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DESCARTES, Principes de la philosophie

Publié le 27/02/2008

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DESCARTES, Principes de la philosophie 40. Que nous savons aussi très certainement que Dieu a préordonné toutes choses. Mais, à cause que ce que nous avons depuis connu de Dieu nous assure que sa puissance est si grande que nous ferions un crime de penser que nous eussions jamais été capables de faire aucune chose qu'il ne l'eût auparavant ordonnée, nous pourrions aisément nous embarrasser en des difficultés très grandes si nous entreprenions d'accorder la liberté de notre volonté avec ses ordonnances, et si nous tâchions de comprendre, c'est-à-dire d'embrasser et comme limiter avec notre entendement, toute l'étendue de notre libre arbitre et l'ordre de la Providence éternelle. 41. Comment on peut accorder notre libre arbitre avec la préordination divine. Au lieu que nous n'aurons point du tout de peine à nous en délivrer, si nous remarquons que notre pensée est finie, et que la toute-puissance de Dieu, par laquelle il a non seulement connu de toute éternité ce qui est ou qui peut être, mais il l'a aussi voulu, est infinie. Ce qui fait que nous avons bien assez d'intelligence pour connaître clairement et distinctement que cette puissance est en Dieu ; mais que nous n'en avons pas assez pour comprendre tellement son étendue que nous puissions savoir comment elle laisse les actions des hommes entièrement libres et indéterminées ; et que d'autre côté nous sommes aussi tellement assurés de la liberté et de l'indifférence qui est en nous, qu'il n'y a rien que nous connaissions plus clairement ; de façon que la toute-puissance de Dieu ne nous doit point empêcher de la croire. Car nous aurions tort de douter de ce que nous apercevons intérieurement et que nous savons par expérience être en nous, parce que nous ne comprenons pas une autre chose que nous savons être incompréhensible de sa nature.

Dans ce texte Descartes examine l'étendue de notre connaissance comme étant celle que Dieu, dans son infinitude, a transmise à l'homme. L'homme possède une connaissance intuitive de Dieu e de sa grandeur grâce à une connaissance claire dans son esprit. Cependant, Descartes condamne en même temps la prétention de l'homme à vouloir élever sa connaissance à celle de Dieu en visant un savoir complet et donc parfait.  Le monde est préordonné par Dieu et nous ne pouvons concevoir que ll'idée d'infinie de Dieu sans en accéder par la connaissance à cause de notre esprit fini. Ainsi il faudra distinguer parmi cette préorganisation la place de l'homme. Sommes nous pour Descartes des machines péréordonnées qui n'avons aucune liberté ?

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« Ce concept de liberté n'est-il pas plutôt un déterminisme ignoré par l'homme? Lectures conseillées Descartes, Principiae philosophia, Méditations métaphysiques Leibniz, Monadologie Hume, Enquête sur l'entendement humain Descartes, L'existentialisme est un humanisme Textes utiles Jean-Paul SartreDostoïevski avait écrit : « Si Dieu n'existait pas, tout serait permis.

» C'est là le point de départ de l'existentialisme.En effet, tout est permis si Dieu n'existe pas et par conséquent l'homme est délaissé, parce qu'il ne trouve ni en luini hors de lui une possibilité de s'accrocher.

Il ne trouve d'abord pas d'excuses.

Si en effet l'existence précèdel'essence, on ne pourra jamais expliquer par référence à une nature humaine donnée et figée ; autrement dit, il n'y apas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté.

Si, d'autre part, Dieu n'existe pas, nous ne trouvons pasen face de nous des valeurs ou des ordres qui légitimeront notre conduite.

Ainsi nous n'avons ni derrière nous nidevant nous, dans le domaine lumineux des valeurs, des justifications ou des excuses.

Nous sommes seuls, sansexcuses.

C'est ce que j'exprimerai en disant que l'homme est condamné à être libre. Descartes: Être libre, est-ce pouvoir dire « oui ou non » ?Car, par exemple, si je considère la faculté de concevoir qui est en moi, je trouve qu'elle est d'une fort petiteétendue, et grandement limitée [...].

En même façon si j'examine la mémoire, ou l'imagination, ou quelque autrefaculté qui soit en moi, je n'en trouve aucune qui ne soit très petite et bornée, et qui en Dieu ne soit immense etinfinie.

Il n'y a que la volonté seule ou la seule liberté du franc [libre] arbitre que j'expérimente en moi être si grandeque je ne conçois point l'idée d'aucune autre plus ample et plus étendue, en sorte que c'est elle principalement quime fait connaître que je porte l'image et la ressemblance de Dieu.

Car encore qu'elle soit incomparablement plusgrande dans Dieu que dans moi, soit à raison de la connaissance et de la puissance, qui se trouvent jointes avecelle et qui la rendent plus ferme et plus efficace, soit à raison de l'objet, d'autant qu'elle se porte et s'étendinfiniment à plus de choses, elle ne me semble pas toutefois plus grande, si je la considère formellement etprécisément en elle-même.

Car elle consiste seulement en ce que nous pouvons faire une même chose, ou ne lafaire pas, c'est-à-dire affirmer ou nier, poursuivre ou fuir une même chose ; ou plutôt elle consiste seulement en ceque, pour affirmer ou nier, poursuivre ou fuir les choses que l'entendement nous propose, nous agissons en tellesorte que nous ne sentons point qu'aucune force extérieure nous y contraigne.

Car afin que je sois libre, il n'est pasnécessaire que je sois indifférent à choisir l'un ou l'autre des deux contraires, mais plutôt, d'autant plus que jepenche vers l'un, soit que je connaisse évidemment que le bien et le vrai s'y rencontrent, soit que Dieu dispose ainsil'intérieur de ma pensée, d'autant plus librement j'en fais choix et je l'embrasse ; et certes la grâce divine et laconnaissance naturelle, bien loin de diminuer ma liberté, l'augmentent plutôt et la fortifient ; de façon que cetteindifférence que je sens lorsque je ne suis point emporté vers un côté plutôt que vers un autre par le poids d'aucuneraison, est le plus bas degré de la liberté, et fait plutôt paraître un défaut dans la connaissance qu'une perfectiondans la volonté, car si je connaissais toujours clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, je ne serais jamais enpeine de délibérer quel jugement et quel choix je devrais faire ; et ainsi je serais entièrement libre, sans jamais êtreindifférent. Baruch SPINOZAJ'appelle libre, quant à moi, une chose qui est et agit par la seule nécessité de sa nature ; contrainte celle qui estdéterminée par une autre à exister et à agir d'une façon déterminée.

Dieu, par exemple, existe librement bien quenécessairement parce qu'il existe par la seule nécessité de sa nature.

De même aussi, Dieu se connaît lui-même etconnaît toutes choses librement, parce qu'il suit de la seule nécessité de sa nature que Dieu connaisse touteschoses.

Vous le voyez bien, je ne fais pas consister la liberté dans un libre décret, mais dans une libre nécessité.Mais descendons aux choses créées qui sont toutes déterminées par des causes extérieures à exister et à agird'une certaine façon déterminée.

Pour rendre cela clair et intelligible, concevons une chose très simple : une pierre,par exemple, reçoit d'une cause extérieure qui la pousse une certaine quantité de mouvement, et, l'impulsion de lacause extérieure venant à cesser, elle continuera à se mouvoir nécessairement.

Cette persistance de la pierre dansle mouvement est une contrainte, non parce qu'elle est nécessaire, mais parce qu'elle doit être définie par l'impulsiond'une cause extérieure.

Et ce qui est vrai de la pierre, il faut l'entendre de toute chose singulière, quelle que soit lacomplexité qu'il vous plaise de lui attribuer, si nombreuses que puissent être ses aptitudes, parce que toute chosesingulière est nécessairement déterminée par une cause extérieure à exister et à agir d'une certaine manièredéterminée.

Concevez maintenant, si vous voulez bien, que la pierre, tandis qu'elle continue de se mouvoir, pense etsache qu'elle fait l'effort, autant qu'elle le peut, pour se mouvoir.

Cette pierre assurément, puisqu'elle a consciencede son effort seulement et qu'elle n'est en aucune façon indifférente, croira qu'elle sera très libre et qu'elle nepersévère dans son mouvement que parce qu'elle le veut.

Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de. »

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