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Définition et importance de la psychologie de la forme ?

Publié le 20/06/2009

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Introduction. — L'association a joué un rôle si important dans la psychologie moderne qu'on peut caractériser celle-ci comme une psychologie associationniste. Les psychologues supposaient que la réalité psychique se réduit à des éléments analogues aux atomes du monde physique — d'où le nom d'« atomisme mental « donné à cette conception — et que l'association de ces éléments suffisait à rendre compte de toute la vie de l'esprit. Étant donnés ces postulats, la méthode de la recherche psychologique distinguait deux moments : d'abord, la détermination des faits élémentaires; ensuite, la reconstruction, par voie associative, du complexe donné par l'observation. C'est bien ainsi que procède encore — sauf à recourir à la raison pour l'explication des formes supérieures de la vie de l'esprit — l'enseignement classique de la psychologie. Contre cette conception, et surtout contre la conception proprement associationniste, beaucoup de psychologues contemporains ont vivement réagi. Dès la fin du siècle dernier, William James et, après lui, Bergson, en mettant en relief le caractère continu du courant de la conscience, ont combattu cette idée d'éléments psychiques dont la réalité serait indépendante du contexte dans lequel ils s'insèrent. Mais c'est entre les deux grandes guerres que s'est développé, principalement en Allemagne, un mouvement de pensée tendant à renverser la perspective traditionnelle : la Gestalt théorie ou théorie de la forme, qui, chez certains de ses représentants, se donne comme un système philosophique répondant aux problèmes relatifs à la matière comme à ceux qui concernent l'esprit. Nous bornant à ce dernier domaine, nous tâcherons d'abord de préciser ce qu'il faut entendre par psychologie de la forme; puis nous montrerons l'importance de cette conception pour l'intelligence de l'activité psychique de l'homme.

« simplement juxtaposées; la délicate membrane qu'elles forment est tendue de manière à atteindre la perfection de laforme sphérique.

Ce sont des faits de ce genre, plutôt qu'une juxtaposition de points, qui nous donneront lesentiment de ce qu'il faut entendre par forme : la forme est une structure, une organisation, en conservant à cesmots ce qu'ils nous suggèrent d'efficience, de force, de cohésion.

Ensuite, revenant aux points simplementjuxtaposés, mais suivant un certain ordre, nous aurons l'impression qu'en eux aussi, comme dans la bulle, règne unesorte de dynamisme : une forme mystérieuse les maintient dans l'ordre que nous reconnaissons en eux et nouspousse à amener cet ordre à sa perfection dans l'image que nous nous faisons de l'objet qui le réalise.En somme, la forme des psychologues contemporains rappelle celle d'ARIsTOTE et des scolastiques, La premières'oppose à l'élément et la seconde à la matière, mais ces deux termes s'équivalent et désignent la choseindifférenciée, c'est-à-dire dont une forme n'a pas encore fait ceci ou cela, statue, vase ou colonne.

Dans les deuxcas la forme n'est rien en dehors de la réalité qu'elle informe, et cependant c'est à elle que cette réalité doit être cequ'elle est.

Pour la psychologie de la forme comme pour la métaphysique aristotélicienne, forme et matièreconstituent deux principes nécessaires pour l'explication du réel dont nous avons l'expérience. C.

Définitif la psychologie de la forme. — Nous pouvons maintenant essayer de définir la psychologie de la forme ou Gestaltpsychologie.La psychologie de la forme suppose la théorie de la forme, c'est-à-dire l'existence de structures indépendantes deséléments structurés, et elle a pour objet la connaissance de ces structures.

On peut donc en donner la définitionsuivante : la psychologie de la forme consiste dans l'étude des structures que présentent les faits psychiques etdans te recherche des lois de ces structures.Ainsi la Gestaltpsychologie pourrait être conçue comme une section nouvelle de la psychologie classique : celle-cipartait des éléments et construisait les ensembles, mais elle n approfondissait pas l'organisation de ces ensembles;cet approfondissement serait l'objet de la psychologie de la forme.En fait, la psychologie de la forme se présente plutôt comme une réforme fondamentale de toute la psychologie.

Lesperspectives sont complètement changées.

Au lieu d'expliquer le tout par les parties, ce sont les parties qu'onexplique par le tout.

C'est donc le tout qu'il faut considérer d'abord et ne jamais perdre de vue. II.

Importance de la psychologie de la forme. — Les faits élémentaires par lesquels nous nous sommes acheminés à la notion de forme ne nous donnent pas une conscience bien nette du caractère révolutionnaire decette attitude nouvelle.

On s'y arrête volontiers, les considérant comme des observations curieuses et estimantjudicieux les principes qu'on en tire; mais On ne voit pas que l'adoption de ces principes doivent entraîner unetransformation importante de nos conceptions et de notre conduite.

Pour mettre cette importance en relief, nousn'aurons qu'à parcourir d'autres domaines où règnent aussi les formes. A.

Du point de vue théorique. — Le caractère structurel de la perception se retrouve chez l'homme, qui lui-même ne nous est donné que structuré dans un ensemble plus vaste.

Par suite, nous ne pouvons pas le comprendre etfaire une psychologie valable sans la connaissance de ces structures. a) L'individu, lui aussi, constitue une totalité. Son psychisme, aussi bien que son organisme, fonctionne comme un ensemble dont aucune partie n'est isolable, et l'organisme n'est jamais totalement étranger à la vie de l'esprit.On ne peut donc pas réduire cette dernière au jeu d'un certain nombre de facultés avant chacune un rôleindépendant : une douleur ou un effort pour me rappeler affectent tout mon psychisme et modifient la constellationde mes états intérieurs.

Sans doute, la psychologie classique reconnaissait l'action des faits psychiques les uns surles autres, mais elle la concevait sur le mode mécanique d'une roue qui en meut une seconde, laquelle transmet lemouvement à une autre.

L'esprit et, d'une façon plus générale, le vivant, ne sont pas des machines dont chaquepièce ne dépend que de celles avec lesquelles elle est en contact immédiat.

Chacun des éléments qu'on peut ydistinguer dépend de tous les autres, ou plutôt une « forme » unique fait de leurs activités multiples uncomportement « un » dans sa complexité.

L'étude du plaisir ou de la douleur ne porte que sur des abstractions; cequ'on dit d'ordinaire des processus de la pensée intellectuelle — idée, jugement, raisonnement — n'est guère quel'analyse de ce que devrait être une pensée idéale ou conforme aux règles de la logique : cette psychologie est loindu réel.

Pour retrouver le réel, il faut réintégrer les faits particuliers dans les structures sans lesquelles ils restentinexplicables. b) L'individu lui-même, on l'a dit bien avant qu'apparaisse la théorie de la forme, n'est qu'une abstraction.Il ne s'explique pas sans son insertion dans la société.

Or, la société ne consiste pas dans un simple agrégatd'individus.

Une collection d'individus ne constitue une réalité sociale que lorsque s'y établissent des rapportsréguliers qui donnent au groupe une structure nouvelle.L'étude de ces structures fait l'objet de la sociologie, qui est.

en partie sinon totalement, une psychologie sociale;mais la psychologie individuelle ne peut pas en faire abstraction, le comportement psychique de l'individu s'insérantdans des comportements sociaux ayant leur forme propre.Le «moi» qu'étudie la psychologie classique n'est guère qu'une notion abstraite analogue à celles que se donnent lesmathématiciens, En réalité, nous existons structurés en dyades, en triades, en groupes familiaux ou en groupes detravail, en foules ou en nations.

Ces structures prennent des formes fort diverses : la dyade nous fait songer au «nous » des amants dans lequel les différences individuelles semblent se perdre; mais il y a aussi la dyade de lahaine, et, dans l'intervalle, tous les degrés qui vont depuis l'union totale jusqu'à l'opposition absolue.

On commenceà peine d'explorer ce domaine des structures que prennent les psychismes individuels dans les différents groupesdont ils font partie : ces recherches sont dans la ligne de la psychologie de la forme, sinon directement inspirées parelle.. »

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