Désirer,est-ce être condamné à rever sa vie ?

Dans L?interprétation des rêves, Freud explique en effet que dans le rêve, des désirs inconscients sont réalisés symboliquement (par exemple je déteste sans le savoir une personne donnée, et je rêve que je la tue). Or si le désir est principalement structuré par une dynamique inconsciente, qui échappe par définition à la conscience du sujet, il condamne l?homme à rêver sa vie, au sens où l?objet de son désir lui est en définitive inconnu. Ainsi en croyant poursuivre tel objet de désir pour telles raisons, l?homme ne fait que rationaliser à posteriori des décision qui sont en réalité déterminées à un niveau inconscient. Ce qui désire en l?homme, c?est toujours le ça, qui n?a aucun rapport avec le principe de réalité, et la seule manière qu?aurait l?homme de ne pas rêver sa vie, ce serait de s?arracher à l?empire du ça, c'est-à-dire de ne pas suivre la pente de son désir.   II. Désirer ce n?est pas être condamné à rêver sa vie, car le désir, en nous lançant dans l?action, nous permet au contraire de nous inscrire dans le réel.   Dire que le désir nous condamne à rêver sa vie, cela suppose qu?il nous éloigne de la réalité. Or si nous avons vu avec Freud que cela était en un sens le cas, puisque l?objet du désir est déterminé à un niveau inconscient, le désir nous permet tout de même en un sens  de nous rapprocher de la réalité. En effet, s?inscrire dans la réalité suppose d?agir dans le réel. Or on peut se demander dans quelle mesure le désir ne constitue pas un moteur qui nous pousse à le faire.