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Désirer un objet (chose ou personne) est-ce se soumettre à lui ?

Publié le 21/07/2005

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PERSONNE (lat. persona, masque de l'acteur, rôle)

Phi. Masque derrière lequel l'acteur s'efface pour jouer; la personne, dans le stoïcisme, désigne la fonction, le rôle public que confère à chacun la Providence. C'est ainsi que ce terme prendra un sensjuridique pour désigner en droit romain celui qui a une existence civile, des droits et des devoirs fixés par la loi. Sous l'influence du christianisme, la personne s'identifiera à l'être humain conçu non seulement dans son essence universelle, tous les hommes partageant une nature commune, mais encore dans ce qui est irréductiblement propre à chacun et qui fait de lui un être unique. Mor. Selon Kant : distinct d'individu; opposé à chose. L'individu est le sujet de fait, le sujet empirique caractérisé par ses particularités (culturelles et naturelles) : religion, couleur de peau, sexe, etc. Les individu sont tous différents : ils ne sont égaux qu'en tant que personnes, c.-à-d. sujets de droit. Or, l'égalité juridique des personnes ne se fonde pas sur une identité naturelle ou culturelle, mais sur une identité morale : tout homme, quelles que soient ses différences empiriques, est un être pourvu de la faculté de penser. Le statut de personne est donc universel. Dans la mesure où tout homme est capable d'autonomie, de penser par lui-même les fins de ses actions et de répondre de ses choix, il ne peut être traité purement comme un moyen, comme une chose, et doit être respecté en tant qu'il est en lui-même une fin. Telle est la valeur de la personne dont la liberté est inaliénable, ne pouvant être échangée contre aucun autre bien puisqu'elle est moins ce que l'homme possède que ce qu'il est. Contrairement aux choses qui ont un prix, une valeur relative à leur usage ou à celle d'autres biens susceptibles d'être échangés contre elles, la personne a une valeur Absolue, intrinsèque, qu'on appelle dignité.

CHOSE

Gén. Tout ce dont on pose l'existence. Méta. Pour Kant, la « chose en soi » subsiste indépendamment du sujet qui se la représente. Ne pouvant être l'objet d'aucune Expérience , elle n'est pas un objet de connaissance. Mor. La chose s'oppose à la personne. Elle se définit comme un moyen, et la personne comme une fin. Ainsi, sa valeur est son prix : elle peut être possédée et échangée. La personne, au contraire, est inaliénable, n'a pas de prix mais une dignité.

DÉSIR (lat. de-siderare, regretter l'absence d'un astre -sidus)

Désirer, c'est tendre consciemment vers ce que l'on aimerait posséder. Le désir est conscience d'un manque. Comme conscience, il est le propre de l'homme dans la mesure où seul celui-ci est capable de représentations intellectuelles (l'animal a des besoins»). « Le désir est l'idée d'un bien que l'on ne possède pas mais que l'on espère posséder » (Malebranche). Comme manque, il est aussi spécifiquement humain dans la mesure où ne manque jamais que ce qu'on a le souvenir d'avoir possédé et le regret d'avoir perdu. Le désir se définit donc paradoxalement comme nostalgie, en son essence insatisfait; impossible espoir de retrouver ce qui appartient à un passé révolu. Le désir, en définitive, se nourrit du fantasme de ressusciter le bonheur enfui : il est une impuissante révolte contre l'irréversible.

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