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DESCARTES: Bien que chacun de nous soit une personne separee des autres

Publié le 16/04/2005

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descartes
Bien que chacun de nous soit une personne séparée des autres, et dont, par conséquent, les intérêts sont en quelque façon distincts de ceux du reste du monde, on doit toutefois penser qu'on ne saurait subsister seul, et qu'on est, en effet, l'une des parties de l'univers, et plus particulièrement encore l'une des parties de cette terre, l'une des parties de cet État, de cette société, de cette famille, à laquelle on est joint par sa demeure, par son serment, par sa naissance. Et il faut toujours préférer les intérêts du tout, dont on est partie, à ceux de sa personne en particulier ; toutefois avec mesure et discrétion, car on aurait tort de s'exposer à un grand mal pour procurer seulement un petit bien à ses parents ou à son pays ; et si un homme vaut plus, lui seul, que tout le reste de sa ville, il n'aurait pas raison de se vouloir perdre pour la sauver. Mais si on rapportait tout à soi-même, on ne craindrait pas de nuire beaucoup aux autres hommes, lorsqu'on croirait en retirer quelque petite commodité, et on n'aurait aucune vraie amitié, ni aucune fidélité, ni généralement aucune vertu ; au lieu qu'en se considérant comme une partie du public on prend plaisir à faire du bien à tout le monde, et même on ne craint pas d'exposer sa vie pour le service d'autrui, lorsque l'occasion s'en présente. DESCARTES

DIRECTIONS DE RECHERCHE

 • Pourquoi Descartes convient-il et note-t-il avec soin que « chacun de nous « est « une personne séparée des autres « et « dont ... les intérêts sont en quelque façon distincts de ceux du reste du monde « ? Que signifie exactement « en quelque façon « ? Comment rendre compte du « par conséquent « ?  • Pourquoi doit-on penser qu' « on ne saurait subsister seul « ? Que signifie ici « en effet « ? Demeure « renvoie-t-il à « partie de cette terre «, « serment « à « Etat « et « Société «, « naissance « à « famille « ?  • Est-il nécessairement contradictoire de dire que « chacun de nous est une personne séparée des autres et dont les intérêts sont en quelque façon distincts de ceux du reste du monde « et dire « qu'on est l'une des parties de l'univers... de cette famille, à laquelle on est joint « ?    • Que signifie dans le texte « avec discrétion « ?  • Est-il nécessairement contradictoire de dire qu' « il faut toujours préférer les intérêts du tout, dont on est partie à ceux de sa personne en particulier « et dire « si un homme vaut plus, lui seul, que tout le reste de sa ville, il n'aurait pas raison de se vouloir perdre pour la sauver « ?  • A partir de ce questionnement dégager la problématique de Descartes et l'apprécier : on aura ainsi « dégagé l'intérêt philosophique du texte «.

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