et ses modalités (l'ego, le moi, le « je »...) semblent aujourd'hui évidentes, immédiates, elles furent l'objet d'une lente appropriation dans l'histoire de l'humanité. C'est justement l'activité philosophique qui, ne cessant de questionner, transformer et critiquer cette identité, cherche à définir ce qu'est la pensée juste. C'est donc celle-ci que l'on convoque lorsqu'on tente de déterminer la nature de la relation entre pensée et identité. La première serait-elle dépendante de la seconde ? - Peut-on ne pas être soi, une pensée impropre est-elle possible ? - Douter de soi, n'est-ce pas justement douter de sa pensée ? - Le « je » n'est-il pas une limitation de la vérité ?