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Dans les passions, suis-je moi-même ?

Publié le 10/12/2009

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Pulsion : manifestation de l’inconscient qui pousse l’individu à faire certains actes

Doctrine stoïcienne : Epictète distingue « ce qui ne dépend pas de nous « (destin, fatalité) et ce qui « dépend de nous « ; la sagesse consistera à ne pas s’attarder sur ce qui ne dépend pas de nous puisque de toute façon nous n’y pouvons rien (les liens familiaux, la santé…), pour ne concentrer ses efforts que sur ce qui dépend de nous (nos pensées, nos décisions…). Les stoïciens condamnent les passions qui sont des perversions de la raison

Dans les passions, suis-je moi-même

ð     Comment définir les passions ?

ð     Qu’est-ce qu’être « soi-même « ?

 

Passion : 1) Au sens classique du terme, « passion « désigne ce que l’âme subit, ce qu'elle reçoit passivement (perception, émotion, sentiments…). Selon Descartes, les passion concernent tout état affectif ; tout ce que le corps impose à l’âme. Leur origine n’est ni rationnelle, ni voulue par le sujet. 2) Au sens moderne, les passions sont des inclinations auxquelles l’individu ne peut résister, qui finissent par dominer la volonté et la raison du sujet ; elles sont incontrôlables (la passion amoureuse, la passion du jeu…)

Moi : 1) Conscience qu’un individu a de lui-même lorsqu’il fait une action 2) Idée qu’un individu se fait de lui-même 3) Dans la théorie psychanalytique, instance de la seconde topique freudienne, par opposition au ça (intérêts pulsionnel) et au surmoi (agent critique, censure, intériorisation des interdits et des exigences, intérêts extérieurs). Le moi (raison, narcissisme, intérêts de la tonalité de la personne) dépend des revendications du ça et des impératifs du surmoi, auxquels s’ajoute les pressions de l’idéal du moi (modèle idéalisé auquel le sujet tente de se conformer, intérêts encore plus narcissiques)

« plus viable et ne peux plus être supportée. Dans les passions, je me comporte de façon étrange.

Je ne me reconnais parfois même pas.

Les passions peuvent être vécues avec une certaine violence qui, a priori, ne me ressemble pas ; cela peut consister en unedémonstration de courage, d'humour, de dépassement physique ou intellectuel qui me sont étrangers. Dans certains cas, je ne me rends pas compte immédiatement de mes actions.

Je n'en ai conscience que plus tard, lorsque je considère mes paroles, mes actes, mes gestes, ma manière de me comporter au moment précis lorsduquel j'étais prit dans mes passions ; ou bien lorsque des proches me racontent qu'ils ont tenté de me raisonnermais que je n'étais plus moi-même.

J'agissais telle une machine obéissant aux ordres d'une force (intérieure ouextérieure) que je n'ai pas pu contrôler. Ces pulsions de violence, de rage, cette autre personne qui a prit possession de mon corps et de mon esprit malgré moi ; tout cela m'effraie car je ne peux pas riposter ou m'y opposer, je ne peux rien faire contre mespassions, qui me dominent (« Ma passion c'est moi et c'est plus fort que moi » - Alain).

Le pouvoir des passions surma personne me fait peur. Mais il convient de s'interroger sur ce que révèle mon comportement de passionné par rapport à mon comportement « normal », habituel ; quand j'agit passionnellement, suis-je le vrai moi ? Si ces pulsions secaractérisent par quelques violences physiques, qui de ces deux moi les a commandées ? D'après les stoïciens, l'homme doit s'attacher à considérer ce qui dépend de lui et ce qui n'en dépend pas. D'accoutumée, j'ai conscience de mes actes.

Il faut distinguer ma conscience immédiate de ma conscienceréfléchie, celle sui me permet de me percevoir moi en tant que percevant. Dans les passions, j'ai toujours ma conscience immédiate, mais ma conscience réfléchie ne me permet plus de réagir aux actes, parfois insensés, que je commets. Le contrôle de ma raison sur les actes ne s'opère plus comme d'ordinaire.

Je me mets en danger lorsqu'il s'agit de ma personne, de mon orgueil, de ma timidité, de ma jalousie ; ou bien lorsque ma passion concerne ma conditionphysique, ma santé ou autre, je prends des risques corporels.

Mes actions sont alors irrationnelles, je ne les ai pascalculées comme telles, je ne mesure pas bien leurs conséquences, ou bien dans ce cas je vais à l'encontre de cequi est raisonnable, ce qui paraît a priori illogique. Est-ce que j'agis avec un voile devant les yeux, la passion m'aveugle-t-elle, n'est-ce qu'une autre partie de moi qui s'exprime, un moi enfoui ? J'effectue d'ordinaire un contrôle de mes pulsions, une classification de mes désirs (Epicure) ; de telle sorte qu'un certain nombre de mes envies restent refoulées dans l'antichambre de mon inconscient (Freud).

Cette partiede moi, je ne la connais pas et je l'ignore tant qu'elle ne fait pas surface à travers des lapsus, des rêves, des actesmanqués, qui révèlent un autre moi surprenant, qui ne ressemble pas à l'image que je me fais de moi, qui neressemble pas au moi que je connais et dont j'ai l'habitude. Les lapsus, rêves et actes manqués qui me conduisent à considérer un autre moi dont je n'avais pas conscience m'amènent à me demander qui je suis vraiment : ce que j'ai conscience d'être ou ce que je suis en enavoir conscience.

Mes comportements de passionnés témoignent de l'expression d'une partie de moi dont je n'ai pasnécessairement conscience ; je suis donc à la fois un produit du conscient et de mon inconscient. Ainsi dans les passions s'exprimeraient des facettes de moi que je ne veux d'ordinaire pas m'avouer, des côtés de ma personnalité enfouis pendant de longues années et refoulés.

Des excès de violence peuvent égalementêtre la reproduction de violences subies pendant l'enfance, de blessures non cicatrisées, d'images traumatisantes… De même dans les passions je ne cherche plus à cacher ce que je ressens vis-à-vis d'une personne ou d'un comportement, je me mets à nu, je suis honnête et sincère.

D'une certaine façon, je suis donc moi –même, étantdonné que la censure entre mes pulsions et mes actes ne s'opère plus.

Les passions peuvent alors être définiescomme des libérations intérieures, des purgations, des délivrances.

Bien sûr, a raison voudrait que je contrôle cespassions, certaines d'entres elles pouvant être nuisibles aux autres, et à moi–même par la même occasion ; ellesvont parfois à l'encontre de la ma conscience morale, à l'encontre de la bienséance, de la religion ; des lois, desdroits, de la justice… Cependant j'ai besoin d'exprimer mes souffrances, d'exalter mes désirs, de sublimer dessentiments que je n'ose en temps normal m'avouer.

Telle est l'ambition des surréalistes, des acteurs, des musiciens. »

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