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David HUME: Tout le monde reconnait qu'il y a beaucoup d'uniformite dans les actions humaines

Publié le 06/04/2005

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Tout le monde reconnaît qu'il y a beaucoup d'uniformité dans les actions humaines, dans toutes les nations et à toutes les époques, et que la nature humaine reste toujours la même dans ses principes et ses opérations. Les mêmes motifs produisent toujours les mêmes actions ; les mêmes événements suivent les mêmes causes. L'ambition, l'avarice, l'amour de soi, la vanité, l'amitié, la générosité, l'esprit public : ces passions, qui se mêlent à divers degrés et se répandent dans la société, ont été, depuis le commencement du monde, et sont encore la source de toutes les actions et entreprises qu'on a toujours observées parmi les hommes. Voulez-vous connaître les sentiments, les inclinations et le genre de vie des Grecs et des Romains ? Étudiez bien le caractère et les actions des Français et des Anglais : vous ne pouvez vous tromper beaucoup si vous transférez aux premiers la plupart des observations que vous avez faites sur les seconds. Les hommes sont si bien les mêmes, à toutes les époques et en tous les lieux, que l'histoire ne nous indique rien de nouveau ni d'étrange sur ce point. Son principal usage est seulement de nous découvrir les principes constants et universels de la nature humaine en montrant les hommes dans toutes les diverses circonstances et situations. David HUME

HUME: LA NATURE HUMAINE RESTE TOUJOURS LA MÊME      L'idée qu'il existe une nature humaine, qui reste la même pour l'essentiel, dans toutes les cultures et à travers toutes les périodes de l'histoire, est une idée commune, au XVIII siècle. Hume, ici, la présente d'ailleurs comme telle. Il explique en quel sens elle est fondée.

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« physique, et adopte la démarche du scientifique dans le cadre de la philosophie naturelle, en vue de comprendre lemécanisme de l'entendement humain.

L'efficacité de cette démarche empirique repose sur le postulat d'une « naturehumaine », c'est-à-dire d'une certaine constance, une régularité dans les comportements humains susceptiblesd'être élevé au rang d'une connaissance universelle.

C'est cette uniformité de la nature humaine, et cette uniformitéque l'auteur cherche dans cet extrait à démonter, en se fondant, selon la méthode empirique, sur l'observationfactuelle.

Quel est le principe commun à tous les hommes, ce qui permet de les rassembler sous un caractèrecommun ? Dans ce texte, Hume explique la nature de l'homme à travers ses passions inhérentes.

Décrire lesprincipes de la nature humaine, c'est donc décrire le mécanisme des passions humaines. Commentaire : Fidèle a sa démarche empirique, Hume commence par observer, avec l'œil naïf du vulgaire, c'est-à-dire le regardordinaire de l'homme du commun, qui n'est ni le scientifique, ni le philosophe.

Il se range ainsi à l'opinion commune,qui lui permet d'affirmer d'emblée « qu'il y a beaucoup d'uniformité dans les actions humaines », au regard del'expérience commune.

Sa thèse s'avance donc comme une évidence de fait, un constat, et stipule que quelque soitle contexte spatiotemporel, les hommes sont régis par les mêmes principes qui leur font procéder selon les mêmesopérations, c'est-à-dire les mêmes calculs intellectuels, qu'ils soient théoriques, dans leurs opinions et leursjugements, ou pratiques, dans leurs actions. Hume cherche à établir qu'il existe une nature humaine universelle (on la retrouve «dans toutes les nations») etimmuable (on la retrouve «à toutes les époques»).

Il développe cette idée centrale de la manière suivante :premièrement on retrouve chez tous les hommes (à toutes les époques, dans tous les pays) les mêmes passions(ambition, avarice, égoïsme, etc.) ; et deuxièmement ces passions induisent toujours les mêmes comportements, lesmêmes conduites («actions et entreprises»).

Ce sont donc les passions qui sont pour Hume les principes de lanature humaine, car elles seules suscitent l'action.

Hume s'oppose ainsi aux théories rationaliste qui donne à laraison le pouvoir de déterminer la volonté à agir, et la fait primer sur les passions qui ne sont que des « maladie del'âme » dont la raison pâtit.

Pour Hume, les passions au contraires sont les seuls moteur de notre action, et lesseules capable d'influencer notre volonté, tandis que la raison à elle seule est inactive et indolente.

Il apparaît doncque les passion sont ce qui est commun au hommes, et l'on peut penser, d'après les passion citées (« l'amour desoi, la vanité, l'amitié, la générosité, l'esprit public »), qui sont des passions ou bien sociales (« qui se répandentdans la société »), ou bien relatives à la conscience intime du moi, qu'elles sont même spécifiques à l'homme seul.La nature humaine s'uniformise donc aussi par différenciation avec les autres espèces, qui fait saillir sa singularité ausein du monde vivant. La conséquence de cette communauté des passions identiques dans l'espèce humaine se constate à traversl'histoire et l'étude des civilisations : les grecs ou les romains de l'antiquité ne sont pas fondamentalement différentdes français et des anglais du 18 ème siècle, selon Hume, car leur passions sont les mêmes « à toutes les époques et en tous les lieux », et que ces passions étant au principe de toutes leurs actions, il s'ensuit donc que le comportement et les pensées des hommes ne changent pas.

Cette universalité des du genre humain fait que l'onpeut « transférer » les actions et caractère d'un homme à l'autre, autrement dit, que les homme sur le plan de leursactions, sont interchangeables, et donc prévisibles.

L'étude de histoire nous prouve donc à la fois l'universalitéd'une même nature humaine et nous fait comprendre ce qu'elle est (par les exemples, les «matériaux», qu'elle nousapporte). L'expression "la plupart des observations", signifie pour Hume que s'il y a une universalité de la nature humaine dansson essence (dans ce qu'elle a d'essentiel), celle-ci peut recouvrir des formes accidentelles différentes, en fonctionprécisément des nations et des époques.

De là des particularismes nationaux et historiques.

En ce sens toutes lesobservations que l'on peut faire sur les hommes ne sont pas directement applicables à une connaissance de lanature humaine universelle : il ne faut pas retenir celles qui ne sont que l'expression de ces particularismes.Cependant il faut repérer des « constantes », c'est-à-dire des régularités dans les comportements humains,indépendant de tout contexte et toute situation particulière, et d'où l'on peut alors inférer des lois qui aient valeuruniverselle, c'est-à-dire qui soient valables pour tous.

C'est ce que nous aide à établir l'histoire, c'est-à-dire lerécits des évènements passé, qui n'est autre que l'observation du vécu de chaque homme en tout lieu et toutépoque, et qui par sa généralité, nous permet de repérer les répétitions, les habitudes, ce qui est permanent dans lanature humaine.

L'histoire est en ce sens révélatrice, et nous permet donc de « découvrir » la nature humaine, àtravers le panorama de sa multiplicité.

L'histoire nous informe, comme l'expérience informe le physicien dans sonlaboratoire, et c'est de cette information que le philosophe peut tirer des conclusions et des règles générales,comme le scientifique valide ses théories. Conclusion : Hume a donc pu montrer par la méthode empirique, c'est-à-dire d'après la simple observation que nous permetd'effectuer l'histoire des hommes à travers les âges et les lieux, que la nature humaine, malgré les distinctionsinstitutionnelles (distinctions nationales) et culturelles (distinction de civilisation), restent fondamentalement lesmêmes, car il sont mû par un principe commun : leurs passions qui règlent toutes leurs actions.

Les actions parconséquent ne peuvent que différer légèrement en vertu des accidents ou des situations contextuelles, mais sonttoutes orientée selon un même principe passionnel.

La nature humaine est donc universelle et immuable, et Humerejette par conséquent l'idée d'une évolution de la nature humaine, ou encore d'une pluralité de caractères humain.Définir l'être humain en le catégorisant sous une espèce est donc légitime pour Hume, qui montre que l'espèce. »

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