Devoir de Philosophie

David HUME: Le sentiment de l'intérêt commun, origine de la justice.

Publié le 05/04/2005

Extrait du document

hume
Certains penseurs ont affirmé que la justice naît de conventions humaines et qu'elle procède du choix volontaire, du consentement ou des combinaisons des hommes. Si, par convention, on entend ici promesse (et c'est le sens le plus habituel du mot), il ne peut rien y avoir de plus absurde que cette thèse. L'observation des promesses est elle-même l'une des parties les plus importantes de la justice et nous ne sommes certainement pas tenus de tenir parole parce que nous avons donné notre parole de la tenir. Mais, si par convention on entend un sentiment de l'intérêt commun; et ce sentiment, chaque homme l'éprouve dans son coeur; et il en remarque l'existence chez ses compagnons ; et il s'en trouve engagé, par coopération avec les autres hommes, dans un plan et un système général d'actions, qui tend à servir l'utilité publique; il faut alors avouer qu'en ce sens la justice naît de conventions. David HUME

Hume procède à une analyse de la thèse faisant de la justice une convention. Une telle « convention « peut avoir deux sens :    a) Par convention on peut entendre promesse (c'est-à-dire un pacte - raisonnable - que chacun promet à l'autre de respecter : ce qui est la thèse de ceux qui, comme Épicure, Hobbes, Spinoza, etc., font de la justice - ou plutôt du droit auquel ils la ramènent - une convention).  Mais cette thèse est absurde puisqu'une telle promesse présuppose la justice (« l'observation des promesses est elle-même l'une des parties les plus importantes de la justice «), que le fait de passer un accord n'oblige pas en lui-même à respecter cet accord.    b) Par convention on peut entendre un sentiment de l'intérêt commun (ce qui est la thèse de Hume).  Alors ce sentiment, venant non de la raison mais du « coeur « qui pousse les hommes à passer des conventions, est bien la source de la justice.

hume

« • l'accès à une sécurité mieux garantie, chacun coopérant avec tous.— On a là une conception « utilitariste » de la justice : les hommes la recherchent simplement et radicalement parcequ'elle correspond à leur intérêt.Ce qui fait l'économie de l'hypothèse d'une bonté ou méchanceté initiale: ce qui détermine les hommes, c'est unedémarche intuitive (sans recours à la raison), fondée sur l'appartenance à une même espèce ou collectivité, quiindique simplement une reconnaissance (également intuitive ou sensible) de l'autre. Conclusion Le thème de l'intérêt commun prendra tout son poids chez Rousseau, dans un contexte plus ample: c'est lui quisuscite l'adhésion au Contrat social, plus radicale ou première que la naissance de la justice telle que Humel'envisage ici. HUME (David). Né et mort à Edimbourg (1711-1776). Il fut quelque temps commerçant à Bristol, voyagea en France et vécut à La Flèche.

En 1748, il visita l'Autriche etl'Italie, puis devint bibliothécaire de la Faculté des Avocats à Edimbourg.

Il accompagna l'ambassadeur anglais àParis en 1763, et y fréquenta les milieux philosophiques et littéraires.

Il rentra en Angleterre, accompagné deRousseau, qui le quitta rapidement.

Sous-secrétaire d'État, Hume se retira à Edimbourg en 1769.

Les influencescapitales subies par sa pensée furent celles de l'empirisme de Locke et de l'idéalisme de Berkeley.

Hume estempiriste : il prend pour base de son étude philosophique l'observation et l'expérimentation.

Il rabaisse l'idée deraison et ramène le principe de causalité à des liaisons d'idées que l'accoutumance, l'habitude et la répétition ontrendu si fortes qu'elles nous semblent nécessaires.

Il se livre à une description psychologique des processus del'accoutumance.

Mais il distingue l'induction de l'accoutumance, de même qu'il distingue l'inférence causale et leraisonnement démonstratif.

Nous ne pouvons avoir aucune certitude en ce qui concerne l'avenir des loisscientifiques.

Un corps est un groupe de sensations; le moi est mie suite d'états de conscience.

Il n'existe desubstance ni matérielle ni spirituelle.

Hume détrône la raison abstraite et ramène à l'échelle humaine l'entendementhumain.

Son phénoménisme absolu le conduit au scepticisme en matière religieuse. Oeuvres principales : Traité de la nature humaine (1739), Essais moraux et politiques (1741), Essai sur l'entendement humain (1748), Enquête sur les principes de la morale (1751), Histoire de Grande-Bretagne (1754-1761), Histoire naturelle de la religion (1759), Dialogues sur la religion naturelle (publié en 1777), Essai sur le suicideet l'immortalité de l'âme (publié en 1779).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles